lundi 28 novembre 2016

La mort des civilisations ?, par Philippe Zarifian

La pensée écologique nous a appris à développer une réflexion et une action sur la disparition précipitée et artificiellement provoquée des espèces vivantes. Une formule la résume : la réduction de la bio-diversité. Il faut prendre cette réflexion avec rigueur pour éviter de tomber dans la naturalisme ou dans toute approche sentimentalo-nostalgique. 

Que des espères disparaissent, cela n'a rien de nouveau et préoccupant en soi. Cela fait partie des grands cycles des mutations et des événements " catastrophiques " peuvent induire des disparitions brutales. Mais il faut porter attention aux deux adjectifs : " précipitée " et " artificiellement provoquée ". 

Car, là où nous avons toutes bonnes raisons de nous préoccuper de la réduction de la bio-diversité (au sens large du terme), c'est qu'à la fois : 

dimanche 27 novembre 2016

"Une crise globale, une crise de civilisation"

Nous continuons à publier des textes publiés par Les Alternatifs en particulier à l’occasion de leurs congrès à la fois parce qu’il nous semble utile de mettre à disposition de celles et de ceux qui s’intéressent à l’histoire de la gauche alternative les analyses faites par les organisations autogestionnaires mais surtout parce que nous avons la faiblesse de penser que celles-ci restent toujours largement d’actualité.

 Henri Mermé 

Partie 1 du texte voté par le congrès des Alternatifs de 2012 

Une crise globale, une crise de civilisation 

mercredi 23 novembre 2016

Cuve de l'EPR et falsifications nucléaires : l'effondrement prévisible et irréversible de l'atome de France, par Stéphane Lhomme Directeur de l'Observatoire du nucléaire

Lorsque des problèmes de conformité de la cuve de l’EPR de Flamanville ont été reconnus par Areva en avril 2015, il s’agissait presque d’une information anodine tant le chantier de ce réacteur a connu - et connait encore - de retards, malfaçons et surcoûts. 

Mais, peu à peu, au fil des semaines et des révélations, cette affaire a dévoilé ce qui est incontestablement un des pires scandales industriels de tous les temps, tous pays confondus. 

Ainsi l’industrie nucléaire française, présentée continuellement comme « triomphante », « exemplaire », « enviée dans le monde entier », est en réalité un repaire d’escrocs qui, depuis des décennies, bâclent la fabrication de milliers de pièces, les couvrent par des certificats de sûreté falsifiés, et les utilisent sans se rendre compte ou sans se préoccuper de leurs déficiences ! 

mardi 22 novembre 2016

"La démondialisation ou le chaos", un livre d'Aurélien Bernier, par Jean-Pierre Lemaire

Après la « Gauche radicale et ses tabous » ( pourquoi Le Front de Gauche échoue face au Front national. Seuil 2014)), Aurélien Bernier publie aux Éditions Utopia «  La démondialisation ou le chaos » sous-titré : « Démondialiser, décroître et coopérer ». 

Cet ouvrage, bref mais dense, est à la fois original et stimulant. Il relie dans une perspective inédite des éléments le plus souvent séparés. Face aux impasses du capitalisme contemporain : montée des inégalités, crise, ordre économique mondial dominé par la finance, l'auteur propose ainsi une synthèse de trois propositions programmatiques.

1/ La démondialisation

Le principe se veut une une rupture avec la logique du libre-échange et la domination des multinationales.

Fabriquer du collectif au service du sol, un bien commun ! par William Elie, les Amis de la Conf' et Solidaires écologie

L'actualité des luttes foncières au-delà de la nécessaire fédération des luttes et « zones à défendre » engage une réflexion d'organisation collective contre les prédations de terres et la dégradation de ce bien commun millénaire qu'est le sol, garant de notre alimentation et de nos paysages. 

Réunis à Rouen les 18-19 novembre, les collectifs (Bouillons-terre d'avenir, Bure, Notre-Dame-des-Landes, « des T erres pas des H ypers », Haren-Belgique, Lentillères-Dijon, Reclaim the Fields)- accompagnés de Terre de Liens Normandie et des Amis de la Confédération paysanne, réactivent le Manifeste pour la sauvegarde des terres agricoles en questionnant les « Communs ». 

dimanche 20 novembre 2016

Autogestion & Syndicalisme, par Richard Neuville

« L’autogestion est à la fois un moyen de luttes frayant un chemin et un moyen de réorganisation de la société. Elle est également une culture irriguant la conscience collective » (1) . (Henri Lefebvre) 

Le terme « autogestion » est assez récent (2) , même si le concept a traversé l’histoire de l’émancipation humaine : la Commune, les Soviets, les collectivisations d’Aragon et Catalogne, celles d’Algérie, Lip, les récupérations d’entreprises en Argentine, etc.

L’autogestion est à la fois une approche théorique pour approfondir la démocratie et des pratiques de démocratie directe. Elle n’est pas destinée à adoucir les maux de la société actuelle mais elle implique un changement radical et l’instauration d’une autre manière de vivre ensemble, entièrement nouvelle, qui reconnait à la fois l’individu et le collectif en tant qu’acteurs à part entière. 

Un réseau international pour l'autogestion, par Christian Mahieux, syndicaliste SUD Rail

La première rencontre internationale dite « de l’économie des travailleur-ses » s’est tenue en 2007 en Argentine. Elle a réuni des travailleurs et des travailleuses d’usines récupérées et des collectifs de travail, des activistes sociaux et politiques, des syndicalistes et des universitaires. 

Depuis, ces rencontres internationales se tiennent tout les deux ans et constituent un espace de rencontres, de discussions et de réflexions sur les défis auxquels les travailleurs et travailleuses sont confronté-es pour défendre par l’autogestion leurs moyens de subsistance contre les attaques du capitalisme mondialisé. 

1986, le mouvement étudiant contre la réforme Devaquet, un contenu autogestionnaire balbutiant



Il y a trente ans, à l’automne 1986, un projet de réforme de l’université, le « projet Devaquet » du nom du secrétaire d’Etat de l’époque à l’Enseignement supérieur et à la recherche, provoquait une mobilisation sans précédent depuis les « années 1968 ». Nous ne revenons pas ici sur le contenu précis du projet de réforme ni sur l’évènement qui fait l’objet à l’occasion des commémorations d’initiatives diverses : ateliers archives et mémoires étudiantes, projection-débats, rencontres et cérémonie en l’honneur du jeune Malik Oussékine frappé à mort par les forces de police (voir les annonces et liens après l’article) mais sur deux aspects  qui relèvent de nos préoccupations : la forme de la lutte, et la question des alternatives « en positif » à une réforme gouvernementale.

samedi 19 novembre 2016

Debout contre les violences faites aux femmes ! Appel unitaire

Nous vivons dans un pays où il y a 86 000 viols par an dont seulement 1,5% sont condamnés. 216 000 femmes sont victimes de violences conjugales, 122 sont mortes en 2015. Stop aux violences faites aux femmes !

Nous vivons dans un pays où on enferme une femme, Jacqueline Sauvage, qui a enduré, ainsi que ses enfants, 47 ans de coups, sévices et viols de la part de son mari et a fini par le tuer. Liberté pour Jacqueline Sauvage !

Nous vivons dans un pays où, par manque de volonté politique, les lois et leur application ne sont pas à la hauteur de l’enjeu que représentent ces violences. Pour une loi cadre contre les violences faites aux femmes !

vendredi 18 novembre 2016

COP 22 Marrakech : déclaration du Forum des Mouvements Sociaux

Nous, mouvements sociaux marocains, maghrébins, africains et internationaux, rassemblés à Marrakech à l’occasion de la COP22 réaffirmons notre détermination à construire et défendre la justice climatique, et notamment à agir pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C – conformément à l’engagement pris à Paris par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement. 

Le monde ne peut pas attendre 

Partout, les inégalités sociales se creusent, les droits régressent, les conflits et les guerres se multiplient ou s’enlisent. Nos peuples sont opprimés et la biodiversité s’éteint. 

lundi 14 novembre 2016

Une stratégie autogestionnaire, par Bruno Della Sudda

La juxtaposition des termes stratégie et autogestion peut surprendre. Le premier a une connotation militaire, tandis que l'autre renvoie à l'expression des aspirations à l'autodétermination et à l'émancipation humaine. 

La stratégie, c'est, ici dans le domaine politique, le moyen de la prise du pouvoir. Mais c'est de l'autogestion qu'il faut partir : de quoi s'agit-il au juste ? Est-ce « une vieille lune », sur fond de nostalgie soixante-huitarde ? Ou s'agit-il plutôt d'une question redevenue très actuelle, à travers des pratiques mutiformes et des aspirations vivaces, tant dans le monde du travail que dans la commune ? 

Nous partons d'une première hypothèse : l'autogestion est à la fois un moyen et un but. Mais alors comment la relier à la question de la prise de pouvoir et en quoi doit-elle être au coeur d'un projet alternatif au capitalisme ? 

dimanche 13 novembre 2016

1916 - 2016 : le spectre de la guerre - Pour la réhabilitation de tous les fusillés pour l'exemple de la guerre 1914-1918.

Samedi 12 novembre, s'est tenu à Rocles (Allier) le rassemblement départemental pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Ont pris la parole, en présence des délégations de l’ARAC et de l’ANACR, Robert Bougerolles, maire de Rocles, Olivier Mathieu pour l’Association laïque des Amis de Pierre Brizon, Marie-Françoise Lacarin et Jean-Paul Dufrègne, conseillers départementaux, Jacques Lachaise pour la Libre Pensée, Jean-Noèl Dutheil pour l’Institut d’histoire de la CGT, M. Petelet, petit-fils d’un des martyrs de Vingré "fusillé pour l’exemple", et Vincent Présumey pour la FSU Allier dont nous reproduisons l’intervention : 

Amis, camarades, citoyens de l’Allier, le mouvement pour exiger la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-1918 monte : dans toute la France, ce 11 ou ce 12 novembre, les manifestations et rassemblements se sont multipliés.

vendredi 11 novembre 2016

Appropriation sociale, autogestion, commun, par Guy Giani et Romain Testoris*

L’idée d’appropriation enferme une redoutable ambiguïté : « approprier », ce peut être rendre quelque chose propre à un usage, comme on approprie un champ à une culture ; ce peut être aussi faire sien un bien, en faire sa propriété, se l’attribuer, s’en emparer. En quel sens faut-il ici prendre ce terme ? 

Les systèmes d’exploitation sont liés à la propriété privée des grands moyens de production et d’échange, les classes dominantes se les étant appropriés (au second sens du terme, que nous nommerons « appropriation privative ») pour monopoliser le surtravail qu'elles en tirent. 

Marx a montré comment la propriété privée des terres en Angleterre s’est mise en place aux débuts du capitalisme sur les ruines des communs, par la mise en clôture (« enclosures ») ; comment le capitalisme est né en expropriant les travailleurs de leurs moyens de travail et ne se reproduit qu’en reproduisant cette expropriation. 

mercredi 9 novembre 2016

Donald Trump, l'écume du néolibéralisme. Déclaration d' ATTAC

La victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump, milliardaire fantasque, raciste et sexiste, est le symptôme d’un système à bout de souffle. La mondialisation néolibérale mène nos sociétés tout droit dans le gouffre. Il est urgent d’en sortir, mais par le progrès social et écologique, la solidarité et la démocratie. 

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est une victoire pour les droites extrêmes. Pendant sa campagne, Trump n’a cessé de multiplier les déclarations sexistes, les propos racistes contre l’immigration mexicaine et l’islam. Il s’est fait le héraut d’une Amérique blanche recroquevillée sur elle-même, revendiquant une identité fermée et excluante, en réaction contre le premier président noir des États-Unis. 

dimanche 6 novembre 2016

Révolution longue, autogestion, quelle transition. Sur la révolution longue, par Bruno Della Sudda

Pourquoi publier des anciens textes des Alternatifs ? 

Les Alternatifs organisation de la gauche alternative et écologique ayant au cœur de son projet l’autogestion comme but, chemin et même culture a – outre son activité militante quotidienne - pendant les années de son existence fait un travail d’élaboration sur cette thématique en particulier lors de ses congrès et Universités d’été. 

A la suite de la dissolution des Alternatifs a été créé le Réseau qui présentait comme suit ses objectifs : militantes et militants aux trajectoires politiques diverses, souvent issu.e.s des Alternatifs, adhérent.e.s d'Ensemble ! mais aussi d'autres formations de la gauche de gauche, toutes et tous attaché.e.s au patrimoine politique incarné depuis près de 50 ans par différentes organisations de la gauche autogestionnaire, nous avons souhaité constituer, sous forme associative, un Réseau pour l'Autogestion, les Alternatives, l'Altermondialisme, l'Écologie et le Féminisme. 

samedi 5 novembre 2016

Deuxièmes rencontres euro-méditerranéennes de « l’économie des travailleuses et travailleurs » à Thessalonique : pour que vive l’autogestion !, par Solidaires

Les deuxièmes rencontre euro-méditerranéennes de « l’économie des travailleurs et travailleuses » ont eu lieu à Thessalonique, dans les locaux de l'usine autogérée de VioMe du 28 au 30 octobre. 

Les travailleurs et travailleuses de VioMe occupent les locaux de l'usine depuis 2006 et ont relancé la production de produits ménagers (savons, détergent) ; aujourd'hui la production continue toujours, malgré les tentatives de ventes aux enchères par les propriétaires « légaux » de l’infrastructure à laquelle la mobilisation des VioMe a jusqu'à présent réussi à faire obstacle. 

jeudi 3 novembre 2016

Le nouveau monde tarde à apparaitre, par Gus Massiah*

La situation semble désespérante. L’offensive des droites et des extrêmes droites occupe l’espace et les esprits. Elle s’étale dans les médias et prétend exprimer la droitisation des sociétés. 

Il n’en est rien et rien n’est joué. Les sociétés résistent et les contradictions sont à l’œuvre ; ce sont elles qui déterminent l’avenir. Pour comprendre la situation, repartons de la citation de Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres » . 

Dans ce contexte, la stratégie des mouvements sociaux qui veulent porter un projet d’émancipation doit articuler la réponse à l’urgence et la construction d’un projet alternatif d’avenir. Ils doivent dans le même temps lutter contre les monstres et s’inscrire dans la construction d’un monde nouveau. 

Le Forum Social Mondial de Montréal : quelques notes de compte-rendu, par Gustave Massiah

Une appréciation contradictoire 

L’appréciation du Forum Social Mondial de Montréal, en août 2016, est contradictoire. La participation des mouvements du Sud a été freinée par les scandaleux refus de visas et la faiblesse du fond de solidarité. 

Ces problèmes étaient attendus, mais leurs conséquences ont été sous-estimées. Le développement, dans le Nord, du processus des Forums sociaux mondiaux est nécessaire ; il ne peut se faire au détriment de la participation pleine et entière, première même, des mouvements des pays du Sud. 

La participation des mouvements de différents pays dans Montréal, ville internationale, a permis une certaine diversité des participants, sans pour autant corriger les absences qui ont pesé très lourd. Il y a eu aussi des avancées et des éléments novateurs. Les débats ont été, dans l’ensemble, de très bonne tenue. La principale raison est le retour, sur les activités du Forum, des Forums thématiques et des mobilisations internationales.