jeudi 18 mars 2021

Algérie : deux ans après le début du Hirak, par Jacques Fontaine

A partir de février 2019, l’Algérie a connu un soulèvement populaire d’une force et d’une durée
inédites. Pendant plus d’une année, plusieurs fois par semaine, des manifestations ont regroupé des dizaines de milliers, des centaines de milliers et exceptionnellement des millions de personnes. Comment expliquer ce phénomène qui peut être qualifié d’extraordinaire, au sens premier du mot ? Mais le
Hirak, malgré son ampleur, sa durée, sa détermination n’est pas sorti vainqueur de son affrontement avec le pouvoir militaire. Et la pandémie de la Covid 19 a interrompu ce mouvement révolutionnaire et  facilité le développement d’une répression déjà bien commencée. Mais le Hirak n’est pas seulement un mouvement, c’est d’abord une idée, et cette idée n’est pas morte ainsi qu’en témoignent les multiples manifestations du 22 février dernier, second anniversaire de la première grande manifestation du Hirak (ce qui a été appelé acte 105 du Hirak).

1 Le Hirak : le retour du peuple sur la  scène politique

Soudainement, en février 2019, la population algérienne descend dans la rue pour protester contre le projet de candidature de la momie Bouteflika à un cinquième mandat. Le vendredi (jour férié) 22 février, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent dans les rues d’Alger (bravant l’interdiction de manifester dans la capitale qui date de 2001), ainsi que dans les principales villes algériennes. Le 1er mars, les manifestant-e-s sont des centaines de milliers dans toutes les grandes villes algériennes, le 8 mars, ils sont des millions (dont plus d’un million à Alger), dans les grandes villes, mais aussi les petites. Et le 15 mars, ils sont au moins aussi nombreux que le 8 mars, et plus encore le 22 mars. En semaine, différents groupes sociaux (avocat-e-s, journalistes, étudiant-e-s, magistrat-e-s…) descendent à leur tour dans la rue. Ces manifestations du vendredi 8 mars -où les femmes étaient particulièrement nombreuses- celles des 15 et 22 mars sont les plus importantes de l’histoire de l’Algérie indépendante, c’est une lame de fond.

Ce qui est remarquable, c’est la résilience de cette jeunesse qui est passée au-delà de la peur de la génération précédente, qui ne veut pas revivre la tragédie des années quatre-vingt-dix, qui n’en peut plus de la gérontocratie mafieuse qui s’accroche au pouvoir comme une sangsue, mais une jeunesse qui veut simplement vivre dans une Algérie libre et démocratique et qui invente des formes de dissidence alternative en rupture avec les schémas du passé (les syndicats et les partis politiques -à de rares exceptions près- sont absents des mobilisations). Mais cette jeunesse n’est pas seule, elle a été rejointe par la génération précédente, celle qui devrait aujourd’hui détenir le pouvoir économique et politique, et même par des ancien-ne-s combattant-e-s de la guerre de libération (il faut noter en particulier la présence aux manifestations de 2019 de Djamila Bouhired, 84 ans, icône de la Bataille d’Alger de 1957, torturée et condamnée à mort).

Ce qui est très nouveau aussi, ce sont les formes de ces manifestations. Elles sont joyeuses, respectueuses (par exemple quand un cortège passe devant un hôpital, il devient silencieux pour ne pas gêner les malades) ; des petits groupes plus organisés essaient d’éviter les frictions avec les forces de sécurité et parfois offrent des fleurs (de ce fait, les incidents sont rares ; il y en a cependant eu à Alger à la fin de la manifestation du 8 mars, mais ils sont restés circonscrits) ; d’autres -et parfois des habitants qui regardent passer les manifestants- offrent des bouteilles d’eau ; à la fin des manifestations, des groupes de jeunes nettoient les rues… Et toujours l’humour incisif des slogans qui brocardent les puissants et en particulier « le cadre », c’est-à-dire la photo de Bouteflika encadrée qui supplée l’absence systématique du président aux cérémonies officielles ; sur les pancartes, on peut voire des centaines d’annotations humoristiques, telle « Tant qu’à être dirigés par un cadre, il vaut mieux que ce soit Mona Lisa », parfois plus fermes « Qu’il dégagent, tous ! », mais aussi parfois plus critiques « Tous les pays ont une mafia, mais la mafia a un pays : l’Algérie ! ».

Et ce qui est frappant, c’est que dans les manifestations, on trouve toutes les composantes de ce peuple. Certes, les jeunes sont dominants -mais ce n’est que le reflet de la structure démographique de la population algérienne ;  toutes les classes d’âge sont représentées, des adolescents aux grands-parents, et parfois même des enfants dans les bras de leurs mères ou sur les épaules de leurs pères ; tous les groupes sociaux également : jeunes (lycéen-ne-s, étudiant-e-s…) en survêtements ou en jeans, ouvrier-e-s, employé-e-s en tenue de travail, cadres et professions libérales en costumes cravates ou en tailleurs, islamistes en kamis ou en hidjab… ce qui est remarquable aussi, c’est la fraternisation entre tous ces hommes et toutes ces femmes qui discutent, qui débattent, qui se parlent. Et quand un groupe est spécifiquement attaqué en tant que tel, comme ce fut le cas avec l’interdiction du drapeau amazigh dans les manifestations algéroises, la réponse vient de groupes arabophones dans d’autres villes qui défilent avec le drapeau amazigh. Et il faut souligner la participation massive des femmes de tous âges, de toutes conditions, de toutes cultures, de toutes catégories socio-professionnelles qui apportent au Hirak leurs propres préoccupations, notamment leur souci de la sécurité, du pacifisme et du féminisme : le Hirak a eu le mérite de porter la question du féminisme au coeur du débat politique. Les femmes ne soutiennent pas le Hirak, elles sont le Hirak. Elles sont actrices du Hirak au même titre que les hommes et revendiquent l’égalité, ce qui ne va pas toujours de soi, le machisme étant encore bien présent dans la société algérienne.

 

2 Aux origines du Hirak

La cause immédiate du Hirak est le projet de cinquième mandat de Bouteflika. En fait, cela n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder un vase plein de la morgue, du mépris (Hogra), de la corruption, de l’arbitraire, de l’autoritarisme d’une caste politico-militaire qui dirige l’Algérie depuis la guerre de libération et qui n’a pas su ni voulu se renouveler.

Déclenchée de manière très volontariste le premier novembre 1954 par une nouvelle organisation, le Front de Libération nationale (FLN), dirigée par une poignée d’hommes particulièrement visionnaires, la guerre de libération s’est progressivement structurée. Une étape essentielle fut le Congrès de la Soummam (13 au 20 août 1956) au cours duquel le FLN. se dote d'un programme et met en place une direction. Il instaure, sous l’influence d’Abane Ramdane, sans doute le plus « politique » des dirigeants du FLN, la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur. Ces décisions -fondamentales pour la lutte de libération et pour l’avenir du futur pays indépendant- seront néanmoins remises en cause par la délégation extérieure basée au Caire (et donc sous influence nassérienne) dirigée par Ahmed Ben Bella.

L’opposition entre « politiques » et « militaires » (pour faire simple) s’aggrave au printemps 1957 alors que la bataille d’Alger fait rage. Au cours de l’année 1957, le poids des « extérieurs » (autour de Ben Bella) et des militaires (notamment le colonel Boussouf) se renforce, au détriment des « politiques » et de Abane Ramdane. Le programme du congrès de la Soummam est bafoué et l’année se termine par l’assassinat de Abane Ramdane par Boussouf et ses sbires, le 27 décembre 1957. Les « militaires » ont définitivement pris le dessus sur les « politiques »… et cela n’a pas encore changé aujourd’hui. Notons que, depuis le début du Hirak, les manifestant-e-s n’ont pas oublié le Congrès de la Soummam : ils/elles se réfèrent à ses conclusions et réclament la primauté du politique sur le militaire en scandant “Dawla madania machi âskaria” (État civil et non militaire) ; lors des manifestations du 27 décembre 2019, il mettent à l’honneur Abane Ramdane, assassiné 62 ans plus tôt jour pour jour.

Après l’assassinat d’Abane Ramdane, l’armée joue un rôle central, pendant la suite de la guerre de libération, puis dans l’Algérie indépendante, sous la direction de Boumédiène. Il est vrai que dans une société algérienne totalement désorganisée par 132 années de colonisation et près de huit ans de guerre, l’armée apparaît comme la seule structure sur laquelle le pouvoir peut s’appuyer. Et cette armée n’aura de cesse que de conforter son rôle et son pouvoir, surtout après la mort de Boumédiène où la corruption se développera grandement, principalement au profit des familles de militaires. Cette corruption, le discrédit du pouvoir, l’appauvrissement d’une population de plus en plus nombreuse (elle est passée de 10 millions à 25 millions entre 1960 et 1990) sont à l’origine des émeutes de 1988 et de la montée de l’islamisme. Il s’en suivra une guerre civile de 10 ans (1991-2000) dont le bilan, mal connu, est d’environ 150 000 morts… puis en 1999, alors que la guerre civile s’atténue, Abdelaziz Bouteflika, porté par l’armée, ou au moins ses clans majoritaires, revient au pouvoir après une éclipse de 20 ans, pour servir de façade civile à une armée, plus forte que jamais, qui souhaite tirer bénéfice de son action contre les mouvements terroristes islamistes pendant la dernière décennie du XXe siècle.

 Les premières années de la présidence de Bouteflika sont marquées par la fin de la guerre civile et le retour au calme, validé par deux lois (1999 : « concorde civile » et 2005 : « réconciliation nationale ») qui entraînent une amnistie de tous les délits et les crimes, ceux des islamistes, ceux des milices et ceux de l’armée. Il n’y a pas eu de justice et la plus grande partie des crimes et délits est restée impunie. Grâce à l’augmentation du prix du pétrole (10§ le baril en 1999, 140 en 2008), Bouteflika peut acheter la paix sociale et relancer l’économie et donc diminuer le chômage. Jusqu’à son AVC (printemps 2013), Boutéflika a géré assez habilement le pays, redonnant du crédit au pouvoir des politiques au détriment des militaires (ou le faisant croire…) et minorant en permanence le rôle des partis d’opposition, en leur offrant des postes ministériels (RCD et islamistes, 1999-2001) ou leur permettant d’avoir des élus à l’Assemblée nationale (PT de Louisa Hanoune, à partir de 2004) ; une des plus grandes victoires politiques de Bouteflika a été de décrédibiliser toute opposition politique afin qu’il n’y ait pas d’alternative.

Les dernières années du règne de Bouteflika sont marquées par la baisse des revenus des hydrocarbures à partir de 2015, l’immobilisme du pouvoir, la diminution du pouvoir d’achat de la population en raison de l’inflation et la montée d’une contestation feutrée mais bien réelle, qui se manifeste en particulier dans les stades où les chansons des supporters sont de plus en plus politiques (Cf  La Casa del Mouradia). Mais le potentiel de déflagration de ces signaux faibles n’était pas perçu par les observateurs de la société et de la politique intérieure algériennes, il manquait un élément fédérateur. C’est le pouvoir -incapable de se mettre d’accord sur le nom d’un successeur à un Bouteflika momifié et cramponné à son fauteuil- qui allait fournir cet élément le 10 février en annonçant la candidature de Si Abdelaziz  à un cinquième mandat présidentiel. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase d’une contestation qui amena des millions de personnes dans les rues algériennes et qui dure encore aujourd’hui.

 

3 Victoires, répression et résurgence du Hirak

Le Hirak a connu des victoires, incontestables. Parmi ces victoires, il faut noter l’annulation du cinquième mandat auquel prétendait Bouteflika, suivie de sa démission (2 avril 2019), la chute de son clan symbolisé par l’emprisonnement de son frère Saïd et de ses proches, la fin des oligarques les plus compromis par leurs pratiques mafieuses et la chute d’une partie du sérail politico-administratif (Premiers ministres, ministres, députés, walis…) liés aux affairistes véreux. Les élections présidentielles prévues en avril puis en juillet n’ont pas eu lieu. Il faut ajouter la mise en évidence du rôle du haut commandement militaire qui était -et est encore- le réel détenteur du pouvoir politique : l’attitude du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah donnant des ordres au président de la République par intérim, Abdelkader Bensalah, en est la meilleure illustration. Mais le plus important, c’est la reconquête de son rôle politique par le peuple algérien qui en avait été spolié par l’armée et les apparatchiks des partis gouvernementaux tels le FLN et le RND, ainsi que par les prétendues « organisations de masses » avec en tête de liste, l’UGTA. Le peuple algérien a repris son rôle politique, il s’est réapproprié son espace public, il a réoccupé la rue que le pouvoir bouteflikien lui avait interdite à la fin de la décennie noire, et c’est là un acquis majeur et  désormais « rien ne sera jamais plus comme avant ».

 Mais le Hirak n’a pas gagné. La répression, peu importante au départ, va petit à petit se développer : le 21 juin 2019, plusieurs manifestant.e.s algérois.es, arborant des drapeaux amazigh, sont arrêté.e.s. Au cours de l’été, des réunions associatives sont interdites. Après les vacances estivales, la répression s’accroît (multiplication des arrestations, tentatives d’interdiction de manifestations...) En fait, le système est resté en place et entend bien s’y maintenir. En septembre Gaïd Salah réussit à imposer une élection présidentielle qui aura lieu en décembre et son poulain, Abdelmadjid Tebboune, est élu président, très mal élu (le taux de participation a été particulièrement bas), mais cette élection a donné une légalité (à défaut d’une légitimité) au représentant de la haute hiérarchie militaire. Et le décès quelques jours plus tard de Gaïd Salah ne change rien à la prédominance de l’armée. Il est d’ailleurs rapidement remplacé par un autre général, Saïd Chengriha, qui appartient, comme Tebboune, à la vieille garde politico-militaire algérienne (ils sont tous les deux nés en 1945). Au début de son mandat, Tebboune semble vouloir dialoguer avec le Hirak ; il dit que le Hirak est une chance pour l’Algérie et il a décidé que le 22 février serait désormais la « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée ». En fait, c’est une vaine tentative de récupération du Hirak par Tebboune en accord avec ses « parrains » militaires.

Les manifestations se sont poursuivies jusqu’au samedi 14 mars, mais suite à différents  appels à la suspension des manifestations en raison de la pandémie du Covid-19, le Hirak décide de surseoir aux manifestations. Le 17 mars, Tebboune annonce « l’interdiction des marches et des rassemblements » au nom de la « protection de la santé publique ».

Mais le pouvoir  accentue sa ligne répressive  : il a décidé de libérer 5000 détenus, mais aucun militant du Hirak n’a bénéficié de cette mesure et, au contraire, il continue à instrumentaliser la justice en faisant condamner de nombreux hirakistes pour « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué » ou « incitation à la violence »… Les personnalités connues du Hirak sont souvent particulièrement ciblées, telles le président du RAJ, A. Fersaoui, condamné à un an de prison ferme, l’homme politique K. Tabbou dont la peine de 6 mois a été doublée en appel le jour où il devait être libéré… La liberté de la presse est de plus en plus menacée (arrestations de journalistes, sabordage du site satirique El Manchar le 13 mai…). L’arsenal juridique se renforce avec l’inscription de nouvelles sanctions au code pénal par la loi du 29 avril 2020 quiconque « reçoit des fonds (…) pour accomplir (...) des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État » sera « puni d’un emprisonnement de 5 à 7 ans (...) ». La répression continue pendant l’été et l’automne contre les militants et les militantes : par exemple en octobre plusieurs féministes oranaises sont arrêtées lors d’une manifestation de protestations contre les féminicides ; quelques mois plus tard, elle seront condamnées à de lourdes amendes de plusieurs dizaines de milliers de dinars.

Dès le début de son mandat, Tebboune a envisagé une réforme de la Constitution, mais il ne s’est agi que d’un toilettage qui a gommé les aspects les plus anti-démocratiques de la Constitution, mais n’a rien changé sur le fond. Cette réforme a été approuvée par un référendum à la date symbolique du 1er novembre 2020 qui a été un vrai fiasco électoral : officiellement, le taux de participation a été de 23 %, avec un dixième de bulletins blancs ou nuls et un tiers de votes négatifs ; de ce fait, la réforme constitutionnelle n’a été approuvée que par moins de 15 % des électeurs algériens… à la condition que les résultats officiels soient sincères !

La situation économique, déjà difficile en raison de la forte baisse du prix du pétrole (moins de 60 dollars le baril pour la période 2016-2020 contre plus de 100 de 2010 à 2015), s’est largement dégradée depuis le début de la crise sanitaire : 50 000 artisans et commerçants auraient mis la clé sous la porte en moins d’un an et le taux officiel de chômage pourrait bientôt dépasser les 15 % alors qu’il était inférieur à 12 % en 2018. La question sociale s’ajoute maintenant à la frustration politique et de plus en plus de manifestants bravent le couvre-feu. C’est ainsi qu’en janvier dernier, à Jijel (Est du pays) de jeunes manifestants on mêlé des chants du Hirak et des nouveaux slogans revendicatifs comme « Les politiques ayant échoué sont plus dangereuses que le corona ».

Pour conclure, il nous faut rappeler que les révolutions, surtout quand elles sont pacifiques, sont des processus longs qui peuvent connaître des avancées, mais des reculs aussi. Et, en l’occurrence, il est clair que le pouvoir -dont la légitimité est très discutable- instrumentalise la pandémie actuelle pour aggraver la répression. Mais il est aussi nécessaire de remettre le Hirak dans la perspective internationale des mouvements qui se sont déclenchés dans le Monde Arabe depuis 2011. A cette époque, les Algériens avaient peu bougé : la guerre civile était encore bien présente pour la majorité de la population et le pouvoir avait d’importants moyens financiers qui lui ont permis d’acheter la paix sociale en augmentant les salaires et les subventions aux produits de première nécessité… Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, l’Algérie est quasiment exsangue. De graves difficultés l’attendent, des faillites menacent (Air-Algérie, par exemple), des usines (notamment de montage d’automobiles) ferment… Qui profitera de cette crise gravissime et complexe dont tous les effets ne sont pas encore connus ? Nous aimerions croire que ce sera le peuple, mais nous pouvons craindre que le premier bénéficiaire en soit la haute hiérarchie militaire et ses affidés ou, éventuellement, les islamistes.

 

 Jazcques Fontaine - 10 mars 2021

Source : Le Hirak, vers une nouvelle indépendance en Algérie. Dossier préparé par la commission Palestine - Moyen-Orient – Maghreb d’Ensemble! Mars 2020, 40p, 2 €

 

 

 

 

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