dimanche 12 février 2017

Le Papier Mâché, un restaurant-librairie autogéré (1978-1985), en débat à la librairie Masséna à Nice le 22 février à 19h

De 1978 à 1985, à Nice, un collectif a autogéré un lieu qui regroupait un restaurant et une librairie, mais aussi une salle de spectacle, un lieu de réunions, une salle d’exposition… Un des membres du collectif en propose un récit.

Ce livre raconte l’histoire d’un collectif créateur d’un lieu autogéré, d’activités multiples (librairie, restaurant, salle de réunions, cinéma, théâtre, lieu d’expositions…), à Nice de 1978 à 1985. L’essentiel du livre est consacré à la description de la naissance du projet et du collectif, aux activités qui ont été mises en œuvre pendant sept ans et au mode de fonctionnement du collectif. Il a paru important d’y ajouter des éléments de contexte de la société française des années 1970, et aussi plus anciens, dont le Papier mâché paraît être à la fois la conséquence et l’illustration.

Une prolifération de lieux autogérés aujourd’hui oubliés

Ces années 1970 ont été la grande époque, et même la seule, de l’idée d’autogestion en France. Cette idée a très rapidement et complètement disparu dans la deuxième moitié des années 1980. Dans les très rares livres revenant sur la question de l’autogestion en ce début de XXIe siècle (par exemple, Autogestion – La dernière utopie, sous la direction de Frank Georgi, Autogestion – Hier, aujourd’hui, demain, coordonné par le collectif Lucien Collonges, et même Créateurs d’utopie de Pierre Thomé), les pages consacrées aux années 1970 parlent essentiellement du PSU et de la CFDT (ce qui est légitime), du PS (ce qui l’est beaucoup moins) et de Lip et de quelques luttes autogérées. Mais ces livres ne parlent pratiquement pas du grand nombre de lieux de vie ou de lieux de travail autogérés qui se sont créés à cette époque. Ainsi, dans les seuls domaines d’activités principales du Papier mâché, celui-ci appartenait à deux réseaux, celui des librairies différentes et celui des restaurants alternatifs, qui témoignent des nombreuses initiatives autogérées à l’époque. Et la librairie et la restauration n’étaient évidemment pas les seuls secteurs où elles se développaient.

Il semble qu’aux yeux de nos penseurs actuels (mais c’était déjà le cas de ceux de l’époque), ces expériences aient été trop « micro ». Pourtant ces expériences ont plus marqué, pour toute leur vie, ceux qui y ont participé que les écrits politiques ou syndicaux de l’époque. Il serait bienvenu qu’un universitaire se penche sur cette question et fasse travailler ses étudiants sur le rôle et l’importance de ces expériences et leur persistance, en dépit du reflux idéologique, jusqu’à aujourd’hui.

Un témoignage d’une histoire qui ne fut pas sans suite
            
Ce livre n’est pas un travail de recherche en histoire ou en sociologie mais un témoignage de l’un de ceux à l’origine de ce projet, le seul de ses salariés continûment de son ouverture à sa fermeture, de l’un de ceux qui s’occupèrent des démarches postérieures et de l’un de ceux pour lesquels cette histoire fut déterminante. En effet, certains membres de ce collectif, après quelques années de salariat dans des entreprises « normales » (pas tant que cela d’ailleurs…), ont créé à nouveau des structures de travail autogérées fonctionnant sur les mêmes principes que le Papier mâché, même si c’était dans une activité différente.
            
Aucun nom des membres du collectif n’est finalement mentionné. Il aurait fallu trouver l’occasion de les citer tous ! D’autre part, ne citer aucun nom peut peut-être mieux rendre compte du caractère réellement collectif de ce projet. Espérons que l’utilisation de périphrases pour contourner l’obstacle de l’absence de noms propres ne gênera pas trop la lecture.

Appel à réactions et à contributions

 

Aucun travail de recherche systématique, de recueil exhaustif d’entretiens de tous les membres n’a été effectué. En termes d’archives, il ne reste que le registre du personnel, le livre de paye et les doubles des bulletins de salaire (conservation qui reflète bien le souci fondamental du collectif à l’égard de ses salariés), les documents officiels liés à la fermeture (rapport du conseil d’administration, pouvoirs, PV de l’assemblée générale, etc.) et un cahier contenant des prises de notes de trois ans de réunions difficiles à déchiffrer.
            
L’avantage de l’informatique et de l’internet sur le papier et l’imprimerie, c’est que le texte peut être facilement modifié et enrichi de contributions nouvelles. Au cours de ces sept années, plus de cinquante personnes ont participé de très près à ce collectif, plus de 300 personnes ont été sociétaires et quelques milliers ont été clients réguliers. Gageons que, à la lecture de ce témoignage, nombre d’entre eux souhaiteront le compléter par leur propre témoignage, quelques réflexions, un souvenir significatif, des photos…
          
Le fichier PDF à télécharger ci-dessous est une deuxième version enrichie d’une quinzaine de pages par rapport à la précédente. Les passages ajoutés ont été surlignés en jaune afin de faciliter la lecture de ceux qui ont déjà lu la précédente version.



http://www.autogestion.coop/IMG/pdf/Papier_mache_2013-10-17-4.pdf

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