vendredi 20 décembre 2019

Violences policières et mensonge d’Etat


Dans son avant-propos, « Vous avez raison, Monsieur le Président, Geneviève n’allait pas faire ses courses », publié avec l’aimable autorisation des Editions SyllepseBruno Della Sudda insiste sur le droit de manifester et de contester les options gouvernementales, les mensonges des uns, les médailles décernées à des policiers impliqués dans des violences… et les soutiens à l’échelle nationale et internationale à l’autrice victime de ces violences policières, sans oublier les millions de francais·es contraint·es par les violences sociales entraînées par les contre-réformes néolibérales. 

Il présente Geneviève Legay, son parcours de vie, « Il renvoie à un destin singulier, fait de choix, de ruptures aussi et de bifurcations assumées, de difficultés et d’engagements, dans lequel des millions de femmes de sa génération – mais aussi plus jeunes – peuvent se reconnaître. Ce n’est donc pas un destin subi, c’est un destin en bonne partie choisi, celui d’une combattante qui a pris le chemin de l’émancipation individuelle et collective et qui a décidé de s’intégrer à des cadres collectifs dont elle a beaucoup appris autant qu’elle leur a apporté. Toutes les rencontres que ces cadres collectifs ont permises l’ont aidée à se construire ». 

Il nous parle aussi de celles et ceux qui « n’acceptent ni les injustices et les inégalités ni les discriminations, toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer le monde ». 


Des questions : 

- Samedi 23 mars 2019, acte 19 des Gilets jaunes. Que faisais-tu place Garibaldi, à Nice ? 

- Parle-nous de ta famille et de ton enfance 

- Parle-nous de tes engagements associatifs, syndicaux et politiques ? L’écologie, le féminisme, l’antiracisme, le Forum social européen et le Forum social mondial… Sans oublier les Gilets jaunes, bien sur ! 

- Comment expliques-tu la solidarité importante qui s’est manifestée en ta faveur et dont les autres manifestants qui ont été victimes des brutalités policières ailleurs n’ont pas bénéficié ? 

- Nice est une vile acquise à la droite, voire à la droite extrême. Il y a malgré tout des foyers de résistance que tu connais bien. Tu pourrais nous en dire quelques mors ? 

- Comment analyses-tu ce qu’il t’est arrivé ? Et comment envisages-tu l’avenir ? La désobéissance civique, la violence policière, les mensonges étatiques… et nos soutiens à Geneviève Legay… « Je viens d’un milieu familial marqué très à droite et très hostile à la gauche et aux syndicats ». 

L’autrice raconte son enfance, la maltraitance psychologique, l’éducation à l’obéissance, son évolution, les rencontres, « Les sœurs et les catholiques, hommes et femmes, que j’avais rencontrés dans ma vie, n’étaient pas toujours de belles personnes », la reprise des études, les engagements, les forums sociaux, la « construction de ponts entre les humains » et non « la construction de murs qui les séparent », les Gilets jaunes… 

Il faut lire ces pages sur le traitement différencié des blessé·es des violences policières, le paternalisme et le sexisme, présidentiel, les mensonges contre le droit constitutionnel de manifester, la chaleur des engagements, la désobéissance civile… 

Le chapitre 7 est consacré à des « tweet » injurieux ou de soutien. 

Le chapitre 8 contient la lettre ouverte adressée au président de la République le 27 juin 2019, « Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidement, vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de Monsieur Castaner et vous même » qui se termine par un très juste : « Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer » ; une lettre ouverte aux FORCES DE L’ORDRE encore dignes de leur fonction, REAGISSEZ !, « Je m’adresse surtout à celles et ceux qui se sentent éclaboussé.e.s par les violences, bavures et mensonges policiers, y compris de leurs supérieur.e.s comme par le refus de l’I.G.P.N. De procéder à de vraies enquêtes permettant des poursuites » ; et quelques chansons… 

Geneviève Legay ne se tait pas, elle n’était donc pas sage, nous ne le sommes pas et nous ne le serons pas… 

Geneviève Legay : Celle qui n’était pas sage Editions Syllepse, Paris 2019, 156 pages, 10 euros 
https://www.syllepse.net/celle-qui-n-etait-pas-sage-_r_37_i_793.htmlDidier Epsztajn --

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