mardi 28 avril 2020

La Scic contre l’impéritie, par Thomas Coutrot

Le travail n’est plus organisé en fonction du profit pour les actionnaires mais de l’utilité sociale. 

L’impéritie. Ce terme peu usité désigne fort bien l’incompétence et l’irresponsabilité des arrogants personnages qui nous gouvernent, dévots aveugles des lois du marché mondial. Cela commence à se savoir : l’ahurissante pénurie de masques et de tests n’est pas le fait de la malchance mais de décisions conscientes. Ainsi, malgré les alertes lancées par les syndicats, Bercy et l’Élysée ont laissé la multinationale américaine Honeywell fermer, il y a dix-huit mois, l’usine de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor, qui pouvait produire 20 millions de masques par mois. 

Au nom de la liberté d’entreprendre, Honeywell a pu détruire ses machines – dont certaines étaient quasiment neuves – et délocaliser sa production de masques en Tunisie et en Chine (1). Le 26 mars, l’Union syndicale Solidaires des Côtes-d’Armor proposait de relancer la production de masques et de vêtements de protection sanitaire en créant une coopérative. 

dimanche 26 avril 2020

Vers des jours heureux ... par Monique Chemillier-Gendreau

« Quand croît le péril, croît aussi ce qui nous sauve ». (Hölderlin) 

Un virus inconnu circule autour de la planète depuis le début de l’année. Péril mortel et invisible, nous obligeant à nous écarter les uns des autres comme si nous étions dangereux les uns pour les autres, il a retourné les tréfonds des sociétés comme on retourne un gant et il a mis au grand jour ce que l’on tentait jusqu’ici de masquer. Sans doute provoque-t-il un nombre important de morts et met-il sous une lumière crue les limites des systèmes de santé des pays développés, y compris les plus riches d’entre eux. Sans doute, ailleurs, expose-t-il les populations de pays plus pauvres à un extrême danger, les contraignant pour se protéger à accomplir une obligation impossible, le confinement. Mais ceci n’est que la surface des choses. 

Le gant retourné donne à voir la voie périlleuse dans laquelle le monde se trouve engagé depuis des décennies. En mettant les services hospitaliers sous contrainte budgétaire, là où ils étaient développés, et en les négligeant là où ils sont insuffisants, les responsables politiques affolés se sont trouvés pris de court devant l’arrivée de la pandémie. 

En France, l’impréparation criante à ce type d’événements, la liquidation coupable de la réserve de masques, la délocalisation de l’industrie pharmaceutique avec pour seule raison la recherche de profits plus grands, la faiblesse des moyens de la recherche scientifique, mettent le gouvernement en situation d’improvisation. En prenant le chemin du confinement dont il ne sait comment sortir, il s’est engagé dans la voie d’une mise en cause radicale des libertés publiques. S’étant privé des autres moyens de protection de la population, il bénéficie d’un acquiescement forcé de cette dernière. Pour le cas où cet acquiescement manquerait, un discours moralisateur et culpabilisant se déploie. 

vendredi 24 avril 2020

L'autogestion pour un autre monde possible, par Catherine Samary

Le texte proposé ci-après a été écrit dans le contexte de la crise de 2007-2008 pour un recueil de réflexions sur « l’après-capitalisme »[1]. Il rejoint à bien des égards l’approche de Thomas Coutrot, discutée dans la première partie[2] (« Socialisme, marchés, autogestion : un état du débat »), mais en élargissant la focale. 

 D’une part, certaines réflexions et « modèles » différents qu’il présente peuvent et doivent être rapprochés dès lors qu’ils rejettent aussi bien l’étatisme que le « socialisme de marché » où dominent les rapports marchands : l’utilisation des atouts du « numérique » (dans un modèle « Parecon ») est-elle contradictoire avec une « planification autogestionnaire » (appelée « participative » par Pat Devine) utilisant partiellement des marchés socialisés et une monnaie ? Il faut mettre l’accent sur de possibles combinaisons soumises aux critères de la satisfaction de besoins jugés par les personnes concernées. 

C’est pourquoi il importe de mettre l’accent sur le « statut autogestionnaire » (tel qu’il est redéfini ici) : c’est alors subordonner les « outils » et institutions à la responsabilisation des êtres humains associés qui les jugent, sans supposer par avance que l’on connaît un « modèle » efficace. 

Qui juge, au travers de quelle démocratie économique et de quelle acquisition d’expérience, avec quel pouvoir de décision ? Les pistes proposées sont rendues plus que jamais d’actualité face au choc sans précédent et à la crise multidimensionnelle associés au Covid-19. D’ores et déjà « on sait » (tout le monde sent) qu’il s’agit d’une crise « structurelle », d’un grand « tournant » historique – une de ces « bifurcations » où se révèlent de nouveaux « possibles ». 

Les leçons cruciales de la pandémie, par Gilbert Dalgalian

Ce texte est la postface du livre « Trois pas de plus dans l’agonie » qui paraîtra en fin d’année chez Syllepse. 

L’expérience de la pandémie du Covid 19 est en train d’endeuiller les cinq continents et met à rude épreuve le monde entier. Elle souligne cruellement l’impréparation des systèmes sanitaires, pourtant plusieurs fois dénoncée par les personnels hospitaliers. Mais surtout elle impose une réflexion sur les conditions qui ont permis cette crise, sur les voies de survie qu’elle nous suggère. 

Ce virus – déjà responsable de milliers de morts et de beaucoup de victimes – aura cependant davantage contribué au sauvetage de la vie sur terre que toutes les grands-messes internationales (Cancun, Copenhague, Paris COP21, etc.). 

La mondialisation du virus remet en cause la mondialisation outrancière de l’économie libérale. En effet, depuis l’apparition de cette catastrophe sanitaire, la Chine a gelé presque toutes ses productions ; l’Europe, les États-Unis et l’Inde sont entrés dans un confinement et un freinage brutal de leurs économies. Sans parler de près d’un milliard de nouveaux chômeurs depuis des semaines. 

mardi 21 avril 2020

Ne laissons plus décider de nos vies, par Alain Bertho

Chaque jour qui passe, le pouvoir étale son incompétence dans la crise que nous vivons. Cette dramatique défaillance est structurelle. Elle s’enracine dans des transformations récentes de l’État. Elle met en danger nos vies. Elle n’a qu’un antidote : la mobilisation de l’intelligence populaire à l’œuvre aujourd’hui dans les hôpitaux et les quartiers. C’est à elle de construire le monde d’après. 

« Connards », « amateurs », « incompétents », « menteurs », « criminels » : les noms d’oiseaux montent en puissance. Chaque jour qui passe en ajoute à la colère. Les masques étaient là, puis n’étaient plus là. Ils ont été commandés. Mais ils ne sont pas arrivés. Mais on en a commandé d’autres. Qui arriveront fin juin. Enfin peut-être pas. Il faut attendre 4000 morts en EHPAD, près de 40% du total français, pour que commence une campagne systématique de dépistage. « Notre pays est prêt », mais quelques semaines plus tard on risque la rupture de stock sur des produits médicaux indispensables. 

Les déclarations martiales ou définitives d’un Président, d’un Premier Ministre, d’un Ministre de la Santé ou de la toujours appréciée Porte-parole du Gouvernement, ne font que renforcer le spectacle d’un gigantesque cafouillage gouvernemental. Les internautes évacuent la colère dans l’humour : le bateau coule mais « le capitaine annonce que les gilets de sauvetage ont été commandés », « les autorités médicales rappellent que commander des masques en pleine épidémie c’est comme enfiler un préservatif le jour de l’accouchement ». 

vendredi 17 avril 2020

Entre les deux il n’y a rien? Jeter des ponts concrets entre aujourd’hui et demain, par Ludivine Bantigny

Ce texte est né d'un enthousiasme, d'un espoir et d'une frustration. Enthousiasme devant le foisonnement des solidarités. Espoir devant tant d'affirmations que «rien ne sera comme avant». Frustration devant le manque de maillons entre l’urgence et le «monde d’après». Contribution à une très vaste discussion collective dont nous avons vraiment besoin. 

Dans son récit plein d’espoir, de force et de rage, Entre les deux il n’y a rien, l’écrivain Mathieu Riboulet évoquait celles et ceux qui « posent leurs intelligences, leurs cœurs et leurs corps au milieu du chemin pour que le cours des choses dévie[1]. » 

Que le cours des choses dévie : plus que jamais, nous en éprouvons aujourd’hui non seulement l’envie, mais la nécessité. Cet incroyable temps en suspens met en crise les certitudes les plus établies et les préceptes les plus chevillés. C’est un moment historique, au point que certains le perçoivent comme le vrai début du siècle[2]. 

Printemps 20 : un tournant du temps. Qu’en ferons-nous, collectivement ? 

D’ores et déjà une foisonnante intelligence en acte se déploie. Les luttes ne cessent pas. On l’a vu dès les premiers exercices du droit de retrait, les grèves, les propositions d’actions, la vaste collecte de témoignages pour documenter la situation et fédérer la défense des droits. Le confinement n’est pas un écrasement et les injonctions à l’« union sacrée » ne dupent pas. Le « Circulez y a rien à voir » ne sera jamais de saison, pas plus que les assignations : à approuver, se taire, s’aligner. Nos capacités critiques sont intactes, comme notre force de riposte. 

mardi 14 avril 2020

Déclaration du PEPS : Crise sanitaire du Coronavirus, Solidarité avec nos frères et soeurs migrant.e.s et exilé.e.s. Solidarité avec les quartiers populaires

Contre l’Europe des frontières, des barbelés et des centres de rétention, droit d’accueil pour toutes et tous ! 

Aux frontières de l’Union européenne comme dans les 26 Etats de l’Union, la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, conjuguée à la politique migratoire des gouvernements, aggrave les conditions de vie des pauvres et des précaires de la société, notamment celles des migrantEs , exilé-e-s , et sans-papier-e-s. 

En tentant de traverser la Méditerranée, les réfugi·é-s ne peuvent compter sur aucun secours, les ONG de sauvetage en mer ayant été contraintes de cesser leurs activités. Les refoulements sous-traités aux garde-côtes libyens continuent. Ceux qui arrivent dans les îles Grecques sont parqués dans des camps ouverts pour trier les réfugiés, et en renvoyer un maximum vers la Turquie. Les conditions de vie des camps sont un terrain favorable pour la propagation du virus. Des familles de cinq à six personnes dorment dans des espaces ne dépassant pas 3 mètres carrés. L ’épidémie de Covid-19 se propage parmi les réfugiés des camps, qu’ils affrontent démunis de toute protection. 

En créant une telle situation, l’Union européenne sert la diffusion du virus qui ne tient compte ni des nationalités, ni des frontières, ni des barbelés. 

Pendant la pandémie de coronavirus, pas de confinement pour le racisme ! par le Parti de Travailleurs de Tunisie, section France

En pleine crise sanitaire du coronavirus, alors que les peuples du monde entier font face à cette pandémie, le racisme lui, ne s’est pas confiné. 

Après les campagnes haineuses ayant visé les citoyens chinois « diffuseurs de l’épidémie », voilà qu’il s’exprime de plus en plus sur certains plateaux de télévisions françaises. Ces derniers jours, des propos racistes ont été tenus à trois reprises : 

- Le 1er avril, sur la chaîne d’information LCI du groupe TF1, deux médecins évoquaient la nécessité de tester des vaccins d’abord en Afrique. 

- Le 4 avril, lors de la retransmission sur la chaîne d’information BFMTV de l’hommage national rendu par la Chine aux victimes du coronavirus, l’éditorialiste Emmanuel Lechypre a tenu les propos suivants « Ils enterrent des Pokémons » 

vendredi 10 avril 2020

Pour combattre le Covid-19 : Pourquoi et comment suspendre immédiatement le paiement de la dette, par Eric Toussaint (CADTM)

L’extension géographique de l’épidémie de coronavirus a produit une crise sanitaire mondiale et créé une situation tout à fait nouvelle. Les souffrances humaines que la diffusion du virus provoquent sont énormes, elles s’ajoutent aux autres drames de santé publique qui touchent plus particulièrement les pays dominés par les grandes puissances et le grand capital avec la complicité de leurs classes dominantes. Il faut de toute urgence libérer des moyens financiers très importants et cela en recourant le moins possible à de nouvelles dettes. 

Il existe un moyen simple de libérer des ressources financières : il consiste à suspendre immédiatement le remboursement de la dette publique. Les sommes économisées pourront alors être canalisées directement vers les besoins prioritaires en matière de santé. 

D’autres mesures très faciles à prendre peuvent libérer des ressources financières : établir un impôt de crise sur les grosses fortunes et les très hauts revenus, prélever des amendes sur les entreprises responsables de la grande fraude fiscale, geler les dépenses militaires, mettre fin aux subsides aux banques et à des grandes entreprises,… 

Revenons à la suspension du paiement de la dette car il constitue dans la plupart des cas le levier central qui peut améliorer très rapidement la situation financière d’un État. Les États peuvent décréter de manière unilatérale la suspension du remboursement de la dette en s’appuyant sur le droit international et notamment sur les arguments suivants : l’état de nécessité, le changement fondamental de circonstances et la force majeure. 

A bout de souffle, par Joëlle Palmieri*

Lui : « c’est vraiment dégueulasse… ». Elle : « qu’est-ce qu’il a dit ? » Les policiers : « vous êtes vraiment une dégueulasse ». Elle pour finir : « Qu’est-ce que c’est dégueulasse ? ». Sans jeu de mot sur le titre, ou à peine, ces derniers dialogues du célèbre film de Jean-Luc Godard pourraient s’appliquer à la crise sanitaire que nous vivons. En inversant les rôles : elle à terre en train de mourir, lui la regardant hébété, les autorités le culpabilisant. Enfin presque. 

Ce que nous vivons : les femmes sont les premières exposées à tous les niveaux par le COVID-19, les hommes ne s’en soucient guère et les gouvernants renvoient « leur » responsabilité sur les populations écrasées sous les restrictions et aujourd’hui la répression. C’est dégueulasse. La pandémie et la façon de la gérer sont pour le moins genrées. 

Personnes ciblées

Commençons par les personnes ciblées prioritaires par les gouvernements pour lutter contre la contamination. Jugées « fragiles », elles sont atteintes de maladies chroniques, de handicaps ou âgées de plus de 70 ans. Qui sont ces personnes ? Majoritairement des femmes. 

Au niveau international, l’OCDE affirme que la fréquence des handicaps est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. La Banque mondiale estime quant à elle que 20% des personnes les plus pauvres sont handicapées (soit 16% de femmes, celles-ci représentant 80% des plus pauvres). En plus de souffrir de désavantages multiples (viols, stérilisation forcées,…) liés à leur situation, ces femmes ont moins accès aux soins. 

vendredi 3 avril 2020

Sauver le capitalisme ou changer d’économie ? Tribune.

La pandémie de Covid-19 a mis à l’arrêt de nombreuses entreprises ce qui laisse anticiper une récession significative. Gouvernements et institutions financières internationales n’ont plus qu’un mot d’ordre : sauver l’économie ! Mais de quelle économie parle-t-on ? Le gouvernement souhaite-t-il réellement aider les entreprises, qui vont rencontrer de grandes difficultés économiques au cours des mois prochains, ou veut-il simplement sauver le patrimoine des actionnaires ? 

Pour ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé, il ne s’agit pas de sauver les entreprises ou d’accompagner les entrepreneurs mais de protéger les logiques financières qui ont conduit ces dernières années à dévaloriser le travail en le traitant comme un coût qu’il faut sans cesse réduire. 

Contrairement à une idée reçue, la référence n’est plus «l’entreprise» dans laquelle les collectifs de travail produisent les biens et/ou les services, mais la «société de capitaux», entité juridique derrière laquelle opèrent les actionnaires et les propriétaires des actions. Ainsi, c’est le collectif de travail qui constitue l’entreprise. Sa finalité n’est pas de faire du profit mais de produire et vendre des biens et des services, de réaliser une valeur ajoutée. 

La société de capitaux est l’expression juridique la plus répandue de l’entreprise dans laquelle les actionnaires captent, sous forme de profit, une partie de la valeur ajoutée, ce qui n’est pas le cas chez les artisans et dans les Scop. Salaires et cotisations sociales sont un dû, et lorsque les actionnaires ne peuvent les honorer, le pouvoir doit revenir aux salarié·e·s pour la sauvegarde de l’entreprise. C’est ce que l’Etat veut à tout prix éviter. 

mercredi 1 avril 2020

Le Corona Virus comme analyseur : Autopsie de la vulnérabilité systémique de la mondialisation capitaliste, par Saïd Bouamama

Il y a les aléas et il y a la vulnérabilité conduisant aux catastrophes. La confusion entre ces deux questions est une des caractéristiques essentielles du discours officiel du gouvernement français (et de très nombreux autres). 

Il n’y a rien d’étonnant à cette confusion volontaire qui a comme fonction de masquer et de faire disparaître la seconde. Cette dernière fait en effet fonction d’analyseur des contradictions d’un système social, de révélateur du réel que l’idéologie dominante masque ou déforme habituellement et de miroir grossissant des inégalités et dominations qui le caractérisent. 

Le centrage volontaire sur la dimension « catastrophe » diffuse en effet des images d’imprévisibilité, d’incertitude, d’absence de responsabilité humaine, etc. 

Le centrage sur la vulnérabilité interroge les causes économiques et sociales d’une situation, les raisons réelles de l’ensemble des conséquences d’une catastrophe et les intérêts économiques qui ont produit cette vulnérabilité. 

Que nous révèle la pandémie sur la vulnérabilité de notre monde dominé par la mondialisation capitaliste ? 

Quelques réflexions sur la pandémie et la mondialisation, par Gus Massiah

Une pandémie est par définition une question mondiale, une question globale. Cette pandémie n’est pas la première, y compris dans la période récente. Comment expliquer, alors même que le nombre de décès est relativement faible par rapport aux autres causes de la mortalité des sociétés, l’effet de stupeur qu’elle provoque et qui se traduit par un fait à peine croyable : un tiers de la population mondiale est confiné et toutes les activités habituelles sont suspendues, en attente indéterminée. 

Certes les épidémies bouleversent les situations, elles rappellent la fragilité de la condition humaine dans son rapport à la mort. 

Cette pandémie a joué un rôle de révélateur par rapport à la situation du monde ; par rapport à la fragilité du système mondial, à la logique économique, sociale et politique dominante, à la fragilité des systèmes de santé, à l’impréparation des gouvernants, à la profondeur d’une véritable crise de civilisation. Elle constitue une rupture épistémologique dans la connaissance du monde et la manière de le penser.