mercredi 18 octobre 2017

1948-2018 Contre vents et marées. Hier comme aujourd’hui : l’actualité d’un socialisme autogestionnaire, par Catherine Samary

C’est avec l’autorisation de Catherine Samary que nous publions ce long et intéressant texte illustrant la nécessité de reprendre , contre vents et marées, en cette période de basses eaux des réflexions sur les perspectives de changements de la société, le chemin de la seule « utopie concrète » qui soit, la perspective de la démocratie intégrale, c’est-à-dire de l’autogestion généralisée. 

Henri Mermé

"1948 fut l’année de « l’excommunication » des communistes yougoslaves par Staline. Pourquoi quelque soixante dix ans plus tard s’intéresser encore (ou à nouveau) à l’expérience socialiste autogestionnaire yougoslave 1 ? Que pourrait-on y trouver pour répondre aux problèmes du capitalisme du XXIè siècle alors que l’ancienne fédération et système yougoslaves ont disparu dans la tourmente de dramatiques voire sanglants conflits ? 

L’alternative exprimée en 1918 par Rosa Luxembourg, « socialisme ou barbarie » est plus que jamais actuelle. Mais les mots – socialisme, communisme – associés aux projets émancipateurs, ont été affaiblis ou dénaturés par des échecs voire par des politiques criminelles mais aussi par des idéologies mensongères couvrant d’autres politiques criminelles. 

lundi 16 octobre 2017

"Que reste-t-il de 1917 ?" Réunion débat samedi 11 novembre de 9h30 à 16h30 au Maltais Rouge , Paris

Co-organisé par l’OMOS, l’Association Autogestion, le réseau AAEF, l’ACU, les Editions Syllepse, Contretemps, Regards, Les cahiers de l’Histoire 

La Révolution d’Octobre 17 est désormais vue à travers la faillite de l’URSS. Quelle qu’aura été le regard porté sur cette dernière, cette Révolution et ce qui en a découlé a largement marqué le XXe siècle et l’idée de transformation sociale des sociétés. Son écroulement a débouché sur des thèmes comme « la fin de l’Histoire » ou le Tina (There Is No Alternativ) de Margaret Thatcher. 

 Aujourd’hui, des analyses différentes voire divergentes ont des conséquences diverses sur la question de la transformation sociale et ce, au moment où dans de multiples pays, le système politique et institutionnel connaît une crise inégalée. 

mardi 3 octobre 2017

Etat espagnol, Catalogne : histoire d'une séparation, par Richard Neuville

Le référendum organisé dimanche par les forces indépendantistes catalanes, ainsi que la féroce répression qui s’en est suivie, trouvent leur explication dans la lente dégradation d’un processus qui avait démarré de manière favorable dans les années 2000, avant de se heurter aux refus réitéré de toute forme de concession de la part du gouvernement central. Les revendications catalanes sont alors progressivement passées d’une autonomie négociée, à une volonté d’indépendance pure et simple. Celle-ci ne peut être que renforcée par les événements des derniers jours. 

L’auteur de cette tribune, Richard Neuville, est militant syndical et politique et co-animateur de l’association Autogestion. 

"Depuis la Diada – le 11 septembre : jour de la fête nationale de Catalogne – qui a réuni plus d’un million de personnes dans les rues de Barcelone, les interventions du pouvoir central s’enchaînent contre le processus d’autodétermination engagé en Catalogne. 

lundi 2 octobre 2017

Le fruit mordoré : planche de salut et laboratoire social, par Patrick Silberstein

Il est minuit dans le siècle. Cherchant à échapper à la nasse qui se referme, les réfugiés affluent à Marseille, alors en zone «nono» où la botte nazie a, momentanément, délégué à son vassal maréchaliste le soin de faire régner son ordre. David Rousset synthétise la situation européenne du temps par une formule choc: «Auschwitz et Marseille sont alors les seules portes ouvertes de l’Europe[1].» 

Pourtant, de la fin 1940 à 1942, une ruelle du Vieux port, la rue des Treize escaliers, va être le théâtre d’une extraordinaire aventure résistante. Le 11 novembre 1940, selon la notice que lui consacre Rodolphe Prager dans le Maitron, Sylvain Itkine, comédien et membre du Parti ouvrier internationaliste (POI)[2], crée avec quelques amis la coopérative Le Fruit mordoré qui va fabriquer des «Croque-Fruits». 

Dépasser le capitalisme par le Commun, par l’OMOS (Observatoire des Mouvements de la Société)

Les luttes récentes sont toutes marquées par la revendication du droit à l’usage et à l’accès. Il s’agit du droit à des ressources essentielles à la vie (eau, énergies, nature…), du droit au travail et à l’accès à l’outil productif, du droit à des ressources immatérielles, à la santé et à l’éducation. 

Ces revendications se heurtent de plein fouet à la propriété – privée comme étatique – qui transforme les ressources à la base de ces droits fondamentaux en capital lucratif et aliénable. 

Ces dernières années nous ont montré combien le compromis n’est plus guère possible entre ces droits humains et l’existence même d’un capital qui décide l’orientation des investissements et des emplois. Non seulement le capitalisme n’est plus capable de porter le développement de la société, mais il est entré dans une phase où il détruit plus qu’il ne crée.