mercredi 28 juin 2017

Maroc : la révolution qui vient, une analyse de Chawqui Lotfi

Le Maroc, loin d’être une exception historique, traverse une combinaison et accumulation des contradictions qui, bien que contenues périodiquement, refont surface à un niveau plus aigu. La séquence actuelle confirme la longue durée des processus révolutionnaires, au-delà des phases de reflux, et la profondeur de la crise politique et sociale. Depuis 8 mois, la mobilisation populaire s’est installée dans le Rif. Déclenchée en réaction à la mort de Mouhcine Fikri [1], le mouvement s’est enraciné et organisé. Un ensemble de facteurs expliquent la durée, la radicalité et la massification de la mobilisation :
  • - la plateforme revendicative du mouvement populaire (du « Hirak ») a su traduire les aspirations des couches populaires : la fin de la corruption, la construction d’hôpitaux, d’universités, de services publics, de projets utiles pour la région et créateurs d’emploi, la promotion d’équipements culturels et de loisirs, l’arrêt des expropriations des terres collectives et de la mainmise des maffias maritimes et forestières liées à l’appareil d’état.

samedi 24 juin 2017

Che Guevara, Ombres et Lumières, un ouvrage de Samuel Farber (Editions Syllepse)



Avec l'aimable autorisation des Editions Syllpese, nous publions ci-dessous l'introduction de Samuel Farber à son ouvrage "Che Guevara, Ombres et Lumières", qui vient d'être publié aux Editions Syllepse. Avec l'espoir que cette lecture vous incitera à lire l'intégralité de cet ouvrage. Merci à Didier Epsztanj, d'avoir mis en ligne ce texte sur son blog "Entre les lignes et entre les mots".

* Dans les bonnes librairies ou, en ligne, directement aux Editions Syllepse



Actualité de Che Guevara


–, un puissant symbole pour des milliers de jeunes rebelles et de révolutionnaires du monde entier. Ironiquement, la référence politique au Che est aujourd’hui moins pertinente à Cuba qu’à l’étranger. En effet, s’il continue à exercer une influence, discrète mais réelle, sur la culture politique cubaine, ce n’est ni sur le plan programmatique ni sur le plan économique, mais comme un modèle culturel fait de sacrifice et d’idéalisme. 

vendredi 23 juin 2017

Syrie : l'autogestion des insurgés, par Sarah Kilani



Cet article de Sarah Kilani publié initialement sur le site de Contretemps est une synthèse des pratiques autogestionnaires qui ont existé dans ce pays à l’issue du processus révolutionnaire post 2011. 

Henri Mermé, juin 2017

Alors qu’en Egypte, en Tunisie ou en Libye, la chute des régimes en place a permis aux insurgés de prendre le contrôle des institutions, l’installation dans la durée du conflit oblige les quartiers et villes rebelles à s’administrer eux-mêmes. En effet, les blocus, l’état de siège et l’abandon des zones insurgées par le régime de Damas changent les conditions matérielles de la révolte, contraignant les civils à créer leurs propres institutions et à s’autogérer afin de pallier la disparition des structures de l’appareil d’État. Comités de coordination, comités locaux, cours de justice, hôpitaux, circuits alimentaires : le peuple insurgé livré à lui-même s’organise.

Les défis démocratiques de la transition écologique et énergétique, par Richard Neuville (Juin 2015)



Dans sa critique du déficit démocratique du système parlementaire, André Gorz pointait avec clairvoyance l’écueil du bureaucratisme qui ne pourra être évité que par un éco-socialisme efficace et réaliste reposant sur des réformes révolutionnaires graduelles. Il mettait également en exergue les limites de la démocratie parlementaire et estimait que si : « Le suffrage donne le droit de gouverner, il n’en donne pas le pouvoir » (Gorz, 1975 : 72). Pourtant la mystification du concept de démocratie indirecte tend à se perpétuer en déniant tout exercice de pouvoir populaire sur l’organisation de la société, en ne laissant aux citoyen-ne-s que la possibilité de désigner leurs représentant-e-s tous les cinq ans. Ainsi, les intérêts suprêmes de l’Etat capitaliste sont bien préservés (Munster, 2008).

Le jour d’après est là : les débats sont encore à venir. Contribution par Eugène Bègoc.



Il y a urgence à ne pas bâcler les conclusions à tirer de la séquence 2015-2017. Le fait est massif : 37 % des voix toutes candidatures à gauche additionnées le 6 décembre 2015 ; 27 % le 23 avril ; 20 % le 11 juin. Reste à mesurer la portée du recul (point 1) et surtout à engager les dialogues pour sortir par le haut et sur la gauche de la défiance massive envers le politique(point 2). L’échec de JLM2017 vient après l’échec du NPA et l’évanouissement du Front de Gauche au lendemain de 2012 : il n’est donc pas concevable de ne pas remettre sur le métier la stratégie et la question du cadre d’action (point 3).