Plusieurs
des adhérent-es du Réseau animent des publications régulières sur le
web. C'est le cas de Gérard Fretelliere, inlassable animateur de la
gauche alternative à Sablé (Sarthe) à qui nous devons l'analyse ci-dessous.
Aujourd'hui,
on ne sait pas qui gagnera l'élection présidentielle mais on a tout
lieu de supposer qu'il (ou elle) se trouvera parmi l'un(e) des
candidat(e)s suivant(e)s : François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen,
Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon.
Sachant
que le pourcentage pour être présent au second tour peut être faible
(15,58% en 1965) ou nettement plus élevé (21,28% en 1969) ; il s'agit du
score du 3ème plus epsilon. La moyenne se situant entre 16,2% et
18,6%.
Si
on se fie aux sondages actuels (sachant que si l'élection avait lieu
demain, la marge d'erreur est de 1,5 points de pourcentage en plus ou en
moins), on constate que tout est possible surtout que les surprises
peuvent encore se produire lors de cette campagne.
Mais
bien que l'élection présidentielle polarise la vie politique de notre
pays (ce qui est une calamité), la Vème République est un régime
parlementaire. Il est donc impossible à un gouvernement de se maintenir
longtemps sans une majorité stable de députés.
Or, on ne voit pas, aujourd'hui, derrière quel candidat pourrait se
constituer une majorité.
Examinons les hypothèses :
-
François Fillon paraissait avoir un boulevard devant lui. Non seulement
pour gagner au second tour mais pour conquérir la majorité absolue aux
législatives. On sait ce qu'il est advenu : non seulement, il n'est plus
le favori mais, sa défaite éventuelle affaiblirait considérablement les
candidats "de la droite et du centre". Néanmoins, il pourrait
constituer le premier groupe à l'Assemblée.
-
Benoît Hamon a moins de chance de se qualifier. Par ailleurs, une
partie des cadres du PS et du PRG a rallié Macron et ne vont pas lui
faciliter la tâche. Sans parler les députés socialistes qui ne seront
pas "macronisés" mais qui sont hostiles à Hamon.
-
Marine Le Pen a de fortes chances de passer le premier tour d'autant
qu'elle constitue l'épouvantail parfait. Plus dur sera le second. Si par
malheur elle était élue, il est quasiment certain qu'il y aurait une
forte mobilisation aux législatives qui l'empêcherait d'obtenir une
majorité.
-
Emmanuel Macron est le favori des médias et de la bourgeoisie
"éclairée" qui profite du positionnement "à droite toute " de Fillon
sans parler des ennuis judiciaires de ce dernier. En quelque sorte, il
joue le rôle de Giscard face à Chaban-Delmas en 1974 à ce détail près
qu'il a été ministre d'un gouvernement censé être de gauche. Le cadet
des candidats obtient ralliements sur ralliements mais il n'a pas de
"machine électorale" et pas suffisamment de notables. Il doit donc
espérer un raz de marée de ses candidats aux législatives.
-
Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, avait un boulevard devant lui à
condition qu'il fasse une campagne "pour" et ouverte. Il n'a pas fait ce
choix et risque fort d'être le 5ème. Admettons cependant qu'une
surprise se produise. Un nouvel ;obstacle se dresse car il a décidé de
liquider aussi bien le PS (Macron a la même ambition) que le PCF. il a
donc décidé de ne rien négocier quitte à affronter des sortants PCF,
quitte à parachuter sa garde rapprochée ou des personnalités
emblématiques sans ancrage local. Tactique osée !
On
s'achemine donc vers une élection pour rien sinon pour déboulonner les
anciens dirigeants car, après le 7 mai, le pays risque d'être
ingouvernable. Sauf à humilier le Parlement en gouvernant par
ordonnances et référendum.
Plusieurs
candidats s'y préparent en tablant sur la "trêve estivale". On peut
espérer une autre issue pour notre pays car si la Constitution actuelle
prouve, ainsi, son obsolescence, on risque de ce fait, de glisser vers
un régime autoritaire.
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