Réunion
publique en visio le vendredi 30 septembre à 20H
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(par téléphone : 01 70 95 03 50, puis ID de réunion : 827 3761 7839 et Code secret : 110654)
Attaques antisociales, politiques liberticides, racisme banalisé, menace néofasciste amplifiée par la présence désormais de 89 députés RN à l'Assemblée et les porosités de plus en plus grandes entre droites et extrême droite, amplification du désastre écologique : la situation est grave.
Marquée par l'abstention élevée lors des derniers scrutins, en particulier dans la jeunesse et parmi les classes populaires, elle reste cependant ouverte : c'est l'importance du vote Mélenchon au premier tour des présidentielles ou encore la dynamique de la NUPES lors des élections législatives, la détermination de nombreuses luttes sociales et écologiques. De plus en plus, le coût de la vie et l’inflation, le travail, les choix énergétiques, la santé et le climat donnent lieu à une mise en cause du capitalisme, même si le mot n’est pas toujours utilisé quoi qu'il le soit de plus en plus. La « taxation des superprofits », la perspective de « sortir l’énergie du marché », le lien noué entre écologie et justice sociale mettent le projecteur sur les responsables de la situation qui font fructifier ce système. Au-delà, les dizaines de milliards versés en dividendes aux actionnaires du CAC 40 sont l’argent du travail ou bien ils sont amassés contre le travail par la spéculation ; ils ne sont pas réinvestis et ne paient aucune cotisation sociale ; s’y attaquer répondrait à bien des attentes. Des perspectives nouvelles s'ouvrent, surtout quand elles reposent sur une activité et une impulsion auto-organisées et données « par en bas », plutôt que par le sommet.
La situation est grave, donc, trop grave pour disperser nos forces : c’est ce que se sont dit une dizaine de collectifs, réseaux, associations et partis anticapitalistes, écologistes, alternatifs, féministes et antiracistes proposant de constituer un « Village commun ». Car nous assistons, chaque jour qui passe, à la destruction du vivant, un véritable écocide, dans une nouvelle ère géologique qu’on appelle désormais le capitalocène et un monde humain dévasté par la logique expansionniste de la concurrence et du marché, de l’extractivisme et du productivisme. C’est pourquoi nous assumons non seulement un anticapitalisme radical mais tout autant la volonté déterminée d’en sortir et de prouver qu’il y a là plus qu’un espoir : une nécessité. C’est en ce sens aussi que l’écologie n’est pas une question supplémentaire : le capitalisme est en train de tout saccager. Or ce saccage touche toujours d’abord celles et ceux qui sont déjà pauvres ou précaires ; il est temps d’y mettre un terme : « Fin du monde, fin du mois, mêmes coupables, même combat. » Il n’en va pas seulement là de rapports sociaux de propriété mais aussi de nos émancipations, de nos aspirations à une vie digne, bonne et juste. Et dès lors aussi d’une véritable démocratie, loin des systèmes supposément « représentatifs » qui la défigurent.
Pour cela nous avons besoin de nous faire entendre et de parler clairement. Il nous faut dresser méthodiquement l’inventaire des effets néfastes engendrés par le capitalisme, montrer en quoi il fait système, mutualiser nos connaissances, nos expériences et nos pratiques, dessiner un horizon qui nous rassemble en forgeant un projet alternatif d’ampleur. Ce projet doit évidemment se fonder sur la transversalité des luttes et par là même interpeller tous les mouvements, organisations, associations, syndicats et collectifs qui travaillent à renverser les rapports d’exploitation capitalistes et productivistes, tout comme les rapports de domination. C’est pourquoi nous avons besoin des connaissances de terrain que déploient tant et tant de collectifs : collectifs de précaires, mouvements antiracistes, écologistes, associations venant en aide aux migrant-es, collectifs antivalidistes, féministes, de ceux qui défendent les droits LGBTQIA+ et combattent la transphobie… Nous avons beaucoup à apprendre de ces luttes puissantes qui forment une cohérence d’ensemble, nouées dans le combat contre les oppressions et dans une perspective d’égalité réelle et de solidarité.
Pour nous, il est un axe essentiel : l'auto-activité, l'autogestion, une manière de reprendre collectivement nos affaires en mains pour ne plus nous laisser déposséder de nos vies. Les formes de l’auto-organisation se déploient tous azimuts sans que bien sûr elles laissent de traces dans les médias installés : brigades de solidarité populaire, Gilets jaunes, ZAD, collectifs de riverains et de salarié-es contre les pollutions industrielles, réseaux écosyndicalistes, bases vertes communalistes… Ces formes d’auto-organisation locales peuvent elles-mêmes s’appuyer sur des services publics que le capitalisme néolibéral n’a eu de cesse de discréditer et démanteler. Il existe des alternatives concrètes et tangibles. Le projet d’une sécurité sociale et écologique universelle en fait partie, étendue à l'alimentation, à la culture, à l’art… Quant à la santé, elle a besoin d'être ramenée à son domaine public : on l'a vu avec la pandémie et on le verra dramatiquement encore, la non-levée des brevets est criminelle. La réduction massive du temps de travail, quand le travail est subi et non choisi, l’expropriation des actionnaires et la socialisation de l’économie nous apparaissent comme un impératif.
Nos projections émancipatrices sont immenses, elles exigent que notre système éducatif soit le lieu de développement d'un vrai esprit critique capable de dénouer les rapports de domination : l’école aussi doit être un bien commun. À nos yeux, la bataille à mener est donc aussi celle d’une hégémonie culturelle, face au déversoir capitaliste tout à la fois sexiste, raciste et impérialiste. Ces alternatives exigent de nous que nous sachions identifier et refuser les systèmes de dominations imbriqués, et les penser ici comme dans nos relations au niveau international et planétaire. Et pour tout cela, il devient urgent de se débarrasser de la forme de pensée dominante, binaire et statique, et de s'approprier une forme de pensée incluant la complexité et privilégiant les interactions.
Nous qui avons des parcours différents, nous proposons à toutes et tous, collectifs, associations, syndicats, organisations politiques ou individu-es, de participer à des actions qui construisent des solutions pour se dégager de ce système capitaliste : un « village commun » composé de maisons, les collectifs préexistants, tissant un réseau capable de réaliser des objectifs communs en parlant et agissant d’une même voix. Il ne s’agit évidemment pas d’« aller trop vite » mais de trouver un rythme qui nous permette des partages, des initiatives et des projets décidés collectivement. Ce « village commun » ne sera pas un parti politique, mais une plateforme d'échange et un outil de coordination, une caisse de résonance pour la diffusion des réflexions sur les luttes.
Nous nous fixons plusieurs objectifs :
- aider à fédérer les associations, organisations et collectifs existants
- contribuer au débat politique et stratégique de fond par des réunions publiques associant le plus possible d'autres collectifs, notamment pour clarifier les fondamentaux qui peuvent fonder le socle de nos actions communes et d’en préciser les outils potentiels, y compris la forme de pensée
- prendre part à l'autoformation par des séances thématiques et des ateliers
- construire une visibilité plus forte en particulier à travers les réseaux de communication alternatifs
- ouvrir une opportunité d'échange avec des mouvements de lutte des pays exploités
- lancer des initiatives et participer à des actions communes
Nous vous proposons d'en discuter lors d'un débat public sur l’analyse de la situation sociale et politique et les perspectives, qui aura lieu le vendredi 30 septembre à 20H, en visio.
Village commun participera à la « Fête pour la sécurité sociale » organisée par le CNNR le samedi 15 octobre
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