mercredi 23 décembre 2020

Au McDo de l'entraide, venez comme vous êtes !


Voilà une pratique alternative, avec des dimensions solidaire, populaire et autogestionnaire , qui mérité d'être connue autour de nous. Cet article est repris du journal Libération du 17décembre dernier.

Bruno Della Sudda

Dans les quartiers Nord de Marseille, d’anciens salariés ont transformé en plateforme solidaire leur restaurant mis en liquidation judiciaire. Distribution de colis alimentaires, soins et chaleur humaine: ils veulent pérenniser le lieu. 

Tribune. Quartiers Nord de Marseille: spectaculaire ­accumulation d’échecs des politiques menées dans tous les domaines ces dernières ­décennies. Notre secteur fut pendant six ans la plus grosse commune gérée par le Rassemblement national (RN) en France. Aux dernières élections, l’abstention est montée jusqu’à 90%. A la grande précarité et labandon dans lesquels les habitants survivent et sauto­organisent depuis si longtemps, la crise du Covid-19 sest ­ajoutée, créant une situation ­exceptionnelle et potentiellement explosive.

lundi 21 décembre 2020

L'avenir du Forum Social Mondial, par Gus Massiah

 


Depuis une vingtaine d’années, le Forum Social Mondial (FSM) a ébauché une démarche stratégique en soulignant la nécessaire résistance (propositions contre la financiarisation et la mondialisation néolibérale) et en mettant en avant la recherche d’alternatives et de ruptures autour de nouvelles notions (les communs, le buen vivir, la propriété sociale, la démocratisation de la démocratie). Dans la période à venir, nous pourrons actualiser ces questions : les mouvements émergents, l’écologie, la démarche stratégique, en interrogeant, notamment les rapports entre les formes-mouvements et les formes partis et celle des rapports entre les mouvements et les gouvernements et de la place des rapports aux États.

Aujourd’hui, le Forum reste un outil important même si plusieurs mouvements sociaux (écologistes, syndicaux, coalitions en lutte contre le néolibéralisme, féministes, anti-racistes) ont construit leurs propres mécanismes d’échange à l’échelle locale et internationale.

lundi 7 décembre 2020

Éducation et émancipation : les alternatives sont dans les classes

Soirée-débat de Se fédérer - 11 décembre 2020 à partir de 20H


Se fédérer propose depuis son lancement des moments de débat où se dessinent des alternatives à la logique productiviste, concurrentielle, capitaliste. Nous essayons d’y réfléchir le plus concrètement possible: ce ne sont pas des programmes tout faits, clés en mains, à prendre ou à laisser. Ces discussions partent d’expériences, menées ici ou ailleurs, ou bien encore telles qu’on peut les imaginer. Chaque fois, ce sont aussi des questions stratégiques qui se posent pour leur mise en œuvre.

La prochaine soirée, en visio, aura lieu ce vendredi 11 décembre de 20H à 22H30. Elle aura pour thème "Éducation et émancipation" et est coorganisée avec l’ICEM-Pédagogie Freinet, le collectif Questions de classe(s) et Sud éducation Paris.

Françoise Vergès : "La lutte décoloniale élargit les analyses"


Le 3 Mars 2019, mettant en cause le relativisme culturel comme frein à l'égalité des droits entre hommes et femmes, des dizaines de femmes et d'hommes faisaient paraître une tribune dans Libération où elles exprimaient le fait que la lutte contre les  discriminations, les violences patriarcales et la libération des femmes étaient une nécessité partout dans le monde, conférant ainsi un caractère universel au féminisme. Elles s'en prenaient à un courant dit "racialiste" qui selon elles, n'aurait rien de féministe, s'opposerait à la démocratie laïque et renverrait les femmes à ce que leur dictent les normes culturelles ou les religions sous domination masculine. Elles refusent que le combat féministe s'appuie sur les origines ou les religions pour que les femmes se regroupent et s'émancipent de la domination masculine. Elles considèrent que cette démarche, qui contribue à l'essentialisation des femmes, leur attribue un comportement immuable, nous éloignant de l'égalité hommes-femmes et non l'inverse.

Un mois après, dans la revue Ballast, Françoise Vergès, historienne, sociologue, militante décoloniale au sein du Collectif Rosa Parks, s'appuie sur la notion d'intersectionnalité (sans la citer), encore assez peu connue en France, y compris dans les milieux militants radicaux. Visant à appréhender la complexité des identités et des inégalités sociales par une approche intégrée, elle réfute le cloisonnement et la hiérarchisation des catégories de sexe/genre, classe, race ou ethnicité. Elle postule au contraire leur interaction dans la production et la reproduction des inégalités sociales. C'est ainsi que F.V, si elle comprend et approuve le bien-fondé des luttes féministes en Europe durant la période coloniale, considère qu'il n'est plus possible aujourd'hui d'invisibiliser la situation des femmes noires en France, ce à quoi reviendrait, selon elle, un féminisme universaliste blanc gommant la diversité des expériences sociales. On pourrait ainsi penser que F.V. approuverait la décision de Sud Education 93, proposant un stage de formation non mixte et non blanc, non compatible avec le point de vue des féministes universalistes.