Dans le cadre des discussions
actuelles sur l'analyse de la séquence politico-sociale initiée par les Gilets
Jaunes et sur ses conséquences, le Réseau a déjà publié un certain nombre
d'analyses donnant un éclairage souvent positif sur le mouvement en cours.
Cet éclairage positif se justifie sur le
fond par la trajectoire du mouvement des gilets jaunes, au-delà de sa phase
initiale marquée par de profondes ambigüités. Celles-ci n'ont certes pas
disparu -et nous savons que ce qui est pointé en Picardie peut l'être ailleurs
aussi- mais elles ont été largement débordées dans de très nombreux territoires
par une problématique sociale très marquée et tendanciellement égalitaire qu'il
est impossible d'ignorer.
C'est cette trajectoire, traduite dans
l'enquête sociologique publiée par "le Monde", qui rendait à la fois
possible et indispensable la jonction avec le mouvement syndical et le
mouvement lycéen. C'est ce à quoi se sont attaché.e.s, dans tel secteur ou
telle ville, bon nombre de militant.e.s de gauche et à juste titre, malgré de
réelles difficultés. Cette jonction, partielle et limitée, montrait la voie.
C'est à cela qu'il faudra s'atteler à l'avenir, en réfléchissant collectivement
aux modalités de construction d'une telle jonction, si l'on veut tirer des enseignements
féconds de la séquence que nous venons de vivre et si nous voulons préparer
l'avenir.