dimanche 15 septembre 2019

Fin du cycle de l'expérience progressiste (1998/2015) et actualité des mouvements populaires : où va l'Amérique indo-afro-latine ?

En débat samedi 12 octobre 2019 de 9h30 à 17h au Maltais Rouge, 40 rue de Malte, 75011 Paris (Métro Oberkampf ou République) 

Une initiative et une invitation du Réseau AAAEF (Autogestion, Alternatives, Altermondialisme, Ecologie, Féminisme) 

Lors d'une réunion consacrée en 2017 aux révolutions arabes et aux révolutions en Amérique indo-afro-latine au tournant du siècle, nous avions insisté sur l'apport majeur de ces processus révolutionnaires sur le chemin de l'émancipation humaine, particulièrement sur le plan social et sur le plan démocratique. Mais nous avions aussi indiqué leurs limites, leurs contradictions et le fait que ces processus n'étaient pas linéaires, qu'ils comportaient des avancées et des reculs et qu'ils s'inscrivaient dans la durée à la manière de révolutions longues déjà analysées du temps des Alternatifs. 

Il est clair que depuis plusieurs années, sous l'effet combiné de l'offensive néo-libérale et de la poussée de l'extrême-droite, ces processus se sont heurtés à des difficultés majeures et sont percuté par de graves régressions, particulièrement au Venezuela et au Brésil. Mais il existe aussi des luttes, des mouvements sociaux et des mobilisations citoyennes et des peuples indigènes dans différents Etats, des résistances et des éléments d'alternative.

Immanuel Wallerstein: un penseur majeur pour un autre monde possible, pour un meilleur monde, par Christophe Aguiton et Gustave Massiah


Immanuel Wallerstein nous a quitté, nous ressentons une grande tristesse et un vide. C’est un grand désarroi de penser qu’on ne pourra plus discuter et débattre avec une des personnes dont nous étions intellectuellement les plus proches et qui a tant compté. 

Immanuel a représenté ce qu’on pouvait imaginer de mieux comme figure de l’intellectuel engagé, dans la lignée des grands intellectuels qui ont donné leurs lettres de noblesses à la pensée scientifique, culturelle et politique. C’était d’abord un grand philosophe. Sa philosophie était nourrie de sa connaissance des sciences sociales auxquelles il avait contribué et dans lesquelles il excellait. 

Economiste, il prolongeait la démarche marxiste et participait à son renouvellement. Historien, il naviguait dans l’histoire longue et avait créé le Centre Fernand Braudel à l’Université d'État de New York à Binghamton. Sociologue, il était attentif à l’évolution et à la compréhension des sociétés et il avait présidé l’Association internationale de Sociologie de 1994 à 1998.