mardi 16 novembre 2021

"On fabrique, on vend, on se paie, LIP 1973"



A la veille de son A G annuelle l'Association des Amis de Tribune Socialiste " ATS" qui regroupe les ancien.nes adhérent.es du PSU a organisé une réunion avec Charles Piaget qui vient de rédiger un petit livre édité aux éditions Syllepse " On fabrique, on vend, on se paie, Lip 1973" sur cette lutte de type autogestionnaire qui reste dans les mémoires comme une des plus riches expériences du mouvement ouvrier.

Cette réunion passionnante avec un Charles Piaget en grande forme malgré  ses 93 ans et  réunissant plus de 80 partcipant.es a été enregistrée par l'Institut Tribune Socialiste "ITS" grâce à qui nous pouvons diffuser ces deux vidéos.

La vidéo est disponible dans la barre de droite de ce blog

vendredi 5 novembre 2021

Langues, cultures et mouvements régionalistes, par Gilbert Dalgalian

Dans le cadre de l'Université d'Automne d'Ensemble!, tenue à La Londe-les-Maures (Var) du 23 au 26 octobre, un atelier consacré aux langues et cultures régionales, au régionalisme et aux enjeux de ces questions, a été animé par notre camarade Gilbert Dalgalian. Le débat qui a suivi l'introduction de Gilbert a permis nota
mment à des représentants de la CUP (Candidatures Unité Populaire, gauche anticapitaliste/alternative/indépendantiste de Catalogne), d'EELV et de RPS (Régions et Peuples Solidaires, qui rassemble l'essentiel des composantes régionalistes de l'hexagone et deux de ces composantes autonomistes/nationalistes de Corse) de s'exprimer et d'alimenter la réflexion collective, contribuant ainsi à la réussite de cet atelier

Voici le texte de l'intervention introductive de Gilbert :

Appel à une assemblée anticapitaliste, alternative et écologiste jeudi 11 novembre

On sait combien l’heure est grave : des attaques sociales au bulldozer, une extrême-droitisation mortifère, une banalisation du racisme entérinée et relayée par certains grands médias privés et publics, des inégalités qui ne cessent de se creuser pendant que les dividendes aux actionnaires continuent d’atteindre des sommets indécents et insensés… Le capitalisme est parvenu à un stade d’expansion tel que l’imposition de la logique marchande, l’exploitation et la compétition affectent désormais chaque sphère de nos existences. Ce mode de production sans limites et sans éthique, fondé uniquement sur la recherche du profit et la pulsion d’accumulation, fait courir l’humanité à sa perte. L’humanité, mais aussi plus globalement le vivant : un véritable biocide est en cours, une destruction. Face à nous, extrême droite et extrême centre qui rivalisent de surenchère sont bien organisées et avancent, non sans contradictions et divergences, mais en rangs serrés pour frapper le monde du travail, les plus défavorisé·es, les plus fragiles, les « minorités » et pour saccager la planète. 

lundi 1 novembre 2021

L'imprécateur dans la débâcle, par Alain Bertho

Il n’y a pas de Zemmour sans feu. Entre bouleversement climatique et pandémie, l’heure de vérité a sonné pour l’humanité. Dans cette débâcle où le cynisme autoritaire l’emporte sur toute espérance commune, la confusion politique gagne. Elle laisse les peuples sans boussole et les nantis sans conscience. L’abolition de l’avenir ouvre la voie aux imprécateurs dans le grand show présidentiel.

« Je me demande s’il s’agit de quelques douzaines de gens
ou bien s’il y a là-bas toute l’humanité, prête
comme sur un quelconque vapeur à musique bon pour la ferraille
et consacré à une seule cause, au naufrage ?
 »
Hans Magnus Enzenberger, Le naufrage du Titanic .[1]

samedi 23 octobre 2021

Lip : comment s’est construite la solidarité entre les ouvrierEs ? - Charles Piaget


En 1973, la grève des Lip polarise l’attention du mouvement ouvrier et de tout ce qui est combatif en France. Les travailleurs/ses fascinent par leur combativité et leur inventivité face à leur patron et au gouvernement. Ce texte de Charles Piaget revient sur la construction de la solidarité dans l’entreprise. Il reprend de larges extraits du texte de présentation du livre « Lip 1973. On fabrique, on vend, on se paie », Syllepse, 2021, 5 euros.

Embauché, après-guerre, à Lip, j’entre parmi les 1 000 salariés répartis dans de nombreux ateliers et bureaux. Mille personnes rassemblées pour fabriquer des montres et les vendre. On pourrait penser à des personnes liées par le même objectif. Un collectif ? Rien de tel. Le capitalisme a inventé l’entreprise où tout est individualisé, où rien n’est collectif. Le mot même de collectif est l’ennemi numéro 1.

jeudi 21 octobre 2021

De quoi Zemmour est-il le symptôme morbide ? Par Ugo Palheta

 


S'il n'est pas certain que l'ascension sondagière de Zemmour - liée à une énorme médiatisation ces dernières semaines - se poursuive ou se confirme, il faut néanmoins prendre au sérieux la menace spécifique qu'il représente et chercher à comprendre ce qu'exprime son succès actuel.

Face à la progression sondagière d’Éric Zemmour, certain-es sont enclin-es à gauche à penser qu’il n’y a là qu’une bulle médiatique et à faire le dos rond en attendant, ou en espérant, qu’elle explosera d’elle-même. On pourrait aussi se contenter d’y voir une énième manifestation de ce « pétainisme transcendantal » dont parlait Alain Badiou : une « forme historique de la conscience des gens, dans notre vieux pays fatigué, quand le sourd sentiment d'une crise, d'un péril, les fait s'abandonner aux propositions d'un aventurier qui leur promet sa protection et la restauration de l'ordre ancien ». Le problème, c’est que cette caractérisation développée par le philosophe à propos de Sarkozy pourrait s’appliquer à de nombreux hommes politiques qui posent en sauveurs, aussi bien à Macron qu’à Zemmour et Le Pen. Elle ne nous aide donc guère à saisir le sens spécifique de l’ascension résistible – du moins à ce stade – d’Éric Zemmour.

Modèle agricole : « On ne peut pas faire porter la responsabilité des ravages du capitalisme aux paysans ». Entretien avec Hugo Persillet


Nous relayons bien volontiers cet article publié dans Bastamag et qui, au travers de l’interview de deux représentants de la coopérative « l’Atelier Paysan », porte une critique radicale – et sans doute à contre courant des opinions dominantes – du développement du machinisme agricole et de ses dérives : toujours plus gros, toujours plus cher, c’est une fuite en avant qui accompagne – et qui provoque aussi – la disparition d’un nombre croissant de paysan-nes. Organisme de développement agricole et rural qui se situe dans une approche d’éducation populaire, l’Atelier Paysan promeut une rupture avec le modèle productiviste du point de vue des paysans et paysannes. A un moment où Macron vient d’annoncer un nouveau soutien à l’agriculture industrielle avec le plan « France 2030 » (robotique, numérique, génétique), ce sont bien 2 projets de société antagoniques qui se font face


L'équipe d'animation du Réseau

dimanche 10 octobre 2021

Crise sanitaire et santé publique, qu'aurions-nous fait, que ferions-nous, que ferons-nous ? Agora mercredi 20 octobre, 20h


Nous sommes de celles et ceux qui refusent le pass sanitaire, nous savons aussi que l’appréciation des mobilisations divise le mouvement social, pour cette agora, nous avons choisi une autre porte d’entrée.

L’objectif est bien de réfléchir à ce que représenterait une politique de santé publique débarrassée d’une logique fondée sur le profit et la rentabilité. On le sait, la situation est très grave. En pleine pandémie, on continue de fermer des services d'urgence et des lits. Et la responsabilité du pouvoir est immense, avec sa politique autoritaire et son absence de transparence, où toute démocratie véritable est bafouée.

lundi 27 septembre 2021

Repères pour une politique de la vie - Un nouvel ouvrage de Gilbert Dalgalian


De novembre 2020 au printemps 2021, notre camarade Gilbert Dalgalian a saisi l'occasion de la pandémie et de ses contraintes pour écrire un journal de bord, « au fil des jours » comme il le dit lui-même.

A partir de l'actualité dans toutes ses dimensions et à toutes les échelles, nationale comme internationale, il relie de nombreux événements à la problématique à laquelle il reste fidèle depuis toujours : tout ce qui rend à la fois possible et nécessaire la démocratie, l'autogestion, l'émancipation humaine, à la fois « déjà là » et perspective pour demain.

mercredi 8 septembre 2021

École numérique, classe inversée, coronavirus et libéralisme scolaire


Ce texte de Nico Hirtt publié en février 2021 souligne les mutations en œuvre au sein de l’Ecole :

Il nous présente les formes pédagogiques dominantes adaptées à cette nouvelle Ecole néo-libérale ségrégative et élitiste au service des marchés. Et l’auteur nous montre comment la pandémie du coronavirus a été l’occasion pour les gouvernements européens d’avancer dans la mise en place de ces pédagogies dominantes. Nico Hirtt conclut son article en affirmant que « les enfants du peuple ne disposent aujourd’hui que d’un seul moyen et d’un seul lieu pour apprendre tout cela : la relation privilégiée et vivante avec un enseignant (et une enseignante, aussi !) dûment formé·es, au sein de cette instance publique, dispensatrice d’instruction, de formation et d’éducation, que l’on nomme l’École ».

Cependant, face à la déferlante néo-libérale et autoritaire, nous pensons que pour défendre l’Ecole publique, il faut dans le même mouvement et de manière articulée, la transformer profondément et dans une optique autogestionnaire. Cette dimension est peu présente dans cet article. Et c’est en s’appuyant sur les luttes de la jeunesse, des personnels, les expériences alternatives existantes, les propositions des mouvements pédagogiques de l’Education Nouvelle, les recherches en sciences de l’Education qu’organisation, contenus , pédagogies et méthodes de travail à l’Ecole devront être repensés afin d’avancer vers une Ecole de l’émancipation, notamment en terme d’égalité d’apprentissage, de découvertes des savoirs, permettant à chacun·e de se construire par l’apprentissage et le partage entre toutes et tous, élèves comme enseignant·es .

Bernadette Bouchard, Christophe Lemasson

dimanche 4 juillet 2021

Résistances africaines à la domination néocoloniale.


Au vu de la crise du système néolibéral, il importe de réformer certaines règles de la vie internationale. Concernant l’Afrique, continent particulièrement impacté,  l’annulation des dettes illégitimes fait partie de ce programme, de même que l’abolition du franc CFA, l’arrêt des opérations militaires extérieures et des Accords de partenariat économique (APE), la relocalisation des économies, la restitution des biens culturels spoliés...C’est sur ces bases que s’organisent les sociétés civiles, dont les femmes sont souvent les protagonistes, les diasporas  installées en Europe, ainsi que les mouvements sociaux. Cet ouvrage est à l’actif d’une équipe de spécialistes et de responsables associatifs de différents pays: Mali, Sénégal, Togo, France, Belgique... 

Crise de l’Impérialisme français en Afrique et processus de fascisation dans l’hexagone, par Saïd Bouamama


Coup d’État au Tchad approuvé et soutenu par Macron avec un appel à « mettre en œuvre un processus démocratique le plus rapidement possible » ; « Coup d’État » au Mali condamné par Macron alors qu’il est soutenu par de nombreuses organisations populaires maliennes ; manifestations et déclarations politiques contre l’ingérence française à Bamako, N’Djaména, Ouagadougou ou Niamey, accusation publique par le Chef de l’’État de la Russie accusée d’ « alimenter un sentiment anti-français en Afrique », etc. L’impérialisme français en Afrique est indéniablement dans une séquence historique de crise. Dans la même période se déploie dans l’hexagone un processus de fascisation que nous avons longuement analysé dans nos derniers articles [lois jumelles liberticides sur la sûreté globale et sur le « séparatisme », basculement du centre de gravité des discours politiques du ministre de l’intérieur vers l’extrême-droite, tribunes de militaires, manifestations policières devant l’assemblée nationale, multiplication des discours et analyses sur le déclin à conjurer, etc.]. Les deux réalités externe et interne sont rarement mises en lien dans les analyses politique. La cécité sur ces liens est un obstacle à la compréhension des enjeux et dangers politiques contemporains en France.

Autogestion et enjeux culturels. Le compte-rendu

 


A l’initiative du Réseau AAAEF, de Cerises la coopérative et de Christine Poupin du NPA a été organisée en visio-conférence une réunion-débat le 3 juin sur le thème MOBILISATION, CULTURE, AUTOGESTION ET ENJEUX CULTURELS avec un certain nombre d’actrices et d’acteurs de ce secteur ayant participé aux occupations et luttes de ces derniers mois. Un dossier réalisé en particulier à partir des éléments de ce débat sera publié dans Cerise la coopérative du mois de Juillet.

Cette lutte de plusieurs mois en pleine période de crise sanitaire ayant largement mobilisé le milieu des arts du vivant est pleine d’enseignements en particulier pour la dimension auto-organisée et autogestionnaire qu’elle a prise. C’est pourquoi il nous semble intéressant de publier le texte quasi intégral du décryptage de cette réunion. 

Nous publions également le texte du communiqué de départ, à l’issue de la lutte, des occupant.es du théâtre de La Criée à Marseille.

samedi 22 mai 2021

Autogestion et enjeux culturels - Réunion débat jeudi 3 juin 18h

MOBILISATION CULTURE,

AUTOGESTION ET ENJEUX CULTURELS

• RÉUNION-DÉBAT JEUDI 3 JUIN 2021 - 18h / 20h30 •

 

Le 5 février et le 8 avril, nous vous avions proposé de participer à une réflexion et à des échanges sur le thème des mobilisations et des pratiques alternatives dans différents domaines, de l'antiracisme au féminisme en passant par le climat, la santé, l'activité des Gilets Jaunes ou encore les nouvelles pratiques citoyennes, marquées par l'auto-organisation et l'autogestion, dans les quartiers populaires de Marseille.

 

Autogestion, l'encyclopédie internationale - tome 10


Publiée gratuitement chez Syllepse en e-book* depuis 2018, l'Encyclopédie internationale de l'autogestion prolonge, élargit et actualise le travail collectif réalisé par l'équipe Lucien Collonges** sous la forme du livre « Autogestion : hier, aujourd'hui, demain », paru en 2010 chez Syllepse -et rapidement épuisé, à la grande surprise de ses auteur·es-

Voici le sommaire de son tome 10 qui vient de paraître

Pour accéder aux textes :

 https://www.syllepse.net/autogestion-l-encyclopedie-internationale-tome-10-version-papier-_r_97_i_861.html

mardi 18 mai 2021

Chili : débâcle pour les "partis de l'ordre", par Franck Gaudichaud

 


Surprise électorale, débâcle des partis traditionnels, « nuit des longs couteaux » au sein de la droite, début de la fin pour les héritiers de Pinochet, énorme défaite du président Sebastián Piñera — qui l’a reconnu lui-même —, victoire du mouvement populaire… Depuis hier soir, la presse chilienne multiplie les superlatifs pour cerner le séisme politique qui vient de secouer la cordillère des Andes, du désert d’Atacama jusqu’aux terres froides de la région de Magellan. Les Chiliens étaient appelés aux urnes samedi 15 et dimanche 16 mai pour quatre scrutins simultanés : maires, conseillers municipaux et gouverneurs régionaux devaient être renouvelés et une convention constitutionnelle élue afin de rédiger une nouvelle constitution de la République.

Personne, surtout pas les instituts de sondages, n’avait anticipé un tel bouleversement, même si l’isolement de l’exécutif était patent et le rejet de la « caste » politique massif depuis des années. Malgré la puissance de la révolte populaire d’octobre 2019 et son impact sur l’ensemble du paysage institutionnel, on pouvait être assez circonspect quant aux transformations provoquées par cette séquence électorale.

lundi 17 mai 2021

La Révolution féministe mondiale - texte d'Ensemble!

 


Ce texte, dont la rédaction a été coordonnée par Florence Ciaravola et Bruno Della Sudda, est extrait (paragraphe 8) d'une brochure de la commission internationale d'Ensemble! publiée à l'automne 2020 ("Entre ambitions, tensions et révolutions, un monde de plus en plus complexe")


 L’HÉRITAGE HISTORIQUE

Centré sur la double exigence de l'égalité des droits et de la conquête de droits spécifiques des femmes, le féminisme en tant que mouvement a surgi en Europe et en Amérique du nord dans la seconde partie du XIX°siècle, mais ne se limitait pas à ces régions du monde. Il existait par exemple au Japon, en Iran, en Inde, en Chine, en Russie, en Argentine, au Brésil ou dans le monde arabe, colonisé par les grandes puissances européennes britannique (Egypte) ou française (Liban, Tunisie).

mercredi 12 mai 2021

Leur anti-impérialisme et le nôtre, par Gilbert Achcar


Les trois dernières décennies ont été marquées par une confusion politique croissante quant au sens de l’anti-impérialisme, une notion qui, en soi, n’avait été que peu débattue auparavant. Deux raisons principales expliquent cette confusion : la fin victorieuse de la plupart des luttes anticoloniales postérieures à la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement de l’URSS. 

***

Impérialisme et anti-impérialisme durant la guerre froide

Pendant la guerre froide, les États-Unis et les puissances coloniales occidentales alliées ont mené directement plusieurs guerres contre des mouvements ou des régimes de libération nationale, ainsi que des interventions militaires plus limitées et des guerres par procuration. Dans la plupart de ces cas, les puissances occidentales s’affrontaient à un adversaire local soutenu par une large base populaire. S’opposer à l’intervention impérialiste et soutenir ceux qu’elle visait semblait aller de soi pour les progressistes – la seule question était de savoir si ce soutien devait être critique ou sans réserve.

mardi 4 mai 2021

2022 : "l'étrange défaite" qui vient !, par Alain Bertho


Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

jeudi 29 avril 2021

Se fédérer : l'intervention du Resaeu

 

Intervention faite par Bruno Della Sudda, écrite en concertation avec Jean Louis Griveau et Henri Mermé lors de la réunion en visio conférence organisée par
l’appel « Se Federer » dimanche matin 18/0/2021 sur le thème :
 2022, quels enjeux, quelle stratégie pour les anticapitalistes 

 

Avant d'en venir à 2022, quelques mots sur le contexte général. Nous sommes dans une situation extrêmement paradoxale. Malgré la crise sanitaire, et après la sidération qui a marqué le début du premier confinement, les mouvements sociaux et les mobilisations citoyennes gardent une vigueur qui n'est pas négligeable. Le niveau de conflictualité sociale reste significatif et pas seulement pour des luttes (défensives) en défense de l'emploi (il y a aussi des luttes pour les salaires).  En fait, depuis plusieurs années, depuis la mobilisation contre la loi "El Khomri", il y a un mouvement social rampant et des mobilisations citoyennes sous diverses formes (Gilets Jaunes, Notre Dame des Landes, mouvement contre la casse des retraites etc). Dans la dernière période les mobilisations pour le climat, pour la journée internationale pour les droits des femmes, les manifestations contre la stigmatisation des habitant.e.s des quartiers populaires et singulièrement contre l’islamophobie systémique et contre les lois liberticides ont aussi été des temps forts. Il y a une vraie colère sociale, liée en partie à la gestion de la crise sanitaire par la Macronie, même si cette colère a du mal à s'exprimer pleinement du fait des contraintes liées à la situation sanitaire. 

jeudi 22 avril 2021

Langues régionales : clarté et réponses aux réticentes et réticents, par Gilbert Dalgalian



1 – Les associations telles que Diwan, les Calandretes, les Ikastolas, ABCM-Zweisparchikeit et quelques autres ne sont en aucun cas assimilables au secteur privé : elles se sont constituées pour pallier l’inaction de l’Etat, évidente malgré les dénégations gouvernementales et en dépit de notre attachement à la défense du service public.

2 -Les associations ont en outre le mérite d’avoir incité l’Education nationale à inventer ses propres ‘contre-feux’ en ouvrant ses propres filières bilingues dès la maternelle. Dans ce cas avec une parité horaire entre français et langue régionale et parfois un début en immersion en maternelle.

3 – Contrairement à ce que disent ou sous-entendent ses détracteurs, l’immersion n’est jamais pratiquée dans le sens d’une submersion et d’une éradication larvée du français, mais dans le respect des rythmes et des réactions des enfants. Elle se justifie comme un dispositif compensatoire pour rééquilibrer les temps de pratique des deux langues, sachant que le français est omniprésent dans le quotidien des élèves.

vendredi 16 avril 2021

vendredi 9 avril 2021

Inde. Des luttes populaires actives, durables et auto-organisées débouchant sur des éléments de double pouvoir


Les luttes sociales qui de déroulent en Inde depuis plusieurs mois constituent un évènement considérable même si ça n’est guère apparu dans les grands media.  On a pu lire qu’il s’agit du mouvement social numériquement le plus important des 21ème et 20ème siècle, ce qui est vrai, ceci étant lié au statut de l’Inde « plus grande démocratie du monde » avec   une population se situant au deuxième rang mondial. 

L’Inde est un état fédéral, avec un pouvoir réel   des gouvernements régionaux. Ceci entraine des disparités importantes dans les politiques menées par exemple entre   New Delhi et le Kerala seul Etat dirigé par le Parti communiste d’Inde (marxiste). Le gouvernement actuel du pays est dirigé par Narendra Modi du BJP, parti nationaliste, qui a profité de l’épuisement du Parti du Congrès dirigé depuis l’indépendance par la « famille » Gandhi Nehru.

jeudi 25 mars 2021

Des mobilisations et des pratiques alternatives au projet de société - Débat jeudi 8 avril


La réunion du 5 février  a permis de faire le point sur différentes mobilisations et  pratiques alternatives  basées sur l'auto-organisation et la volonté de leurs acteur·rices de faire par elles et eux-mêmes. C’est d’ailleurs bien souvent le point de départ de ces mouvements alternatifs. La discussion a montré également que la sphère de la politique traditionnelle restait ignorante à l’égard de ces pratiques sans que cela implique de la part des participant·es un rejet de la politique. Nous nous sommes arrêté·es devant la question de ce que portent ces mobilisations en terme de redéfinition d’un projet politique.

Nous en sommes là.

Afin que, comme nous l’avions souhaité, cette séance de travail collectif ne soit pas une rencontre sans lendemain, mais l’ouverture d’un chantier, nous vous proposons de nous revoir en prolongeant le débat :

jeudi 18 mars 2021

Algérie : deux ans après le début du Hirak, par Jacques Fontaine

A partir de février 2019, l’Algérie a connu un soulèvement populaire d’une force et d’une durée
inédites. Pendant plus d’une année, plusieurs fois par semaine, des manifestations ont regroupé des dizaines de milliers, des centaines de milliers et exceptionnellement des millions de personnes. Comment expliquer ce phénomène qui peut être qualifié d’extraordinaire, au sens premier du mot ? Mais le
Hirak, malgré son ampleur, sa durée, sa détermination n’est pas sorti vainqueur de son affrontement avec le pouvoir militaire. Et la pandémie de la Covid 19 a interrompu ce mouvement révolutionnaire et  facilité le développement d’une répression déjà bien commencée. Mais le Hirak n’est pas seulement un mouvement, c’est d’abord une idée, et cette idée n’est pas morte ainsi qu’en témoignent les multiples manifestations du 22 février dernier, second anniversaire de la première grande manifestation du Hirak (ce qui a été appelé acte 105 du Hirak).

lundi 22 février 2021

Après le FSM 2021 : les défis de l’altermondialisme et des Forums Sociaux Mondiaux


Intervention de Gustave Massiah à la session du Conseil International du 21 février 2021

1.   Partir d’une étape réussie du renouvellement des Forums sociaux mondiaux

Le FSM virtuel de janvier 2021 s’est très bien passé, beaucoup mieux qu’on n’aurait pu le craindre compte tenu de la situation générale, des contraintes de la pandémie et du temps très court de préparation. 

Les données sur la participation (9500 inscrits de 144 pays dont 1300 associations ; et 800 activités, dont près de 150 sur des initiatives et des mobilisations) sont disponibles à partir du lien suivant : 

Le Forum a été confronté, du fait de la pandémie, à la nécessité d’organiser un forum virtuel.

Le numérique ouvre de nouvelles contradictions. Il permet certes des échanges internationaux sans vols internationaux et sans visas. Mais il manque la force des rencontres et le caractère festif et créatif du présentiel.

La démarche engagée par le Conseil International a été de mettre en avant de nombreux réseaux internationaux qui rappellent la nécessité d’une dimension internationale. Malgré les limites, qu’il faut analyser, cette démarche et l’engagement des trois groupes de travail (Facilitation, communication, finances) a permis de réussir cette étape de renouvellement des Forums sociaux mondiaux).

FSM : déclaration de l’assemblée des mouvements sociaux et pacifistes

Alors que nous entamons une nouvelle décennie, la pandémie mondiale de Covid-19 continue de produire des victimes et de dévaster les économies du monde entier. Les conséquences du virus et l’aggravation de l’urgence climatique accroissent les inégalités sociales partout dans le monde. La lutte contre ces deux crises est la lutte pour la survie de l’humanité, de nos vies et de nos moyens de subsistance, pour la dignité humaine. Cette année est cruciale pour faire face à ces deux crises. 

Dans le passé, des mouvements populaires ont mis en avant la nécessité d’un changement de système, ce qui a amélioré la vie de millions de personnes, en particulier la majorité des peuples marginalisés. Par exemple, les mouvements ouvriers, féministes, de justice sociale, de lutte contre l’esclavage et le racisme, de libération, de paix, de jeunesse, environnementaux, écologiques, paysans et indigènes ont souvent réussi, grâce à leurs luttes, à changer l’histoire. 

vendredi 29 janvier 2021

Se retrouver, se fédérer ! Rencontre autour du postcapitalisme le dimanche 7 février : quelles stratégies et alternatives tangibles ?


Après plusieurs soirées thématiques consacrées à des enjeux stratégiques, Se fédérer propose une rencontre en ligne le dimanche 7 février, sous la forme d'une assemblée de discussion, pour mettre en partage les avis, souhaits, réflexions et pratiques concrètes des signataires de l'appel. Elle se déroulera en trois temps : plénière d'échange collectif, ateliers thématiques, plénière de restitution et de conclusions. Le thème qui structurera la rencontre nous paraît décisif : comment envisageons-nous le postcapitalisme ?

 

La situation que nous traversons est pétrie de contradictions : d'un côté elle est rude, terrible à certains égards, parfois désespérante ; mais de l'autre, elle est aussi porteuse d'alternatives tangibles, de pratiques concrètes en rupture avec la logique écrasante de l'autoritarisme politique et de la marchandisation généralisée. C'est pour contribuer à la mise en commun de ces alternatives que Se fédérer s'est constitué. Nous avons plus que jamais besoin de nous retrouver pour en parler, échanger, rendre vivants nos espoirs et nos projets.

 

Guy Giani, militant de l'autogestion. Hommage


Notre camarade Guy Giani est décédé le 26 janvier dernier à Mouans-Sartoux, Alpes Maritimes, où il résidait. Il avait 65 ans. Nous publions ci-dessous un premier hommage de son ami et camarade Bruno Della Sudda. Une cagnote vient d'être mise en ligne pour venir en aide aux enfants de Guy
https://www.leetchi.com/fr/c/wzGJLo25


"Guy avait commencé son parcours militant à Cannes, alors qu'il était lycéen.

Il avait adhéré aux JC et avait été élu délégué des JC des Alpes-Maritimes au festival mondial de la jeunesse de Berlin en 1973.

mercredi 20 janvier 2021

Que nous disent les luttes, les mobilisations populaires et les pratiques alternatives ? Débat vendredi 5 février 18h


Que nous disent aujourd'hui, dans une perspective  post-capitaliste, les luttes, les mobilisations populaires et  les pratiques alternatives ? En quoi contribuent-elles à une  redéfinition de la politique? 

  Loi "travail", luttes contre les grands projets inutiles, gilets jaunes, mouvement contre la casse des retraites, marches pour le climat, mobilisations anti-racistes et contre les violences policières, mouvement féministe... Ces dernières années ont été riches en mobilisations sur des champs sociaux et sociétaux très divers.  

vendredi 15 janvier 2021

Quels sont les enjeux du FSM 2021 par rapport à la situation mondiale ?


Les enjeux du Forum Social Mondial 2021[1] sont considérables. Dans une situation mondiale profondément contradictoire, il doit permettre de : redéfinir une proposition altermondialiste correspondant à la nouvelle situation ; comprendre les contradictions nouvelles du système mondial ; partir des mouvements pour résister, définir les alternatives, construire un nouveau projet d’émancipation.

Prendre en compte une situation mondiale contradictoire

Le choc de la pandémie et du climat a accentué les ébranlements de la crise financière et politique de 2008 qui s’était traduite par une évolution austéritaire, combinant austérité et autoritarisme, du néolibéralisme. Les contradictions économiques et financières, sociales, écologiques, démocratiques, idéologiques et géopolitiques atteignent un niveau inconnu historiquement.

La situation est profondément contradictoire au niveau mondial et dans de nombreux pays, comme l’a encore illustré la situation chaotique des Etats-Unis. L’austéritarisme risque d’évoluer vers néolibéralisme dictatorial, avec des idéologies identitaires et sécuritaires, porté par des couches sociales que la peur du déclassement et l’insécurité font basculer vers les droites extrêmes en laissant des marges de manoeuvre à des milices fascistes. Les nationalismes virulents sont à l’offensive, les régimes dictatoriaux se multiplient et plus d’un milliard de personnes vivent dans des régions en guerre. A l’inverse, des mouvements profonds démontrent des volontés de changement radical : le mouvement des femmes remet en question des rapports millénaires ; le mouvement de l’urgence climatique fait exploser les certitudes sur la conception du développement fondé sur la croissance productiviste ; le mouvement contre le racisme et les discriminations, à l’exemple de mouvements comme Black Lives Matters, les afro-féministes brésiliennes, les peuples autochtones, met en avant la décolonisation inachevée. Quels sont les enjeux du FSM 2021 par rapport à la situation mondiale ?

jeudi 7 janvier 2021

"La Laïcité n'est pas une injonction à l'athéisme". Débat


Par
RACHIDA EL AZZOUZI . Médiapart.fr

Réunis pour une conférence intitulée « Liberté d’expression, laïcité, blasphème : à qui profite l’instrumentalisation ? », les islamologues Olivier Roy et Haoues Seniguer, ainsi que la diplomate Leïla Shahid, ont déploré que l’on « chasse le religieux de l’espace public ».

 La décapitation d’un enseignant de l’école de la République, Samuel Paty, pour avoir montré des caricatures du Prophète Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression et exercé son métier, a provoqué une onde de choc durable en France et au-delà. 

Ce nouvel attentat, commis en octobre à la veille des vacances scolaires par un jeune radicalisé de nationalité russe et d’origine tchétchène, a encore exacerbé les débats en France sur la laïcité et l’islam, à l’heure du procès des attentats de 2015, dont celui ayant visé Charlie Hebdo, et d’une multiplication d’attaques terroristes

L’Iremmo, l’Institut d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, a réuni deux islamologues – Olivier Roy et Haoues Seniguer –, ainsi qu’une diplomate – Leïla Shahid –, pour débattre de ce sujet éminemment sensible lors d’une conférence virtuelle intitulée : « Liberté d’expression, laïcité, blasphème : à qui profite l’instrumentalisation ? » (à voir ici).

 

Leïla Shahid est diplomate palestinienne, ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne. Elle observe depuis 25 ans l’évolution en France des questions d’islam et de laïcité.

 

Haoues Seniguer est maître de conférences en science politique à Sciences-Po Lyon, directeur adjoint de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman, auteur de L’Islamisme décrypté (L’Harmattan, 2020)

 

Olivier Roy est politologue, spécialiste des religions, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS. Il dirige le programme Méditerranée de l’Institut universitaire européen de Florence, en Italie. Il est l’auteur de L’Islam mondialisé (Seuil, 2002), de La Laïcité face à l’islam (Stock, 2005), de Le Djihad et la mort (Points Essais, 2016), ou encore de L’Europe est-elle chrétienne ? (Seuil, 2019).