vendredi 27 décembre 2019

Les besoins artificiels,comment sortir du consumérisme ? Entretien avec Razmig Keucheyan

« On pourrait construire notre liberté sans qu'elle passe par la consommation » 
Annabelle Laurent 

On a parlé de consommation compulsive, d'avions low-cost, d'extension de garantie, d'Amazon, du secteur de la logistique comme « nouvelle classe ouvrière du XXIe siècle », d'effondrement ou encore de dictature verte avec le sociologue Razmig Keucheyan, auteur du livre Besoins artificiels, Comment sortir du consumérisme (La Découverte, Zones, 2019). 

Seule une minorité d’entre nous peut, aujourd’hui, observer la nuit étoilée. La pollution lumineuse, aussi dénoncée pour ses nuisances sur la santé et sur l’environnement, soulève une question : quel seuil fixer pour que l’éclairage artificiel, besoin légitime, ne soit pas - avec des lampadaires allumés toute la nuit dans une rue peu empruntée - un éclairage excessif, source de pollutions ? De quoi avons-nous vraiment besoin ? Partant de ce sujet peu traité, le sociologue Razmig Keucheyan, auteur du livre Besoins artificiels, comment sortir du consumérisme (Zones, 2019), déroule son argumentaire. À l’heure de l’urgence climatique et de la nécessaire transition écologique, nous produisons et consommons trop. Le sociologue pointe le capitalisme, productiviste et consumériste, qui nécessite que soient mises sur le marché des marchandises nouvelles, et que soient générés des « besoins artificiels » toujours nouveaux. Il propose une feuille de route à la dimension politique assumée, pour inviter à « combattre le capitalisme sur son propre terrain » et trouver ainsi des solutions à la crise environnementale. 

vendredi 20 décembre 2019

Violences policières et mensonge d’Etat


Dans son avant-propos, « Vous avez raison, Monsieur le Président, Geneviève n’allait pas faire ses courses », publié avec l’aimable autorisation des Editions SyllepseBruno Della Sudda insiste sur le droit de manifester et de contester les options gouvernementales, les mensonges des uns, les médailles décernées à des policiers impliqués dans des violences… et les soutiens à l’échelle nationale et internationale à l’autrice victime de ces violences policières, sans oublier les millions de francais·es contraint·es par les violences sociales entraînées par les contre-réformes néolibérales. 

Il présente Geneviève Legay, son parcours de vie, « Il renvoie à un destin singulier, fait de choix, de ruptures aussi et de bifurcations assumées, de difficultés et d’engagements, dans lequel des millions de femmes de sa génération – mais aussi plus jeunes – peuvent se reconnaître. Ce n’est donc pas un destin subi, c’est un destin en bonne partie choisi, celui d’une combattante qui a pris le chemin de l’émancipation individuelle et collective et qui a décidé de s’intégrer à des cadres collectifs dont elle a beaucoup appris autant qu’elle leur a apporté. Toutes les rencontres que ces cadres collectifs ont permises l’ont aidée à se construire ». 

Il nous parle aussi de celles et ceux qui « n’acceptent ni les injustices et les inégalités ni les discriminations, toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer le monde ». 

Mémoires filmées de Mohammed Harbi

Depuis 2011, le documentariste et réalisateur Bernard Richard avec Robi Morder, sur une idée de Claude Kowal et avec la collaboration des éditions Syllepse, enregistrent les Mémoires filmés de Mohammed Harbi. 

À la fois archives, souvenirs personnels et leçon d’histoire en 37 heures. Mohammed Harbi nous amène, à partir de l’histoire du mouvement de libération de l’Algérie et de son indépendance, à appréhender le présent. 

Rejoignant le mouvement nationaliste à 14 ans, membre de la direction de la fédération de France du FLN, Mohammed Harbi fut l’un des principaux promoteurs de l’autogestion après l’indépendance, emprisonné après le coup d’État de Boumedienne, il s’évade et est devenu un historien reconnu de l’Algérie contemporaine. 

Comme ses ouvrages, son témoignage filmé constitue un apport essentiel à la compréhension de la révolution algérienne, de ses échecs et des possibilités ouvertes. Ne bénéficiant d’aucun soutien matériel institutionnel, les heures de tournage, les relectures et visionnages, le montage ont été assurés gracieusement par les initiateurs qui ont fourni le matériel (caméras, micros, etc.). 

mardi 17 décembre 2019

Mascarade électorale en Algérie, par Jean Michel

L’Algérie connaît depuis février dernier une mobilisation sans précédents de sa population pour refuser le « système », c’est-à-dire le pouvoir militaire (à peine masqué par le FLN-1) qu’elle connaît depuis son indépendance (sinon avant…). 

Cette mobilisation massive tous les vendredis (le « Hirak ») qui a plusieurs fois dépassé le million de participants à Alger et les 10 millions dans l’ensemble du pays (notamment en mars et le 1er novembre) a obtenu des succès incontestables, notamment la démission de Bouteflika (2 avril) et le report de deux élections présidentielles (18 avril et 4 juillet), mais elle n’a pas réussi à obtenir la remise en cause du « système ». 

Dirigé de fait par le vieux général Gaïd Salah (79 ans) qui est chef d’État-Major de l’armée depuis 2004, le « système », après avoir emprisonné quelques corrompus notables généralement liés au clan Bouteflika, mais quelques autres opposants aussi, impose, contre l’avis ultra-majoritaire de la population, l’élection présidentielle du 12 décembre : 5 candidats, tous issus du sérail (deux anciens premiers ministres de Bouteflika, deux anciens ministres et un ancien député du FLN) font des meetings dans des salles vides et pérorent sur « l’Unique » (la chaîne télévisée du pouvoir) ; ils sont l’objet de quolibets et de lazzis de la population (A Alger, un groupe de « hirakistes » va jusqu’à nettoyer une place publique à l’eau de Javel après un rassemblement de soutien à l’un des candidats !). 

samedi 14 décembre 2019

Invitation. "Ordre et désordre des territoires", samedi 18 janvier Paris

Cette réunion débat est co-organisée par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, la coopérative, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas, l’Union syndicale Solidaires 

Samedi 18 janvier 2020 

De 10h à 17h au Maltais Rouge 40, rue de Malte 75011 PARIS 
(M° Oberkampf et République) 

Problématique 

• L'organisation de nos territoires crée des inégalités et des ségrégations sociales (logement, emploi, niveau de vie, transports, services publics. ...). 

• L'organisation territoriale détruit la nature, les espaces naturels et agricoles ( routes, urbanisation en tache d’huile, circulation ...) et pourrit notre cadre de vie. 

mercredi 4 décembre 2019

"Celle qui n’était pas sage de Geneviève Legay" Avant-propos de Bruno Della Sudda

Le 23 mars 2019, la France découvre Geneviève Legay, âgée de 73 ans, renversée par une charge de police et retrouvée au sol dans une mare de sang, place Garibaldi à Nice. Son nom traverse les frontières. Elle devient un symbole du mouvement des Gilets jaunes et de la répression policière tant dénoncée. 

Deux jours plus tard, dans sa précipitation pour minimiser les faits qui ont choqué le pays, le président de la République commet un mensonge en expliquant que « Geneviève Legay n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ». 

Condescendant, il lui recommande en outre la « sagesse » dont Geneviève serait dépourvue. Quelques semaines plus tard, lors d’un déplacement aux États-Unis, il se croit obligé de revenir sur son cas en affirmant au détour d’une interview que Geneviève n’était certainement pas ce jour-là place Garibaldi pour faire ses courses… Eh bien non, elle n’était pas là par hasard et elle ne faisait pas ses courses… Elle était là pour exercer son droit à manifester et à contester les options gouvernementales. 

Depuis, Geneviève Legay a reçu des milliers de soutiens à l’échelle nationale et internationale, sous les formes les plus diverses. 

Depuis, les brutalités policières dont elle a été la victime prennent une tournure judiciaire : le procureur de la République, trop prompt à disculper la chaîne de commandement de la police, est lui-même démenti par un rapport de la gendarmerie. Ce qui fit dire à l’avocat de Geneviève que « soit le procureur n’avait pas connaissance de ce rapport et alors c’est une faute professionnelle, soit il en avait connaissance mais n’a rien dit et dans ce cas c’est une infraction pénale » (Le Monde). Ce qui fait écrire à L’Express : « Geneviève Legay : le procureur de Nice a menti pour ne pas embarrasser Macron. »

mardi 26 novembre 2019

De COP en COP, le cataclysme se rapproche, par Daniel Tanuro*


La 25e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) débutera dans quelques jours à Madrid. Ce sommet devait initialement se tenir à Santiago mais le président chilien a préféré renoncer. Les COP rassemblent couramment 10.000 personnes : il fallait éviter qu’elles puissent témoigner de la sauvage répression policière du soulèvement contre la politique ultra-libérale du gouvernement Piñera. 

Pour rappel, la Convention cadre des Nations Unies a été adoptée lors du sommet de la Terre à Rio, en 1992. Elle fixe pour objectif aux Etats d’empêcher « une perturbation anthropique dangereuse » du climat de la Terre. Le suivi de cet engagement est censé être assuré par les Conférences des parties (COP), qui se réunissent annuellement depuis 1995. Celle de Madrid sera donc la vingt-cinquième.

dimanche 24 novembre 2019

"L'effondrement a commencé. Il est politique" par Alain Bertho


Alors que des révoltes éclatent aux quatre coins du monde, gouverner aujourd'hui s’apparente de plus en plus à mener une guerre ouverte ou larvée contre les soulèvements des peuples et des êtres vivants, pour maintenir coûte que coûte un ordre de plus en plus discrédité. L'anthropologue Alain Bertho revient ici pour Terrestres sur cette « crise de la gouvernementalité » et sur la longue séquence de révoltes apparentées qui en sont à l'origine




« Il faut bien avoir à l’esprit que l’épuisement des possibilités de ce monde signifie tout autant celui de l’action politique qui allait de pair avec lui. » 
 Marcello Tari(1) 

Ne pouvant maîtriser, même au prix d’une répression sanglante, l’immense soulèvement de son peuple, le gouvernement chilien annonce, le 30 octobre 2019, qu’il renonce à organiser la COP 25 originellement prévue du 2 au 13 décembre à Santiago. 

dimanche 10 novembre 2019

Argentine : non à l’expulsion des travailleurs et travailleuses de l’hôtel Bauen

Les travailleuses et travailleurs de l'entreprise récupérée de l'hôtel Bauen sont à nouveau menacé d'expulsion. L'hôtel Bauen est l'une des entreprises emblématiques d'Argentine avec plus de 120 travailleurs/ses. Elle est autogérée depuis bientôt 17 ans. Nous reproduisons ci-dessous le message de solidarité envoyé aujourd'hui même par plusieurs syndicats et associations français.

A l’attention des travailleurs et travailleuses de l’hôtel Bauen (Buenos Aires) 

Face à la nouvelle offensive et tentative du pouvoir pour vous expulser de votre lieu de travail socialisé, prévue pour le 2 décembre, les organisations ci-dessous vous expriment toute leur solidarité. 

samedi 9 novembre 2019

10 novembre, contre l'islamophobie. L'appel d'Isabelle Avran

Le 10 novembre 1943, quatre membres d’une famille devenue marseillaise étaient arrêtés par la gestapo. Mon père, adolescent, sa mère et deux jumeaux, sa sœur et son frère. Depuis trois mois déjà, ils recevaient de temps en temps une chemise tachée de sang de leur mari et père, arrêté par la police de Vichy et détenu aux Baumettes. 

Un commissaire de police, l’un des rares qui participaient alors à la Résistance, avait permis à mon père et à son frère de travailler dans une petite imprimerie où ils pouvaient imprimer de faux papiers. 

Ce 10 novembre, en rentrant manger chez eux, la Gestapo les attendait. 

La suite : Drancy, Auschwitz, puis en mai 1945, le retour d’un seul, toujours adolescent, revenu de la mort, dont la survie à elle seule dirait la résistance, comme un combat qu’il poursuivrait ensuite contre tous les racismes, contre toutes les tentatives de déshumanisation de l’autre, contre toutes les dominations, notamment coloniales. 

Sang Autochtone : pas une goutte de plus ! Conférence publique Mardi 12 novembre 19h/21h

L’Articulation des Peuples Autochtones du Brésil (APIB), en partenariat avec des organisations de la société civile française dont Autres Brésils, Greenpeace France, Amnesty International France, Amazon Watch, Survival International, Weaving Ties, Nature Rights, Collectif Mario Pedrosa, Alerte France-Brésil, vous invite à une conférence en présence des représentant.e.s des peuples autochtones du Brésil le mardi 12 novembre à 19h. 

Inscription obligatoire ici Salle Jean Dame 17 rue Léopold Bellan, Paris 75002 

Entre le 17 octobre et le 20 novembre 2019, la campagne « Sang Autochtone : pas une goutte de plus », menée par des dirigeants autochtones brésiliens, se déroulera dans 12 pays européens dont la France. 

lundi 28 octobre 2019

Santé, pour des luttes victorieuses. Débat samedi 30 novembre Paris. Invitation

Réunion – Débat Santé, pour des luttes victorieuses 
Samedi 30 novembre 2019 
de 9h30 à 17h au 31 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris 
(Métro Fabien) 

co-organisé par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, la coopérative, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas, l’Union syndicale Solidaires 

Problématique 

Les personnels hospitaliers exigent les moyens humains et financiers pour que l’hôpital public réponde aux besoins de santé. Elles/ils dénoncent la gestion managériale, la souffrance au travail et la dégradation des soins. Les urgences et les hôpitaux psychiatriques sont au bord de l’implosion. 

jeudi 24 octobre 2019

« Au Chili, le socle institutionnel est issu de la dictature ». Entretien avec Franck Gaudichaud

Nous publions ci-dessous, avec son accord, l'entretien que Franck Gaudichaud vient d'accorder au journal  l'Humanité (13 octobre). Rappelons aussi, en le remerciant, que Franck Gaudichaud a contribué à l'animation de notre récente journée de débat sur l'Amérique Indo-Afro-Latine du 12 octobre dernier.


"La hausse du prix du ticket de métro a mis le feu aux poudres au Chili. Cette mesure, sur laquelle le président, Sebastian Piñera, est revenu, suffit-elle à expliquer l’ampleur du mécontentement ? 

Franck Gaudichaud  : Si l’on regarde l’histoire récente du Chili, il y a eu une accumulation de mécontentements. Plusieurs analystes parlent de la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase. La hausse du prix du ticket de métro est l’abus de trop qui a fait exploser la marmite néolibérale chilienne. Encore une fois, la jeunesse est à l’origine de cette révolte, comme en 2011 avec les étudiants, ou encore du mouvement féministe l’an dernier. Puis le mouvement s’est étendu de manière « transclasses » à de nombreux secteurs. 

Pouvez-vous définir ce que vous entendez par « marmite néolibérale » ? 

mardi 22 octobre 2019

Comme en 1936… Chut, la Catalogne révoltée saigne et l’Europe fait semblant de ne rien voir !, par Yorgos Mitralias

Ce n’est sûrement pas un hasard si Kurdes et Catalans sont deux peuples solidaires avec des traditions de soutien mutuel et de luttes communes. Mais, ce n’est peut être pas aussi un hasard que Kurdes et Catalans soient ces jours-ci la cible des agressions brutales des Saintes Alliances de notre temps. Sort commun et énième tragédie commune, mais aussi commune la colère populaire et la détermination de poursuivre la lutte !… 

Cependant, force est de constater que si leurs sacrifices et leurs luttes sont communes, il y a quand même une chose qui les sépare : Les médias et les chancelleries de par le monde ne réagissent pas de la même façon face aux heurs et aux malheurs de deux peuples. 

C’est ainsi que tandis que l’abandon des Kurdes de Syrie par Trump et son massacre par l’armée d’Erdogan émeut, fait descendre dans la rue des milliers de manifestants, mobilise la diplomatie internationale et est couverte par les médias, la répression sauvage du peuple catalan par l’État espagnol provoque seulement le silence assourdissant des médias et l’indifférence cynique des gouvernants. Et ceci pour quelques raisons très simples : 

Economie des travailleurs-ses : une septième rencontre sous le signe de la résistance et des alternatives, par Richard Neuville

La VIIe Rencontre internationale de l’« Économie des travailleuses et des travailleurs » s’est tenue au sein de l’École nationale Florestan Fernandes (ENFF) à Guararema à soixante-dix kilomètres de São Paulo (Brésil) du 25 au 29 de septembre 2019. Les précédentes rencontres avaient eu lieu à Buenos Aires (2007 et 2009), Mexico (2011), João Pessoa (Brésil, 2013), Falcón (Venezuela, 2015) y Pigüé (Argentine, 2017). 

Comme c’est le cas depuis 2015, elle a été précédée par trois rencontres régionales qui ont été organisées à Santiago du Chili pour l’Amérique du Sud, à Mexico pour l’Amérique du Nord et Centrale et à Milan pour la région euro-méditerranéenne entre l’automne 2018 et le printemps 2019. 

Les choix du Brésil et de l’école des cadres du Mouvement des travailleur-se-s ruraux sans-terre (MST) ne sont pas le fait du hasard. En effet, le réseau entendait exprimer physiquement sa solidarité avec le mouvement social brésilien rudement attaqué par le pouvoir depuis l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence de la République en octobre 2018 et, plus particulièrement avec le MST, qui est dans le collimateur du gouvernement et qui continue à défendre activement l’agriculture paysanne face à l’agrobusiness plébiscité par le président brésilien, dont les conséquences écologiques sont connues et pleinement d’actualité. 

Premières impressions d’un voyage militant en Algérie

Une délégation du mouvement Ensemble ! est allée en Algérie à Alger et Bejaïa entre le 26/09 et le 06/10 pour rencontrer les acteurs et actrices du Hirak ce formidable mouvement de démocratie populaire de nature révolutionnaire et leur apporter un salut militant de soutien. Voici leurs pre-mières impressions. 

Vivre le Hirak et le sentir lors d'une marche du vendredi à Alger nous a procuré une émotion très forte. Ce qui nous a impressionné, c'est la diversité des genres, des âges, des origines sociales, des langues et des quartiers, ainsi que le caractère pacifique, festif, inventif et joyeux de ce mouvement. 

Il fallait voir cette marée humaine dans les rues, ces vagues puissantes et successives descendant des quartiers populaires vers le centre d'Alger avec leurs banderoles criant et scandant avec force et détermination encore et encore les slogans, créés, toujours recommencés, répondant au dernier discours menaçant du pouvoir. 

mardi 15 octobre 2019

Santé : pour des luttes victorieuses. Débat samedi 30 novembre Paris

Santé, pour des luttes victorieuses 
Samedi 30 novembre 2019 de 9h30 à 17h 
31 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris (Métro Fabien) 

Débat co-organisé par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, la coopérative, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas, l’Union syndicale Solidaires 

Problématique 

Les personnels hospitaliers exigent les moyens humains et financiers pour que l’hôpital public réponde aux besoins de santé. Ils dénoncent la gestion managériale, la souffrance au travail et la dégradation des soins. Les urgences et les hôpitaux psychiatriques sont au bord de l’implosion. 

dimanche 15 septembre 2019

Fin du cycle de l'expérience progressiste (1998/2015) et actualité des mouvements populaires : où va l'Amérique indo-afro-latine ?

En débat samedi 12 octobre 2019 de 9h30 à 17h au Maltais Rouge, 40 rue de Malte, 75011 Paris (Métro Oberkampf ou République) 

Une initiative et une invitation du Réseau AAAEF (Autogestion, Alternatives, Altermondialisme, Ecologie, Féminisme) 

Lors d'une réunion consacrée en 2017 aux révolutions arabes et aux révolutions en Amérique indo-afro-latine au tournant du siècle, nous avions insisté sur l'apport majeur de ces processus révolutionnaires sur le chemin de l'émancipation humaine, particulièrement sur le plan social et sur le plan démocratique. Mais nous avions aussi indiqué leurs limites, leurs contradictions et le fait que ces processus n'étaient pas linéaires, qu'ils comportaient des avancées et des reculs et qu'ils s'inscrivaient dans la durée à la manière de révolutions longues déjà analysées du temps des Alternatifs. 

Il est clair que depuis plusieurs années, sous l'effet combiné de l'offensive néo-libérale et de la poussée de l'extrême-droite, ces processus se sont heurtés à des difficultés majeures et sont percuté par de graves régressions, particulièrement au Venezuela et au Brésil. Mais il existe aussi des luttes, des mouvements sociaux et des mobilisations citoyennes et des peuples indigènes dans différents Etats, des résistances et des éléments d'alternative.

Immanuel Wallerstein: un penseur majeur pour un autre monde possible, pour un meilleur monde, par Christophe Aguiton et Gustave Massiah


Immanuel Wallerstein nous a quitté, nous ressentons une grande tristesse et un vide. C’est un grand désarroi de penser qu’on ne pourra plus discuter et débattre avec une des personnes dont nous étions intellectuellement les plus proches et qui a tant compté. 

Immanuel a représenté ce qu’on pouvait imaginer de mieux comme figure de l’intellectuel engagé, dans la lignée des grands intellectuels qui ont donné leurs lettres de noblesses à la pensée scientifique, culturelle et politique. C’était d’abord un grand philosophe. Sa philosophie était nourrie de sa connaissance des sciences sociales auxquelles il avait contribué et dans lesquelles il excellait. 

Economiste, il prolongeait la démarche marxiste et participait à son renouvellement. Historien, il naviguait dans l’histoire longue et avait créé le Centre Fernand Braudel à l’Université d'État de New York à Binghamton. Sociologue, il était attentif à l’évolution et à la compréhension des sociétés et il avait présidé l’Association internationale de Sociologie de 1994 à 1998. 

lundi 8 juillet 2019

Repenser le développement pour repenser la solidarité internationale. Douze pistes de réflexion, par Gus Massiah

Douze pistes de réflexion 

Plan 

1. S’interroger sur le sens du concept de développement Histoire du mot et du concept 

2. Remettre en cause la conception dominante du développement, celle du rattrapage La rupture de la décolonisation ; le chemin de la croissance productiviste 

3. Prendre la mesure de l’inflexion engagée par le néolibéralisme Dans les années 1980 ; l’ajustement structurel au marché mondial et la crise de la dette 

4. Resituer l’altermondialisme comme une réponse au néolibéralisme Le mouvement anti-systémique de la phase néolibérale de la mondialisation capitaliste 

 5. Prendre conscience du changement de paradigme engendré par l’écologie Une révolution philosophique dans le rapport entre l’espèce humaine et la Nature 

6. Partir de l’analyse de la situation actuelle pour identifier les défis Les questions à prendre en compte pour inventer une nouvelle pensée du développement 

7. Approfondir la réflexion sur le changement des sociétés L’enjeu est de s’engager dans une transition vers plus d’émancipation 

vendredi 5 juillet 2019

Fin du cycle de l'expérience progressiste (1998/2015) et actualité des mouvements populaires : où va l'Amérique indo-afro-latine ? En débat samedi 12 octobre.

Une initiative et une invitation du Réseau AAAEF  (Alternatives, Autogestion, Altermondialisme, Ecologie, Féminisme) 

Samedi 12 octobre 2019 de  9h30 à 17h 
au Maltais Rouge 40 rue de Malte 75011 Paris 
(Métros Oberkampf ou République) 


Lors d'une réunion consacrée en 2017 aux révolutions arabes et aux révolutions en Amérique indo-afro-latine au tournant du siècle, nous avions insisté sur l'apport majeur de ces processus révolutionnaires sur le chemin de l'émancipation humaine, particulièrement sur le plan social et sur le plan démocratique. 

Mais nous avions aussi indiqué leurs limites, leurs contradictions et le fait que ces processus n'étaient pas linéaires, qu'ils comportaient des avancées et des reculs et qu'ils s'inscrivaient dans la durée à la manière de révolutions longues déjà analysées du temps des Alternatifs. 

lundi 17 juin 2019

Le peuple? La gauche? la planète? Stratégie, imaginaire et théorie, par Jacques Bidet

Ce qui nous manque, ce n’est pas seulement une stratégie, mais aussi une « vision du monde », ou, plus proprement : une théorie qui puisse fonder une pratique. La théorie est en elle-même impuissante, et elle n’est jamais qu’une grande hypothèse, portée par un imaginaire ; mais, sans elle, on ne peut justifier aucun choix. 

Jacques Bidet, 12/6/2019 
Cet texte est repris du blog de Jacques Bidet sur Médiapart

Le peuple ? La gauche ? la planète ? Stratégie, imaginaire et théorie 

Ce qui nous manque, ce n’est pas seulement une stratégie, mais aussi une « vision du monde », ou, plus proprement : une théorie qui puisse fonder une pratique. La théorie est en elle-même impuissante, et elle n’est jamais qu’une grande hypothèse, portée par un imaginaire ; mais, sans elle, on ne peut justifier aucun choix. Le marxisme a été la référence principale du mouvement ouvrier. Il permet d’entrer dans l’analyse des rapports entre les classes. Mais il ne suffit pas pour aborder les rapports entre les humains et la planète. Le rouge n’a plus de sens que s’il est croisé avec le vert, ainsi qu’avec quelques autres couleurs. Mais comment penser tout cela ensemble ? 

dimanche 16 juin 2019

7ème Rencontre internationale de "l'économie des travailleuses et des travailleurs" du 25 au 29 septembre Ecole Nationale Florestan Fernades, Guararema, Sao Paulo

I. Historique 

Depuis 2007, les rencontres Internationales de « L’Économie des travailleurs-se-s » se déroulent tous les deux ans, elles articulent un espace de débat entre des travailleur-se-s, des militant-e-s sociaux et politiques, des intellectuel-le-s et des universitaires sur les problèmes et les potentialités de ce que nous avons qualifiées d’ « Économie des travailleuses et des travailleurs ». Elles sont basées sur l’autogestion et la défense des droits et des intérêts de la population qui vit de son travail, dans le cadre des conditions actuelles du capitalisme mondialisé néolibéral. 

Dans ce type de rencontre, les expériences d’autogestion générées par les peuples sud-américains, comme les entreprises récupérées en Argentine, en Uruguay, au Mexique et au Brésil, les mouvements coopératifs de travailleur-se-s, les expériences de contrôle ouvrier et de cogestion au Venezuela bolivarien, l’économie solidaire, social et communale et les autres luttes pour l’auto organisation du travail et de l’autogestion de l’économie définissent les axes de débat. 

De la démocratie économique vers la démocratie totale. Les interventions.

Nous publions ici les différentes interventions des participant.es de cette journée de travail du samedi 19 janvier 2019 co-organisée par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas et l’Union syndicale Solidaires. 

Problématique – 

1 Bénédicte Goussault- Introduction – 
2 Jean-Claude Mamet- Démocratie « économique », auto-organisation, émancipation – 
2 Sylvie Larue – Démocratie dans les services publics – 
4 Benoit Borrits-Une démocratie économique totale – 
5 Jacques Pigaillem- Plus de démocratie nécessite de remettre en cause les lois du marché – 

samedi 25 mai 2019

Tandis que le spectre de la guerre civile hante les États-Unis, Sanders et ses socialistes partent à l’assaut du pouvoir et du... ciel !, par Yorgos Mitralias*

L’idée reçue qui veut que les Américains soient imperméables au socialisme a manifestement la vie dure dans la gauche européenne. En effet, trois ans après que le socialiste indépendant Bernie Sanders eut fait un carton, à tel point que la direction du Parti démocrate fut obligée de recourir aux pires tricheries pour le priver de sa victoire sur Hillary Clinton et de la nomination du parti à la présidentielle de 2016, force est de constater que la gauche européenne – de toutes sensibilités – continue de rester impassible devant la percée toujours plus spectaculaire des idées socialistes aux États-Unis. Alors, aucune surprise si elle montre peu d’intérêt pour les conséquences et les manifestations politiques et sociales de cette percée et n’arrive pas à profiter de leur impact en Europe et de par le monde. 

Et pourtant, les manifestations de cette percée socialiste sont désormais légion, crèvent les yeux, et jour après jour occupent le devant de la scène politique nord-américaine. 

Tout d’abord, selon tous les derniers sondages et enquêtes d’opinion, le socialiste Bernie Sanders n’est plus l’outsider qu’il était en 2016, mais le grand favori (front runner) parmi les candidats démocrates, tandis qu’il bat clairement Trump ! Et aussi, toutes les revendications phares de son programme considérées “utopiques” et “socialistes” en 2016 par les pontes des grands médias, jouissent maintenant du soutien de la grande majorité des États-uniens ! 

mardi 7 mai 2019

Les "Gilets Jaunes" parmi les mouvements sans leaders des années 2010, par Yves Cohen*


Tunisie, Turquie, Espagne, Ukraine, ou encore Brésil, nombre de pays ont connu au cours de la dernière décennie, des « mouvements soulèvements ». À leur suite, a émergé celui des « gilets jaunes » empreint de la même tolérance envers un certain degré de violence de la part du mouvement, mais aussi, de la même volonté d’horizontalité, du même refus du XXe comme siècle hiérarchique et de l’obligation de se placer sous l’autorité d’un chef façonnée par la « société de masse ». 

Comment rendre compte de l’importance exceptionnelle, historique, de ce mouvement des « gilets jaunes » qui s’est inauguré le 17 novembre 2018 (sans qu’à l’heure où cet article est écrit, il soit possible de dire comment il va se poursuivre) ? 

Pour mieux saisir la portée de ce que nombreux appellent un soulèvement et qui s’est d’emblée déployé sur tout le territoire français sans l’impulsion de syndicats, de partis ou de quelque organisation que ce soit, et sans non plus la direction de leaders, il importe d’abord de le situer dans un moment. 

En effet, les années 2010 se caractérisent par l’apparition dans le monde de mouvements qui partagent avec les « gilets jaunes » nombre de traits grâce auxquels ils forment un tel « moment » qui apparaît d’une signification au moins aussi forte que le « moment 68 » des historiens (voir mon texte à ce sujet). Les « mouvements des places » ont déjà suscité une grande quantité de réflexions et de publications en plusieurs langues dont le français. 

vendredi 26 avril 2019

Printemps arabes : Un nouveau round ? par Hakim Ben Hamouda

Pour beaucoup, les révolutions du printemps arabe sont un vieux souvenir des beaux jours de révoltes de l’hiver 2011 et qui ont perdu leur attrait. Cette analyse qui cherche à rejeter loin dans notre mémoire cette nouvelle ère dans l’histoire politique du monde arabe ne manque pas de pertinence et de véracité. 

Les révolutions démocratiques dans le monde arabe ont connu deux grandes périodes historiques. La première a commencé en 2011 avec le début de la mobilisation dans les différents pays et s’est prolongée jusqu’en 2013. Il s’agit de la phase de l’espoir et la mobilisation sans précédent pour construire de nouvelles sociétés démocratiques. Ce sont les moments heureux des révolutions démocratiques avec ces mobilisations inédites qui ont été à l’origine de la chute de certains régimes comme en Tunisie, en Libye, en Egypte et au Yémen et ont fortement ébranlé d’autres comme c’était le cas en Syrie et au Bahreïn. Il s’agit d’un moment majeur dans l’histoire politique du monde arabe qui l’a ouvert sur un nouvel imaginaire politique marqué par les idéaux universels des droits de l’homme, de la démocratie et du pluralisme. 

Quelques réflexions sur le soulèvement algérien, par Hamza Hamouchene (Entretien avec Omar Hassan)

Ce qui se passe en Algérie est vraiment historique. Le peuple a remporté la première bataille dans sa lutte pour un changement radical du système. Dans cet entretien, Dr Hamza Hamouchene nous livre quelques réflexions sur les perspectives et horizons du mouvement populaire qui ne cesse de s’élargir. 

1. La couverture médiatique des processus révolutionnaires en Algérie et au Soudan a été jusqu’ici peu couverte par la presse internationale. Pourriez-vous commencer par expliquer en quoi consistent les manifestations en Algérie ? Quels sont leurs objectifs ? 

Le mouvement de protestations de masse a commencé quelques jours à peine après l’annonce par Bouteflika de son intention de briguer un cinquième mandat à la présidence de l’Algérie. Celles-ci étaient d’abord petites et locales, puis sont devenues massives et se sont répandues au niveau national à partir du vendredi 22 février 2019. Ainsi, chaque vendredi à partir de cette date, des millions d’Algériens (certaines estimations oscillent entre 17 et 22 millions pour une population totale de 42 millions personnes). 

Des millions, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes de différentes classes sociales sont descendus dans la rue lors d’un soulèvement important, se réappropriant des espaces publics confisqués depuis longtemps. Ces marches historiques du vendredi ont été suivies de manifestations dans plusieurs secteurs (éducation, santé, justice, industrie pétrochimique, étudiants, syndicats, etc.), faisant de la contestation une affaire quotidienne. 

jeudi 25 avril 2019

Rencontre euro méditerranéenne du Réseau "L'économie des travailleurs.ses", une autre Europe ?, par Benoît Borrits, Bruno Della Sudda, Christian Mahieux et Richard Neuville

L’articulation entre autogestion, écologie et féminisme au cœur de la IIIe rencontre de l’« Économie des travailleur-se-s » 

 Du 12 au 14 avril, s’est tenu à Milan la troisième rencontre euroméditerranéenne « L’économie des travailleur.ses ». 200 personnes environ y ont participé, avec une parité hommes/femmes et pas mal de jeunes. 

Ce processus est né il y a une dizaine d’années à l’initiative du programme Faculta Abierta de l’Université de Buenos Aires qui étudie et apporte son soutien aux entreprises récupérées par leurs travailleur.ses. 

Démocratie et organisations, réunion-débat samedi 11 mai à Paris. Invitation

Débat Samedi 11 mai 2019, de 9h30 à 17h 31 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris (Métro Fabien) 


Co-organisé par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas et l’Union syndicale Solidaires. 

____________________________________________________________________

Après une rencontre sur la question des aspirations à la démocratie où se sont mêlées interrogations et réflexions sur la démocratie représentative, sur ses insuffisances, où s’est exprimée la nécessité d’une démocratie active et d’une démocratie économique sans laquelle la démocratie reste largement formelle aujourd’hui… 

Après une seconde réunion d’approfondissement où nous avons interrogé les possibilités de son exercice dans des espaces géographiques de grande échelle ainsi que la validité de moyens comme le tirage au sort ou la création d’une chambre sociale … 

Nous nous proposons de prolonger la réflexion 
Qu’implique acquérir du pouvoir d’intervention ? Notamment à partir de la question des droits humains fondamentaux : qui les définit et comment les garantir ? Comment peut s’articuler le passage des aspirations individuelles à l’agir collectif ? Comment se concrétise le passage à la loi ? Dans ce cadre comment aborder les rapports entre dissensus et consensus ? Et quid alors des organisations révolutionnaires ? La crise de la politique traditionnelle, de ses organisations et des tentatives diverses en ce domaine en font une question d’actualité…

Entrée libre

lundi 15 avril 2019

Appel de Saint-Nazaire des Gilets jaunes

Réunie du 5 au 7 avril à Saint-Nazaire, l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes a adopté dimanche 7 un appel final. En voici le texte. Nous Gilets jaunes, constitués en assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire, les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble. 

À la suite de la première assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leur combat contre l’extrémisme libéral, pour la liberté, l’égalité et la fraternité. 

Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés, la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron. Pour seule réponse au mouvement incarné par les Gilets jaunes et autres mouvements de lutte, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire. 

Depuis cinq mois partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations et au sein de nos assemblées, nous continuons à débattre et à nous battre, contre toutes les formes d’inégalité et d’injustice et pour la solidarité et la dignité. 

mardi 19 février 2019

Invitation. "Quel exercice de la démocratie ?" Débat samedi 23 mars. Paris


Réunion – Débat Samedi 23 mars 2019, 
de 9h30 à 16h30 
Bourse du travail, salle André Tollet 3 rue du Chateau d’eau, 75010 Paris 
(Métro République) 

co-organisé par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas et l’Union syndicale Solidaires. 

La récente séquence des Gilets jaunes a mis à nu une aspiration à la démocratie face aux décisions d’un pouvoir dépourvu d’une quelconque assise populaire. Au-delà de la satisfaction de revendications relatives au pouvoir d’achat, une proposition de référendum d’initiative citoyenne semble émerger. 

vendredi 15 février 2019

Qui fait si peur à l’établissement américain pour qu’il se sente obligé d’exorciser le... socialisme? par Yorgos Mitralias

Ce n’est ni la première, et hélas, ni la dernière fois que les médias internationaux passent à coté d’un grand événement sans qu’ils s’en aperçoivent. Ceci est arrivé maintes fois dans l’histoire contemporaine et la dernière était il y a quelques jours, quand ils ont passé sous silence non seulement la déclaration “historique” du president Trump que “les États Unis ne seront jamais socialistes”, mais aussi la tempête d’applaudissements, de vivats patriotiques et d’acclamations rythmées (USA-USA-USA) de la part des députés et des sénateurs tant Républicains que Démocrates! 

Mais, ce qui est encore plus important est qu’en passant sous silence la nouvelle, nos bons médias ont raté l’occasion de l’analyser et la commenter. C’est à dire, de faire ce qu’ont fait et continuent de faire les médias nord-américains lesquels savent très bien ce que tous les médias européens et aussi plusieurs gens de gauche Européens persistent à ignorer: Que le “socialisme” attire dernièrement une grande partie des citoyens et surtout, la majorité de jeunes de moins de 36 ans (Millennials) aux États Unis d’Amérique!... 

mardi 29 janvier 2019

Appel de la première "Assemblée des assemblées" des Gilets Jaunes. Commercy

Nous, Gilets Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en « Assemblée des assemblées », réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy 

https://www.youtube.com/watch?v=GB1-Sg4jt7Y&t=14s 

Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable. Nous ne nous laisserons plus faire ! 

Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 

26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable. Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! 

mardi 22 janvier 2019

Le gilet rouge est inaliénable, par Eugène Bégoc

Suite à la réunion qui s'est tenue dans les locaux de Solidaires samedi dernier 19 janvier, Eugène Bégoc nous a fait parvenir la note ci-dessous. Pour que le débat continue. 

Le face-à-face entre une centaine de milliers de manifestant.e.s du samedi et un exécutif français humilié d’être brusquement réduit à l’expédition des affaires courantes dure. 

Le blocage institutionnel n’est pas inédit sous la 5ème République. De 1984 à 1986, le gouvernement Fabius connut ce même bornage de la liberté de manœuvre gouvernementale, n’adoptant par exemple qu’une version émasculée de la décentralisation et de la déconcentration étatiques. 

Macron et Philippe subissent aujourd’hui la même amputation de leur politique à cette différence notable près que c’est cette fois un très dangereux corsetage de la société par un État proprement néo-conservateur qui est mis en cause. Bruyamment, des réseaux irriguant les droites dans leurs attaches sociales occupent le fronton du bastion France qu’ils entendent mieux défendre que l’exécutif contre les menaces extérieures. 

dimanche 13 janvier 2019

Report de la réunion du 26 janvier : Victoire à Notre Dame des Landes et maintenant, quelles alternatives ?

Le Réseau AAAEF est une association ayant pour objet principal la réflexion et l’élaboration en particulier sur les nouvelles formes d’auto-organisation et d’expérimentations alternatives et autogestionnaires sur les terrains sociaux et politiques. Bref c’est une association militante. 

Aussi dans une période où l’actualité est dominée par la persistance du mouvement populaire des Gilets Jaunes -au sujet desquels plusieurs contributions ont été publiées sur le site du Réseau-, il nous semble préférable d’être présent-e-s sur le terrain pour à la fois participer à notre niveau et voir ce qu’il s’y passe, plutôt que de rester de simples spectateurs/trices.Il nous semble aussi que cette démarche sera sans doute celle de beaucoup de celles et ceux qui envisageaient de participer à notre réunion. Il est donc plus raisonnable de reporter cette réunion du 26 Janvier à une date ultérieure et dans les meilleurs délais possibles en fonction de l’actualité et de la disponibilité des invité-e-s. Sachant qu'à ce stade, nul ne peut prédire ce qui va se passer dans les semaines qui viennent 

L’équipe d’animation du Réseau

Présentation de son livre et débat avec Ofra Yeshua-Lyth jeudi 31 janvier , 18h au Maltais Rouge

« Pourquoi le camp de la paix a t-il échoué ? » interrogeait-on un militant israélien antisioniste. Il répondit : « Car la gauche sioniste avait un rêve : revenir à un petit État gentil et beau. Or, un État de ce genre n’a jamais existé. » 

La gauche sioniste au pouvoir depuis 1948 jusqu’en 1977 a présenté au monde occidental cette idée paradoxale que l’État d’Israël − tout en étant juif − est aussi démocratique et que le seul tort de l’État serait la détention des territoires occupés qu’il suffirait de céder en échange de la paix. 

Ofra Yeshua-Lyth, en nous racontant les débuts du sionisme et de l’État d’Israël puis en disséquant les Israéliens à travers sa propre vie (jeunesse dans les quartiers nord de Tel-Aviv, journalisme à Maariv, militantisme à Shalom Archav), explique : « … Notre société n’a jamais été aussi progressiste et éclairée comme on nous l’a fait croire… La plupart des Juifs immigrants en Palestine au XIXe siècle et au début du XXe étaient issus de communautés strictement orthodoxes… [un Israélien] c’est quelqu’un entré dans une prétendue laïcité en quittant l’orthodoxie la plus stricte. » 


Aussi, quand la gauche sioniste insiste pour une solution à deux États, Ofra Yeshua-Lyth n’y voit qu’un moyen de préserver le séparatisme du sionisme directement inspiré du judaïsme, un État juif et un État non-juif (les non-juifs de la Palestine historique). Il faut donc d’après elle débattre d’urgence de la nature même de l’État juif. 

Nous vous proposons de venir l’écouter nous présenter son livre : Pourquoi un État juif n’est pas une bonne idée (éditions Scribest, 2018) 
• Le 31 janvier prochain à l’espace Le Maltais rouge 40 rue de Malte, Paris 11e, de 18 à 22 heures, 

mercredi 9 janvier 2019

Gilets Jaunes : réactions de Pierre Khalfa et de Jean-Marie Harribey au texte d'Emmanuel Terray

Réaction Pierre Khalfa 

Le texte d’Emmanuel Terray est très intéressant en ce qu’il montre bien, malgré lui, les impasses d’un cadre de réflexion marqué par un marxisme, qui, ici en l’occurrence, fleure bon son orthodoxie. Cela est d’autant plus surprenant qu'Emmanuel Terray a écrit par ailleurs de nombreux textes passionnants sur la question de la démocratie qui auraient dû lui permettre de mieux appréhender ce mouvement. Quelques remarques critiques donc. 

1. Julien l’indique, Emmanuel Terray assimile les employés du secteur public ou du secteur privé à une petite bourgeoisie salariée. Petits bourgeois, ils n’entrent donc pas dans un rapport d’exploitation. Les Uberisés devraient apprécier. A partir de là, il peut évidemment affirmer que la petite bourgeoisie joue dans le mouvement un rôle dominant. Assez logiquement alors, ce sont les plus petits bourgeois des petits bourgeois qui dominent, les indépendants. 

mardi 8 janvier 2019

Gilets jaunes : 4 exigences, face à 3 peurs infondées, par Dominique Taddei

Le mouvement des Gilets jaunes, comme tous les grands mouvements sociaux et culturels apparus brusquement, relève d’une dynamique non-linéaire. Nous entendons par là trois choses : 

- D’abord, son déroulement est inévitablement chaotique, même si en ce début janvier, il est logiquement reparti à la hausse… et pour durer bien plus longtemps que le pouvoir ne le pensait ; 

- Ensuite, son destin final est évidemment imprédictible ; 

- Enfin, et surtout, un simple battement d’ailes de papillon (plus vraisemblablement, un seul geste citoyen) peut en modifier le cours. 

Dans ce déroulement problématique, la dialectique présente de la situation s’organise autour de quatre exigences prioritaires, auxquelles le pouvoir, derrière l’écran de fumée d’un pseudo dialogue, ne sait opposer que trois grandes peurs manifestement infondées. 

lundi 7 janvier 2019

Quelques réflexions sur le mouvement des « gilets jaunes », par Emmanuel Terray.

Tous les observateurs ont souligné le caractère socialement composite du mouvement des gilets jaunes. Pour le dire en termes plus simples, il s’agit d’un mouvement populaire, ce qui signifie qu’il est produit par la coalition de plusieurs classes. 

Quelles sont ces classes ? On trouve parmi les gilets jaunes des ouvriers, actifs ou retraités ; des membres de la petite bourgeoisie salariée, employés du secteur public ou du secteur privé, actifs ou retraités ; et enfin des membres de la petite bourgeoisie indépendante, artisans, commerçants, petits patrons. 

Dans tout ensemble de ce genre, un élément est dominant et les autres sont dominés. En d’autres termes, un élément exerce l’hégémonie, intellectuelle et politique ; il impose aux autres sa vision du monde, ses objectifs, ses moyens d’action et ses conceptions en matière d’organisation.