vendredi 3 mars 2017

Majorité introuvable aux législatives, par Gérard Fretelliere

Plusieurs des adhérent-es du Réseau animent des publications régulières sur le web. C'est le cas de Gérard Fretelliere, inlassable animateur de la gauche alternative à Sablé (Sarthe) à qui nous devons l'analyse ci-dessous.

Aujourd'hui, on ne sait pas qui gagnera l'élection présidentielle mais on a tout lieu de supposer qu'il (ou elle) se trouvera parmi l'un(e) des candidat(e)s suivant(e)s : François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon. 

Sachant que le pourcentage pour être présent au second tour peut être faible (15,58% en 1965) ou nettement plus élevé (21,28% en 1969) ; il s'agit du score du 3ème plus epsilon. La moyenne se situant entre 16,2% et 18,6%. 

Si on se fie aux sondages actuels (sachant que si l'élection avait lieu demain, la marge d'erreur est de 1,5 points de pourcentage en plus ou en moins), on constate que tout est possible surtout que les surprises peuvent encore se produire lors de cette campagne. 

Mais bien que l'élection présidentielle polarise la vie politique de notre pays (ce qui est une calamité), la Vème République est un régime parlementaire. Il est donc impossible à un gouvernement de se maintenir longtemps sans une majorité stable de députés. Or, on ne voit pas, aujourd'hui, derrière quel candidat pourrait se constituer une majorité. 

Examinons les hypothèses : 

- François Fillon paraissait avoir un boulevard devant lui. Non seulement pour gagner au second tour mais pour conquérir la majorité absolue aux législatives. On sait ce qu'il est advenu : non seulement, il n'est plus le favori mais, sa défaite éventuelle affaiblirait considérablement les candidats "de la droite et du centre". Néanmoins, il pourrait constituer le premier groupe à l'Assemblée. 

- Benoît Hamon a moins de chance de se qualifier. Par ailleurs, une partie des cadres du PS et du PRG a rallié Macron et ne vont pas lui faciliter la tâche. Sans parler les députés socialistes qui ne seront pas "macronisés" mais qui sont hostiles à Hamon. 

- Marine Le Pen a de fortes chances de passer le premier tour d'autant qu'elle constitue l'épouvantail parfait. Plus dur sera le second. Si par malheur elle était élue, il est quasiment certain qu'il y aurait une forte mobilisation aux législatives qui l'empêcherait d'obtenir une majorité. 

- Emmanuel Macron est le favori des médias et de la bourgeoisie "éclairée" qui profite du positionnement "à droite toute " de Fillon sans parler des ennuis judiciaires de ce dernier. En quelque sorte, il joue le rôle de Giscard face à Chaban-Delmas en 1974 à ce détail près qu'il a été ministre d'un gouvernement censé être de gauche. Le cadet des candidats obtient ralliements sur ralliements mais il n'a pas de "machine électorale" et pas suffisamment de notables. Il doit donc espérer un raz de marée de ses candidats aux législatives. 

- Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, avait un boulevard devant lui à condition qu'il fasse une campagne "pour" et ouverte. Il n'a pas fait ce choix et risque fort d'être le 5ème. Admettons cependant qu'une surprise se produise. Un nouvel ;obstacle se dresse car il a décidé de liquider aussi bien le PS (Macron a la même ambition) que le PCF. il a donc décidé de ne rien négocier quitte à affronter des sortants PCF, quitte à parachuter sa garde rapprochée ou des personnalités emblématiques sans ancrage local. Tactique osée ! 

On s'achemine donc vers une élection pour rien sinon pour déboulonner les anciens dirigeants car, après le 7 mai, le pays risque d'être ingouvernable. Sauf à humilier le Parlement en gouvernant par ordonnances et référendum. 

Plusieurs candidats s'y préparent en tablant sur la "trêve estivale". On peut espérer une autre issue pour notre pays car si la Constitution actuelle prouve, ainsi, son obsolescence, on risque de ce fait, de glisser vers un régime autoritaire.

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