mercredi 28 décembre 2016

Féminisme et autogestion, par Bruno Della Sudda, Florence Ciaravola, Romain Testoris, Magali Della Sudda

Si les premières analyses des années 1960 prirent pour référence le marxisme, s’y référant ou s’y opposant, les années 1970 ont vu le postmodernisme s’intéresser avant tout au discours, au langage et à la représentation. 

Aujourd’hui, l’analyse matérialiste qui prend en compte les inégalités liées aux structures et aux systèmes est plus pertinente que jamais dans un système mondialisé complexe marqué par l’intersectionnalité – où la question du genre et celle des origines s’entrecroisent –, où l’oppression spécifique des femmes croise l’exploitation capitaliste que la crise aggrave pour toutes et tous, y compris dans les pays les plus riches. 

Les luttes des femmes et les théorisations relatives aux rapports sociaux inégalitaires qui leur sont liées, dans leur diversité, ont montré qu’il n’y a pas de « problème des femmes », mais un problème de relations entre hommes et femmes. 

mardi 27 décembre 2016

L'autogestion comme mot d’ordre d’action, par Michel Pablo (1968)

On n’a jamais parlé autant de l’autogestion dans un pays capitaliste, qu’actuellement en France. Dans l’espace de quelques semaines l’idée de l’autogestion a tenté des milieux les plus divers, jusqu’au pouvoir, qui dans la personne de De Gaulle se fait maintenant l’avocat de la « participation ». 

Certes, le contenu que chacun donne à l’autogestion n’est pas le même. Mais le dénominateur commun à tous ceux qui parlent de « participation » consiste dans le fait que tous admettent la nécessité de la participation démocratique des producteurs et des citoyens à la gestion de la vie économique, politique et sociale du pays. 

Ce qui les différencie, c’est naturellement l’ampleur et la forme concrète que doit prendre cette participation à la gestion. Il serait particulièrement intéressant […] de réunir toutes les opinions émises dans les milieux les plus divers au sujet de l’autogestion pour démontrer à quel point cette idée est devenue consciemment ou inconsciemment, de manière claire ou confuse, l’idée-force, l’idée centrale, à partir de laquelle on sent qu’il est possible et nécessaire de remodeler l’ensemble de la vie sociale. 

jeudi 22 décembre 2016

Dépasser les divisions pour aller vers l'alternative par Jean-Jacques Boislaroussie et Bruno Della Sudda (2013)

Les classes dirigeantes ont besoin, chaque fois que possible, du consentement ou de la résignation des dominé-e-s, et, chaque fois que nécessaire, d'user de la coercition contre elles/eux. L’éclatement du monde du travail, les discriminations, les contradictions qui traversent les couches populaires, sont également des conditions majeures de la pérennisation du système. 

La convergence des luttes et propositions pour une alternative ne pourra s'opérer en considérant que les différences sont des obstacles à surmonter, mais en les assumant pour avancer ensemble contre l'adversaire commun. 

C'est le cas dans le monde du travail, avec l'enjeu de revendications unifiantes et prenant en compte la nécessité absolue de la lutte contre le chômage, la précarité et les temps partiels subis, notamment par les femmes. C'est pourquoi le droit à l'emploi pour toutes et tous et la réduction du temps de travail sont des objectifs majeurs, au même titre qu'une répartition plus égalitaire des richesses, la mise hors marchandisation de la santé ou de l’éducation, et la sécurisation des parcours professionnels. 

mercredi 21 décembre 2016

Pierre Naville et le PSU. Débat le 11 janvier avec Alain Cuenot au Maltais Rouge 18h30

Animateur remarqué de la Nouvelle gauche après 1945, membre fondateur du PSU en 1960, Pierre Naville défend sans relâche une pensée socialiste moderne et pluraliste reposant sur l’union des forces de gauche communistes et non communistes. 

Face au pouvoir gaullien et son capitalisme d’Etat, il revendique un contrôle ouvrier de la production nationale, l’application des 35 heures, la retraite à 60 ans et jette les bases d’une première forme de pratique autogestionnaire. 

Cofondateur de la sociologie du travail avec Georges Friedmann, il démontre par ses nombreuses publications (La vie de travail et ses problèmes, L’automation et le travail humain) comment les processus technologiques nouveaux liés à l’automation asservissent le salarié dans l’entreprise, reproduisant la logique d’exploitation du système capitaliste. 

lundi 19 décembre 2016

Socialisme et autogestion (contribution à une esquisse des fondements de la démocratie directe), par Michel Raptis (Pablo) - 1977

1 ) L'autogestion est devenue synonyme de la démocratie socialiste, c'est-à-dire du régime qui caractérise la société de transition succédant au capitalisme. On ne peut pas extrapoler abusivement sur l'avenir de cette société qui, selon Marx, s'acheminerait vers le communisme, société sans classes, et sans Etat. 

Le devenir de la société des hommes est fonction de leur libre volonté qui, mue par une conscience plus approfondie des conditions qui la déterminent en dernière analyse, trouvera la force de faire agir les hommes en conséquence et transformer la société, selon un projet conscient. 

Nous sommes encore loin d'une société d'hommes conscients, et surtout décidés d'agir en conséquence. L'ampleur de la mystification de la vie sociale des hommes, d'eux-mêmes, de la manière également de concevoir la nature, le monde extérieur dans lequel ils vivent, est toujours grande. L'écrasante majorité de l'humanité charrie dans son présent les survivances tenaces de son passé biologique et social, sans que la capacité critique et créatrice du cerveau humain puisse encore les dominer. La préhistoire de l'humanité n'est donc pas finie. 

ITAS (Croatie) : Interview de Dragutin Varga, syndicaliste, par Benoit Borrits

Nous publions ici une interview de Dragutin Varga, syndicaliste croate, qui a largement favorisé la reprise de l’entreprise ITAS par ses salariés en 2007. Cette entreprise d’outils à commande numérique emploie aujourd’hui 210 personnes à Ivanec dans le nord de la Croatie. Cette interview a été réalisée dans le cadre de la rencontre internationale « L’économie des travailleurs » qui s’est déroulée à Thessalonique du 28 au 30 octobre 2016.
 

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Dragutin Varga et j’ai été embauché à ITAS 1 en 1973. Depuis cette date, je n’ai travaillé que dans cette entreprise. Je suis devenu syndicaliste lors de la phase de privatisation de celle-ci qui a menacé son existence. Durant cette période de conflits, de 2000 à 2005, j’ai été licencié cinq fois.

J’ai participé à la création d’un nouveau syndicat RIS qui commence à être présent dans d’autres entreprises de Croatie et qui est le seul à s’opposer aux privatisations.

mardi 13 décembre 2016

Production et consommation des viandes : comment le capitalisme conquiert notre alimentation ?

Notre Réseau continue à diffuser des documents élaborés en leur temps par les Alternatifs sur des thématiques qui sont toujours d’actualité et dont une relecture bien sur critique pourrait éclairer les débats sur des sujets controversés. Il en va ainsi du dossier rédigé en 2010 conjointement par les commissions écologie et agriculture/Alimentation sur la question de la viande. 

Henri Mermé

La construction d'un système mondialisé et sa remise en cause

Introduction :
 

Alors que la production et la consommation des viandes, et plus globalement des produits animaux, continuent de croître dans le cadre du système capitaliste libéral mondialisé, diverses critiques et pratiques alternatives se développent.

lundi 5 décembre 2016

Révolution au 21ème siècle : temps court ou processus de révolution longue ? par Bruno Della Sudda

 1 – Pourquoi la révolution longue ?

A - La singularité du coup de tonnerre d'octobre 1917 en Russie est celle d'un temps court et d'une rupture fulgurante vécue comme telle par des dizaines de millions dans toute l'Europe. La puissance de l'événement et l'immense lueur d'espoir qu'il a jeté sur le monde ne pleine boucherie de la Première guerre mondiale en a fait un modèle révolutionnaire et un paradigme combiné au bolchevisme, à la fois en tant que stratégie et conception du parti dirigeant, pour des générations de révolutionnaires et comme événement référence de la gauche communiste et de la gauche radicale du XX° siècle particulièrement en Europe. 

La force de cet événement érigé en modèle nous a fait oublier les caractéristiques générales des révolutions, révolution russe comprise, qu'on ne peut réduire à une rupture mais qui sont faites d'une accumulation de ruptures plus ou moins importantes, plus ou moins radicales, étirées sur un temps plus long Les révolutions sont des processus, au temps plus long et des phénomènes non-linéaires 

dimanche 4 décembre 2016

Vendredi 9 décembre à 20h : Autogestion, l’expérience algérienne

Dans le cadre de la sortie du film Algérie du possible de la réalisatrice Viviane Candas, une projection suivie d’un débat avec Mohammed Harbi, Gérard Chaliand et Slimane Benaissa aura lieu le 

Vendredi 9 décembre à 20h (horaire à confirmer) au Cinéma La Clef, 34 Rue Daubenton, 75005 Paris 

En rencontrant ses anciens compagnons de combat, le film suit le parcours d’Yves MATHIEU, né à Annaba, anticolonialiste en Afrique Noire puis avocat du FLN. À l’Indépendance de l’Algérie, il rédige les Décrets de Mars sur les biens vacants et l’autogestion, promulgués en 1963 par Ahmed BEN BELLA. 

La vie d’Yves MATHIEU est rythmée par ses engagements dans une Algérie qu’on appelait alors « Le Phare du Tiers Monde ». La réalisatrice, qui est sa fille, revient sur les conditions de son décès en 1966. Algérie du possible, La révolution d’Yves Mathieu 

Un film de Viviane Candas, Documentaire – France – 2015 – 82mn – DCP Sortie en salle le 7 décembre 2016 C’est un panorama passionnant, plein de fièvres et de doutes, sur la guerre et l’après-guerre d’Algérie que bien peu de Français et d’Algériens connaissent, un hommage émouvant à un homme qui a donné sa vie pour ce pays… Il est essentiel à la connaissance de l’histoire de l’Algérie contemporaine. 

lundi 28 novembre 2016

La mort des civilisations ?, par Philippe Zarifian

La pensée écologique nous a appris à développer une réflexion et une action sur la disparition précipitée et artificiellement provoquée des espèces vivantes. Une formule la résume : la réduction de la bio-diversité. Il faut prendre cette réflexion avec rigueur pour éviter de tomber dans la naturalisme ou dans toute approche sentimentalo-nostalgique. 

Que des espères disparaissent, cela n'a rien de nouveau et préoccupant en soi. Cela fait partie des grands cycles des mutations et des événements " catastrophiques " peuvent induire des disparitions brutales. Mais il faut porter attention aux deux adjectifs : " précipitée " et " artificiellement provoquée ". 

Car, là où nous avons toutes bonnes raisons de nous préoccuper de la réduction de la bio-diversité (au sens large du terme), c'est qu'à la fois : 

dimanche 27 novembre 2016

"Une crise globale, une crise de civilisation"

Nous continuons à publier des textes publiés par Les Alternatifs en particulier à l’occasion de leurs congrès à la fois parce qu’il nous semble utile de mettre à disposition de celles et de ceux qui s’intéressent à l’histoire de la gauche alternative les analyses faites par les organisations autogestionnaires mais surtout parce que nous avons la faiblesse de penser que celles-ci restent toujours largement d’actualité.

 Henri Mermé 

Partie 1 du texte voté par le congrès des Alternatifs de 2012 

Une crise globale, une crise de civilisation 

mercredi 23 novembre 2016

Cuve de l'EPR et falsifications nucléaires : l'effondrement prévisible et irréversible de l'atome de France, par Stéphane Lhomme Directeur de l'Observatoire du nucléaire

Lorsque des problèmes de conformité de la cuve de l’EPR de Flamanville ont été reconnus par Areva en avril 2015, il s’agissait presque d’une information anodine tant le chantier de ce réacteur a connu - et connait encore - de retards, malfaçons et surcoûts. 

Mais, peu à peu, au fil des semaines et des révélations, cette affaire a dévoilé ce qui est incontestablement un des pires scandales industriels de tous les temps, tous pays confondus. 

Ainsi l’industrie nucléaire française, présentée continuellement comme « triomphante », « exemplaire », « enviée dans le monde entier », est en réalité un repaire d’escrocs qui, depuis des décennies, bâclent la fabrication de milliers de pièces, les couvrent par des certificats de sûreté falsifiés, et les utilisent sans se rendre compte ou sans se préoccuper de leurs déficiences ! 

mardi 22 novembre 2016

"La démondialisation ou le chaos", un livre d'Aurélien Bernier, par Jean-Pierre Lemaire

Après la « Gauche radicale et ses tabous » ( pourquoi Le Front de Gauche échoue face au Front national. Seuil 2014)), Aurélien Bernier publie aux Éditions Utopia «  La démondialisation ou le chaos » sous-titré : « Démondialiser, décroître et coopérer ». 

Cet ouvrage, bref mais dense, est à la fois original et stimulant. Il relie dans une perspective inédite des éléments le plus souvent séparés. Face aux impasses du capitalisme contemporain : montée des inégalités, crise, ordre économique mondial dominé par la finance, l'auteur propose ainsi une synthèse de trois propositions programmatiques.

1/ La démondialisation

Le principe se veut une une rupture avec la logique du libre-échange et la domination des multinationales.

Fabriquer du collectif au service du sol, un bien commun ! par William Elie, les Amis de la Conf' et Solidaires écologie

L'actualité des luttes foncières au-delà de la nécessaire fédération des luttes et « zones à défendre » engage une réflexion d'organisation collective contre les prédations de terres et la dégradation de ce bien commun millénaire qu'est le sol, garant de notre alimentation et de nos paysages. 

Réunis à Rouen les 18-19 novembre, les collectifs (Bouillons-terre d'avenir, Bure, Notre-Dame-des-Landes, « des T erres pas des H ypers », Haren-Belgique, Lentillères-Dijon, Reclaim the Fields)- accompagnés de Terre de Liens Normandie et des Amis de la Confédération paysanne, réactivent le Manifeste pour la sauvegarde des terres agricoles en questionnant les « Communs ». 

dimanche 20 novembre 2016

Autogestion & Syndicalisme, par Richard Neuville

« L’autogestion est à la fois un moyen de luttes frayant un chemin et un moyen de réorganisation de la société. Elle est également une culture irriguant la conscience collective » (1) . (Henri Lefebvre) 

Le terme « autogestion » est assez récent (2) , même si le concept a traversé l’histoire de l’émancipation humaine : la Commune, les Soviets, les collectivisations d’Aragon et Catalogne, celles d’Algérie, Lip, les récupérations d’entreprises en Argentine, etc.

L’autogestion est à la fois une approche théorique pour approfondir la démocratie et des pratiques de démocratie directe. Elle n’est pas destinée à adoucir les maux de la société actuelle mais elle implique un changement radical et l’instauration d’une autre manière de vivre ensemble, entièrement nouvelle, qui reconnait à la fois l’individu et le collectif en tant qu’acteurs à part entière. 

Un réseau international pour l'autogestion, par Christian Mahieux, syndicaliste SUD Rail

La première rencontre internationale dite « de l’économie des travailleur-ses » s’est tenue en 2007 en Argentine. Elle a réuni des travailleurs et des travailleuses d’usines récupérées et des collectifs de travail, des activistes sociaux et politiques, des syndicalistes et des universitaires. 

Depuis, ces rencontres internationales se tiennent tout les deux ans et constituent un espace de rencontres, de discussions et de réflexions sur les défis auxquels les travailleurs et travailleuses sont confronté-es pour défendre par l’autogestion leurs moyens de subsistance contre les attaques du capitalisme mondialisé. 

1986, le mouvement étudiant contre la réforme Devaquet, un contenu autogestionnaire balbutiant



Il y a trente ans, à l’automne 1986, un projet de réforme de l’université, le « projet Devaquet » du nom du secrétaire d’Etat de l’époque à l’Enseignement supérieur et à la recherche, provoquait une mobilisation sans précédent depuis les « années 1968 ». Nous ne revenons pas ici sur le contenu précis du projet de réforme ni sur l’évènement qui fait l’objet à l’occasion des commémorations d’initiatives diverses : ateliers archives et mémoires étudiantes, projection-débats, rencontres et cérémonie en l’honneur du jeune Malik Oussékine frappé à mort par les forces de police (voir les annonces et liens après l’article) mais sur deux aspects  qui relèvent de nos préoccupations : la forme de la lutte, et la question des alternatives « en positif » à une réforme gouvernementale.

samedi 19 novembre 2016

Debout contre les violences faites aux femmes ! Appel unitaire

Nous vivons dans un pays où il y a 86 000 viols par an dont seulement 1,5% sont condamnés. 216 000 femmes sont victimes de violences conjugales, 122 sont mortes en 2015. Stop aux violences faites aux femmes !

Nous vivons dans un pays où on enferme une femme, Jacqueline Sauvage, qui a enduré, ainsi que ses enfants, 47 ans de coups, sévices et viols de la part de son mari et a fini par le tuer. Liberté pour Jacqueline Sauvage !

Nous vivons dans un pays où, par manque de volonté politique, les lois et leur application ne sont pas à la hauteur de l’enjeu que représentent ces violences. Pour une loi cadre contre les violences faites aux femmes !

vendredi 18 novembre 2016

COP 22 Marrakech : déclaration du Forum des Mouvements Sociaux

Nous, mouvements sociaux marocains, maghrébins, africains et internationaux, rassemblés à Marrakech à l’occasion de la COP22 réaffirmons notre détermination à construire et défendre la justice climatique, et notamment à agir pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C – conformément à l’engagement pris à Paris par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement. 

Le monde ne peut pas attendre 

Partout, les inégalités sociales se creusent, les droits régressent, les conflits et les guerres se multiplient ou s’enlisent. Nos peuples sont opprimés et la biodiversité s’éteint. 

lundi 14 novembre 2016

Une stratégie autogestionnaire, par Bruno Della Sudda

La juxtaposition des termes stratégie et autogestion peut surprendre. Le premier a une connotation militaire, tandis que l'autre renvoie à l'expression des aspirations à l'autodétermination et à l'émancipation humaine. 

La stratégie, c'est, ici dans le domaine politique, le moyen de la prise du pouvoir. Mais c'est de l'autogestion qu'il faut partir : de quoi s'agit-il au juste ? Est-ce « une vieille lune », sur fond de nostalgie soixante-huitarde ? Ou s'agit-il plutôt d'une question redevenue très actuelle, à travers des pratiques mutiformes et des aspirations vivaces, tant dans le monde du travail que dans la commune ? 

Nous partons d'une première hypothèse : l'autogestion est à la fois un moyen et un but. Mais alors comment la relier à la question de la prise de pouvoir et en quoi doit-elle être au coeur d'un projet alternatif au capitalisme ? 

dimanche 13 novembre 2016

1916 - 2016 : le spectre de la guerre - Pour la réhabilitation de tous les fusillés pour l'exemple de la guerre 1914-1918.

Samedi 12 novembre, s'est tenu à Rocles (Allier) le rassemblement départemental pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Ont pris la parole, en présence des délégations de l’ARAC et de l’ANACR, Robert Bougerolles, maire de Rocles, Olivier Mathieu pour l’Association laïque des Amis de Pierre Brizon, Marie-Françoise Lacarin et Jean-Paul Dufrègne, conseillers départementaux, Jacques Lachaise pour la Libre Pensée, Jean-Noèl Dutheil pour l’Institut d’histoire de la CGT, M. Petelet, petit-fils d’un des martyrs de Vingré "fusillé pour l’exemple", et Vincent Présumey pour la FSU Allier dont nous reproduisons l’intervention : 

Amis, camarades, citoyens de l’Allier, le mouvement pour exiger la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-1918 monte : dans toute la France, ce 11 ou ce 12 novembre, les manifestations et rassemblements se sont multipliés.

vendredi 11 novembre 2016

Appropriation sociale, autogestion, commun, par Guy Giani et Romain Testoris*

L’idée d’appropriation enferme une redoutable ambiguïté : « approprier », ce peut être rendre quelque chose propre à un usage, comme on approprie un champ à une culture ; ce peut être aussi faire sien un bien, en faire sa propriété, se l’attribuer, s’en emparer. En quel sens faut-il ici prendre ce terme ? 

Les systèmes d’exploitation sont liés à la propriété privée des grands moyens de production et d’échange, les classes dominantes se les étant appropriés (au second sens du terme, que nous nommerons « appropriation privative ») pour monopoliser le surtravail qu'elles en tirent. 

Marx a montré comment la propriété privée des terres en Angleterre s’est mise en place aux débuts du capitalisme sur les ruines des communs, par la mise en clôture (« enclosures ») ; comment le capitalisme est né en expropriant les travailleurs de leurs moyens de travail et ne se reproduit qu’en reproduisant cette expropriation. 

mercredi 9 novembre 2016

Donald Trump, l'écume du néolibéralisme. Déclaration d' ATTAC

La victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump, milliardaire fantasque, raciste et sexiste, est le symptôme d’un système à bout de souffle. La mondialisation néolibérale mène nos sociétés tout droit dans le gouffre. Il est urgent d’en sortir, mais par le progrès social et écologique, la solidarité et la démocratie. 

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est une victoire pour les droites extrêmes. Pendant sa campagne, Trump n’a cessé de multiplier les déclarations sexistes, les propos racistes contre l’immigration mexicaine et l’islam. Il s’est fait le héraut d’une Amérique blanche recroquevillée sur elle-même, revendiquant une identité fermée et excluante, en réaction contre le premier président noir des États-Unis. 

dimanche 6 novembre 2016

Révolution longue, autogestion, quelle transition. Sur la révolution longue, par Bruno Della Sudda

Pourquoi publier des anciens textes des Alternatifs ? 

Les Alternatifs organisation de la gauche alternative et écologique ayant au cœur de son projet l’autogestion comme but, chemin et même culture a – outre son activité militante quotidienne - pendant les années de son existence fait un travail d’élaboration sur cette thématique en particulier lors de ses congrès et Universités d’été. 

A la suite de la dissolution des Alternatifs a été créé le Réseau qui présentait comme suit ses objectifs : militantes et militants aux trajectoires politiques diverses, souvent issu.e.s des Alternatifs, adhérent.e.s d'Ensemble ! mais aussi d'autres formations de la gauche de gauche, toutes et tous attaché.e.s au patrimoine politique incarné depuis près de 50 ans par différentes organisations de la gauche autogestionnaire, nous avons souhaité constituer, sous forme associative, un Réseau pour l'Autogestion, les Alternatives, l'Altermondialisme, l'Écologie et le Féminisme. 

samedi 5 novembre 2016

Deuxièmes rencontres euro-méditerranéennes de « l’économie des travailleuses et travailleurs » à Thessalonique : pour que vive l’autogestion !, par Solidaires

Les deuxièmes rencontre euro-méditerranéennes de « l’économie des travailleurs et travailleuses » ont eu lieu à Thessalonique, dans les locaux de l'usine autogérée de VioMe du 28 au 30 octobre. 

Les travailleurs et travailleuses de VioMe occupent les locaux de l'usine depuis 2006 et ont relancé la production de produits ménagers (savons, détergent) ; aujourd'hui la production continue toujours, malgré les tentatives de ventes aux enchères par les propriétaires « légaux » de l’infrastructure à laquelle la mobilisation des VioMe a jusqu'à présent réussi à faire obstacle. 

jeudi 3 novembre 2016

Le nouveau monde tarde à apparaitre, par Gus Massiah*

La situation semble désespérante. L’offensive des droites et des extrêmes droites occupe l’espace et les esprits. Elle s’étale dans les médias et prétend exprimer la droitisation des sociétés. 

Il n’en est rien et rien n’est joué. Les sociétés résistent et les contradictions sont à l’œuvre ; ce sont elles qui déterminent l’avenir. Pour comprendre la situation, repartons de la citation de Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres » . 

Dans ce contexte, la stratégie des mouvements sociaux qui veulent porter un projet d’émancipation doit articuler la réponse à l’urgence et la construction d’un projet alternatif d’avenir. Ils doivent dans le même temps lutter contre les monstres et s’inscrire dans la construction d’un monde nouveau. 

Le Forum Social Mondial de Montréal : quelques notes de compte-rendu, par Gustave Massiah

Une appréciation contradictoire 

L’appréciation du Forum Social Mondial de Montréal, en août 2016, est contradictoire. La participation des mouvements du Sud a été freinée par les scandaleux refus de visas et la faiblesse du fond de solidarité. 

Ces problèmes étaient attendus, mais leurs conséquences ont été sous-estimées. Le développement, dans le Nord, du processus des Forums sociaux mondiaux est nécessaire ; il ne peut se faire au détriment de la participation pleine et entière, première même, des mouvements des pays du Sud. 

La participation des mouvements de différents pays dans Montréal, ville internationale, a permis une certaine diversité des participants, sans pour autant corriger les absences qui ont pesé très lourd. Il y a eu aussi des avancées et des éléments novateurs. Les débats ont été, dans l’ensemble, de très bonne tenue. La principale raison est le retour, sur les activités du Forum, des Forums thématiques et des mobilisations internationales. 

vendredi 28 octobre 2016

Jalon pour notre histoire : Rapide histoire du Cercle féministe autogestionnaire Elisabeth Dimitrieff (1970/1975), par Danielle Riva

Ce texte rappelant l'histoire du cercle féministe autogestionnaire Elisabeth Dimitrieff a été présenté par Danielle Riva le 25 septembre 2010 à l'occasion du colloque "Faire et écrire l'histoire féministe et lutte de classes de 1970 à nos jours", colloque organisé à Paris par le collectif Droits des femmes.

Si la genèse du M.L.F., le Mouvement de Libération des Femmes, avec sa manifestation fondatrice en août 1970 à l’Etoile pour honorer la femme du soldat inconnu, est assez bien connue, son histoire fait toujours l’objet de recherches universitaires. Et le problème c’est bien de passer de la mémoire individuelle à l’Histoire. 

Beaucoup de féministes radicales se sont exprimées au cours ce ces 40 années (Anne Zelensky de la Ligue du droit des femmes, Liliane Kandel Temps Modernes, Christine Delphy « l’ennemi principal », etc.). Il est vrai qu’elles étaient en majorité des intellectuelles et que l’accès aux médias leur a été plus facile. Il en est de même pour le courant Psychanalyse et Politique d’Antoinette Fouque qui a carrément créé ses propres éditions « les éditions des femmes ». 

jeudi 27 octobre 2016

Mardi 22 novembre : compte-rendu de la seconde rencontre euroméditerranéenne « l’Economie des travailleurs »

Réunion d’information et de débat sur les rencontres l’Economie des travailleurs de Thessalonique des 28-29 et 30 octobre

Mardi 22 novembre à 19 heures
Le Maltais rouge 40 rue de Malte 75011 Paris 
Métro Oberkampf ou République 

A la suite de la seconde édition des rencontres euroméditerranéennes « L’économie des travailleurs » qui se dérouleront à Thessalonique du 28 au 30 octobre 2016, l’Association Autogestion invite tous les participant-es français-es ainsi que toutes celles et ceux qui le souhaitent à venir écouter les compte-rendus des participant-es et à débattre de l’avenir du processus mondial et euroméditerranéen des rencontres L’économie des travailleurs. 

mercredi 26 octobre 2016

Réflexions sur la révolution longue, par Bruno Della Sudda et Romain Testoris

Lorsque les termes de « révolution longue » ont été adoptés dans le texte de leur congrès de 2000, les Alternatifs ont innové dans le paysage de la gauche radicale. Proposée alors par Michel Fiant, la « révolution longue » se justifiait par l'histoire. Mais elle est aussi inséparable de la naissance du mouvement altermondialiste, celui-ci étant entendu à la fois comme « mouvement des mouvements » et nouveau mouvement d'émancipation. 

L'altermondialisme et la dynamique des forums sociaux ont poussé à s'interroger sur la révolution elle-même -processus davantage que simple rupture-, sur la stratégie révolutionnaire -sous l'angle de l'autogestion-, sur le projet de société -celui d'une nouvelle synthèse émancipatrice fondée pour nous -et sans s'y réduire- sur « le rouge et le vert ». 

mardi 25 octobre 2016

Débat - Le populisme de gauche, un oxymore dangereux, par Pierre Khalfa

Ce texte a été écrit en vue d’un débat sur la question du populisme qui a été introduit à partir des interventions et des contributions de Christophe Ventura et Roger Martelli. 

 L’emploi du mot populisme a une fonction dans le débat public. De la part des classes dominantes et de leurs idéologues, il s’agit de stigmatiser ainsi toute proposition et toute attitude en rupture avec « le cercle de la raison » défini comme la combinaison du marché capitaliste et de la démocratie libérale. 

Comme le dit à juste titre Christophe Ventura dans son texte1, « Démagogie, manipulation des masses et des esprits, irresponsabilité, dangerosité antidémocratique sont devenus les maîtres mots associés au ‘‘populisme’’ ». 

Tout rejet des pratiques et orientations dominantes est ainsi d’emblée disqualifié par l’emploi de ce mot. Il pourrait donc être tentant de le reprendre à notre compte pour en faire un étendard. Il faut pourtant résister à cette tentation. 

lundi 24 octobre 2016

Démocratie locale et autogestion. Charte municipale et intercommunale des Alternatifs pour les élections de 2014


Parmi les acquis des organisations autogestionnaires figure une attention particulière portée à la démocratie active dans les institutions et en particulier dans la commune qui tant en raison de la proximité des habitant-e-s avec celle-ci que des conséquences des politiques menées sur la vie quotidienne des populations, est un excellent lieu de mise en œuvre de celle-ci. 

De nombreuses expériences de gestion différente à vocation autogestionnaire ont ainsi été menées essentiellement dans des communes de taille moyenne comme à Louviers avant hier ou Lutterbach hier. Et on pourrait citer aujourd’hui l’emblématique expérience de Marinaleda en Espagne. 
 
Les Alternatifs comme avant eux d’autres organisations autogestionnaires ont à l’occasion de chaque élections municipales élaboré des « Chartes » pouvant servir de base pour des gestions municipales différentes à vocation autogestionnaire.

samedi 22 octobre 2016

Uruguay : ABC Coop : une expérience de gestion ouvrière sous le signe de la lutte des classes, par Richard Neuville

La ville de Colonia del Sacramento est surtout connue pour la richesse de son patrimoine historique, qui lui a permis d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995. 

Elle fut fondée en 1680 par les portugais et appartint successivement au Portugal, à l’Espagne et au Brésil avant de devenir le chef-lieu de département de Colonia lors de l’indépendance de l’Uruguay en 1825. 

Plus ancienne ville de l’Uruguay, elle a la particularité d’être située au sud-ouest du pays, sur la rive septentrionale du Rio de la Plata en face de Buenos Aires, à une heure de traversée en car-ferry. Outre son caractère touristique dû à son charme architectural et urbanistique, elle est également une ville de transit entre Buenos Aires et Montevideo. 

Quand les entreprises récupérées s’organisent par branche professionnelle, l’exemple argentin de « Red Gráfica cooperativa », par Richard Neuville

 Dès 2001, les entreprises récupérées par les travailleur-se-s (ERT) en Argentine ont ressenti le besoin de se fédérer au sein d’organisations spécifiques. A cela au moins deux raisons, elles n’étaient pas ou peu soutenues par les organisations syndicales (à l’exception de l’Union ouvrière métallurgique de Quilmes et, plus tardivement, la fédération de l’imprimerie de Buenos Aires) et elles ne se sentaient pas représentées par le mouvement coopératif traditionnel. Elles devaient donc se doter d’une forme de représentation susceptible d’être un interlocuteur crédible face aux pouvoirs publics mais également pour développer des liens organiques entre elles. 

A l’époque, le Mouvement national des entreprises récupérées (MNER) joua un rôle prépondérant dans la transmission d’expériences et la solidarité avec les nouvelles coopératives, ce qui leur a permis d’acquérir une plus grande visibilité sociale, politique et médiatique. Entre 2002 et 2004, l’importante vague de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s en a largement bénéficié et son intervention a été dans bien des cas décisive.

mercredi 19 octobre 2016

"ZAD Notre-Dame-des-Landes : Zone à autogestion déterminée", suivi "les composantes de la lutte", par Nicolas de la Casinière


Petit aperçu de pratiques autogestionnaires  à Notre-Dame-des-Landes, dans un espace gagné provisoirement aux objectifs fonciers des promoteurs d'un nouvel aéroport en plein bocage nantais.

D'une occupation pensée comme un moyen de résistance enracinée sur le terrain, la Zad de Notre Dame des Landes est progressivement devenue un espace d'expérimentation. La Zad, ce nom technocratique de Zone à aménagement différé devenu Zone à défendre, est un lieu d'expériences plurielles bénéficie de la perspective d'une durée possible, assez rare dans les luttes et donc de temps pour penser autrement le futur proche. La zone autonome temporaire, pour reprendre la formule d'Hakim Bey, a un peu écarté l'immédiateté des menaces d'expulsion militaire, et donc d'une présence très temporaire.

mardi 18 octobre 2016

« La violence djihadiste est née de la perte d’espérance », par Alain Bertho

Les mois passent, les drames se succèdent et l’évidence s’impose : le califat revendiqué par Daech [acronyme arabe pour organisation Etat islamique] n’est pas seulement une officine de guerre et de terreur mais une machine à héroïser des accès de rage désespérée et meurtrière. 

L’anthropologue Scott Atran (L’Etat islamique est une révolution, Les liens qui libèrent, 2016) identifie l’Etat islamique à une « révolution » capable de susciter des vocations multiples. 

La violence mondiale grandissante s’enracine sans doute dans ce que Paul Rogers (Irregular War. ISIS and the New Threat From the Margins, I. B. Tauris, 2015) qualifie de révolte des « marges » victimes de la financiarisation de l’économie, du chômage de masse, de l’accroissement vertigineux des inégalités et de la dévastation de la planète.

lundi 17 octobre 2016

Autogestion !, par Robi Morder, Bruno Della Sudda, Arthur Leduc et Patrick Silberstein

Du 28 au 30 janvier dernier, s'est tenu à Bruxelles le troisième colloque "Penser l'émancipation". Lors de l’atelier « autogestion, coopérative et émancipation » Robi Morder y a présenté une contribution élaborée avec Bruno Della Sudda, Arthur Leduc et Patrick Silberstein. Nous en publions ci-dessous le texte de synthèse.

Dans le contexte d’approfondissement de la crise systémique du capitalisme, crise économique et sociale, écologique, démocratique et géo-stratégique, nous pouvons faire le constat d’un retour, depuis une vingtaine d’années, d’un ensemble de pratiques de contestation de l’exploitation et de l’aliénation que nous traiterons comme pratiques d’émancipation et montrant en quoi des forces se réclamant de l’autogestion peuvent y déceler une culture politique qui devrait amener les forces politiques à repenser leur fonction et leur fonctionnement et à réinterroger leur pratiques concrètes, leur intégration aux institutions, leur lien à la société comme aux mouvements de contestation.

dimanche 16 octobre 2016

Nucléaire et transition écologique (résolution du congrès des Alternatifs 2013)

Des forums Alternatiba à la COP 21, de Flamanville à Notre-Dame-des-Landes, les mobilisations écologiques ne cessent de grandir, témoignant d'une prise de conscience croissante de la crise écologique et de ses enjeux. Et mettant l'écologie au coeur des politiques d'émancipation. 

En publiant ci-dessous la résolution adoptée en 2013 par les Alternatifs, nous voulons réaffirmer notre total engagement dans ces mobilisations et dans le travail d'élaboration qu'elles supposent.
 
Avertissement

Partie 1, il s’agit essentiellement de réaffirmer notre positionnement antinucléaire. En effet, depuis le congrès de Rouen de novembre 2010, a eu lieu la catastrophe de Fukushima en mars 2011 avec toutes ses conséquences. 

Partie 2, elle est plus détaillée afin de préciser un cadre et de définir des objectifs concernant notre conception de la transition écologique et énergétique, et ce, dans une démarche autogestionnaire. 

vendredi 14 octobre 2016

Autogestion, retour gagnant, par Bruno Della Sudda et Patrick Silberstein

L'autogestion ? Disparue des radars en Europe avec le reflux politico-social de la décennie 1980 et du début des années 1990, elle avait marqué les esprits avec la grève des Lip, véritable coup de tonnerre en 1973 qui faisait la démonstration magnifique de cet impensé du capitalisme : on n'a pas besoin d'un patron pour faire tourner une usine, assurer la production et la distribution... 

La grève des Lip n'était pas isolée. D'autres grèves autogestionnaires, moins emblématiques mais tout autant significatives ont eu lieu à cette époque un peu partout dans le monde. Ainsi, celle de la Lucas Aerospace au Royaume-Uni (1976). qui a vu les salarié-e-s adopter la démarche d'un contre-plan ouvrier avec reconversion de la production militaire en production médicale. Tels les Sanofi plus près de nous, ils et elles pensaient la production industrielle socialement utile et donc l'après-capitalisme. 

Les poussées révolutionnaires du XXe siècle (à l'Ouest mais aussi à l'Est : de la Révolution des Oeillets au Portugal en 1974 à la Révolution polonaise de 1980-1981) sont marquées par le surgissement de l'auto-organisation et de l'autogestion, comme réponse concrète à une situation concrète marquée par la vacance du pouvoir patronal ou étatique. 

mardi 11 octobre 2016

"Je déclare avoir avorté". Le "Manifeste des 343 salopes"

La mobilisation des femmes vient de contraindre le très réactionnaire gouvernement polonais a un premier - mais modeste - recul sur les conditions d'accès à l'avortement. Au même moment, en France, les opposant-es au mariage homosexuel, soutenus par une partie de la droite et de l'extrême-droite, redescendent dans la rue.
Preuve s'il en est qu'en matière d'égalité et des droits des femmes, rien n'est jamais acquis.  Et de l'importance de la mobilisation des femmes.

En reproduisant ci-dessous le manifeste des 343 affirmant publiquement - dans le Nouvel Observateur du 5 avril 1971- qu'elles se sont faites avorter, acte féministe  qui allait contribuer de façon décisive à la mobilisation des femmes pour imposer le droit à l'avortement, nous affirmons notre engagement aux côtés des femmes polonaises et des féministes mobilisées pour les droits des femmes.

lundi 10 octobre 2016

L'actualité de l'autogestion, par Michel Fiant (2003)

Le texte qui suit a servi à la préparation des diverses interventions d'un séminaire organisé lors du Forum social européen de Saint-Denis et Bobigny. Hormis quelques modifications de forme mais aussi l’adjonction des notes en annexe, il est publié dans sa forme originelle. L’intervention orale qui ouvrit le séminaire en donnait un résumé.

Cette approche ne prétendait d'aucune façon fonder un consensus. L'un des enjeux de ce débat était précisément de dégager les convergences possibles entre les diverses sensibilités se réclamant de l'Autogestion et plus encore peut-être d'évaluer leur capacité à gérer leurs divergences. Cela est essentiel, car l'Autogestion ne tend pas à l'uniformité mais à la reconnaissance et à l'articulation des différences. 

"Traiter de l’actualité de l’autogestion, c’est considérer que dans les crises et les béances que provoquent les transformations de la production et des institutions capitalistes, il apparaît des aspirations et des ouvertures qui la rendent concevable et nécessaire. Nous avons à montrer et si possible à démontrer que l’autogestion généralisée, la République autogérée, peuvent définir et structurer un nouveau projet de société. Nous avons constamment à souligner, ce qui dans les pratiques et les revendications des mouvements de contestation –que les causes en soient sociales, politiques, écologiques- exprime les aspirations à l’autodétermination, à l’autogestion. Parce que c’est un trait constant et peut-être pour cela constamment minoré. Parce que c’est plus que jamais, une condition de l’émancipation du plus grand nombre.

vendredi 7 octobre 2016

Crise de la politique et parti-mouvement, par Bruno Della Sudda*

La crise globale et systémique est aussi une crise démocratique, une crise de la politique et de sa représentation, largement reconnue aujourd'hui jusque dans une large part du champ politique, en particulier depuis les derniers épisodes électoraux marqués par une abstention grandissante (le sursaut de participation du second tour face à la menace du FN étant l'exception à la règle), en particulier de l'électorat populaire et de la jeunesse.

La question, qui n'a guère intéressé la gauche radicale jusque-là, n'est pas vraiment nouvelle. Mais cette crise, que nous avions pointée dans les textes de référence au moment de la constitution d'Ensemble !, ne cesse de s'approfondir. 

Proposer des solutions pour améliorer le fonctionnement d'Ensemble! est certes indispensable. Mais cela n'a de sens que si ces propositions sont raccordées à une prise en compte sérieuse de la crise de la politique et de sa représentation et à une vision de l'organisation -même s'il s'agit d'une vision ouverte et évolutive-, qui intègre le bilan critique des organisations du passé -qu'elles soient issues du mouvement ouvrier ou de l'écologie politique- 

Qu parti-état au parti-mouvement, par Bruno Della Sudda et RomainTestoris

Quelle forme-parti pour l’autogestion ?
La crise de la forme-parti est un élément de la crise politique contemporaine. Elle en révèle la profondeur et la complexité. Le discrédit et la désaffection qui frappent les partis politiques sont d'une ampleur sans précédent. Tout ce qui surgit de neuf et qui renouvelle les contestations anti-capitalistes sectorielles ou globales depuis Mai 68 en posant la question d'un projet alternatif de société s'est produit en extériorité des partis politiques, y compris de ceux se réclamant du mouvement ouvrier.
Les réponses que tentent d'apporter ces derniers à la crise de la forme-parti sont dérisoires : :abandon de telle notion, nouveau nom donné à telle instance voire au parti lui-même, personnalisation accentuée…  Il est vrai que toute leur ambition est de participer à la vie politique telle qu’elle est et aux institutions telles qu'elles sont, sans en remettre en cause les cadres, et de maintenir la cohérence d’un appareil qui prend en charge la représentation des intérêts sociaux légitimant l’existence de ce parti. Pour les autogestionnaires que nous sommes, il s’agit de penser cette crise et non de s’en tenir à l’anecdote; l’apparition du nouveau est à ce prix. Pour cela un bref retour historique s’impose.

mercredi 5 octobre 2016

"Le libéral-socialisme est-il social(iste)?", débat au Maltais Rouge vendredi 14 octobre

A l’initiative de l’Association des Amis de Tribune Socialiste (journal du PSU), VENDREDI 14 OCTOBRE 2016 au MALTAIS ROUGE 40 rue de Malte Paris 11e (M° Oberkampf, République, Filles du Calvaire) 

- 18H00: Pot d'accueil
- 19H00 : Débat Le social-libéralisme est-il social(iste) ?

Débat animé par :

 -Bernard Ravenel, historien, auteur de « Quand la gauche se réinventait » sur l’histoire du PSU 
- Benjamin Coriat, économiste 
- Cécile Drilleau, inspectrice du Travail Dominique Noguères, avocate des droits de l’Homme

mardi 4 octobre 2016

Réunion nationale du Réseau, dimanche 11 septembre

13 camarades étaient présents : Bruno - Eugène - Gilles - Guy - Henri- Jacques T - Jacques F - Jean Pierre H - Jean Pierre L - Jeff - Marcel - Pierre - Rémy.  Jany - Jacques P et plusieurs autres étaient excusés . Constat renouvelé de l'absence de féminisation. 

9h30 - 12h30 - Débat sur les éléments de stratégie politique qui se dégagent des mois écoulés et notamment des luttes et formes de lutte contre la loi travail. 

Nous avons travaillé à partir d'un texte proposé par Eugène comprenant constats, analyses et propositions. 


Conclusion : pas de divergence notable sur l'irréversibilité de la débâcle du PS d'Epinay, sur les dynamiques possibles du mouvement politico-social ou sur la nécessité d'une initiative politique plurielle sur l'autogestion s'appuyant sur la proximité du cinquantenaire de Mai 68. 

Par contre, des différences d'appréciation sur les capacités de mobilisation du mouvement politico-social et sur la capacité du réseau à prendre des initiatives significatives, seul ou avec d'autres, se sont exprimées. 

14h - 16h30 : Propositions sur les perspectives du Réseau

vendredi 26 août 2016

Assemblée générale du Réseau dimanche 11 septembre au Maltais rouge. Invitation


Cher.e.s camarades, 

Nous avions envisagé de tenir une Assemblée Générale du Réseau pour les Alternatives, l'Autogestion, l'Ecologie et le Féminisme, le 25 juin ou le 2 juillet. L’indisponibilité à cette date de plusieurs participant.e.s nous avait conduit à reporter la date de cette AG. Sa tenue nous apparaît cependant absolument nécessaire. 

Nous vous proposons la date du dimanche 11 septembre car certain.e.s d'entre nous pourront ainsi coupler un tour à la fête de l'Huma le samedi et notre AG le dimanche. Nous vous rappelons que les frais de transport des adhérent.e.s à jour de leur cotisation en 2015 ou 2016 seront pris en charge. 

Cette réunion aura lieu dans les locaux rénovés du Maltais Rouge au rez de chaussée du 40 rue de Malte 75011 Paris 

vendredi 22 juillet 2016

Le PSU, une histoire à connaître, par Jean-Marie Harribey


L’historien Bernard Ravenel a publié ce printemps Quand la gauche se réinventait : Le PSU, histoire d’un parti visionnaire, 1960-1989 (La Découverte, 2016). Ce livre raconte l’intégralité de l’histoire d’un parti politique, depuis sa naissance au plus fort de ladite guerre d’Algérie jusqu’à sa disparition quand triomphait le capitalisme financier qui allait entraîner la social-démocratie dans la déroute de la gestion néolibérale de la société.

Nous sommes à la fin des années 1950, la IVe république, dirigée alternativement par la droite et par le parti socialiste de l’époque (SFIO, Section française de l’Internationale ouvrière), s’enfonce définitivement dans la pire politique menée contre le peuple algérien qui aspire à l’indépendance. Un regroupement de réfractaires à cette politique, issus du Parti socialiste autonome (PSA) provenant d’une scission de la SFIO, de l’Union de la gauche socialiste (UGS), et du Parti communiste, aboutit à la création du PSU en 1960.

Bernard Ravenel, qui fut membre du PSU et l’un des principaux responsables de ce parti à un moment charnière de son histoire, replace celle-ci dans une époque : celle de l’après-guerre qui voit la reconstruction se terminer en même temps que la phase dite des « Trente glorieuses », quand apparaissent les premiers signes d’une crise qui dure encore. Il s’ensuit une transformation radicale du capitalisme mondial, faite de capitaux totalement libres de circuler et de bouleverser la division internationale du travail. Dans le même temps, la guerre froide est sur le point de s’achever par la défaite du camp soviétique, sans pour autant faire disparaître des conflits tragiques comme celui entre l’État d’Israël et les Palestiniens.

lundi 11 juillet 2016

Le PSU, une comète dans le ciel de la gauche : quelques leçons pour aujourd’hui, par Gus Massiah


Le PSU (Parti socialiste unifié) a fait partie du paysage politique, social et culturel. À certains moments, il y a joué un rôle marquant. Il a laissé de grands souvenirs à ceux qui l’ont fréquenté à un moment de leur vie. Et ils étaient nombreux et divers. Ne disait-on pas que le parti de loin le plus nombreux était celui formé par ceux qui avaient quitté le PSU. 

Au-delà de la compréhension de l’histoire de la gauche, l’intérêt de revenir sur celle du PSU est de mieux comprendre les questions qui se posent aujourd’hui pour ceux qui cherchent à construire, en rupture avec le système dominant, un nouvel espace politique de résistance et d’émancipation. 

Le livre de Bernard Ravenel est, sans conteste, le livre le plus complet sur l’histoire du PSU. Depuis quelques années, beaucoup d’ouvrages sont parus sur ce thème. Le plus approfondi est celui de Marc Heurgon, paru en 1994, Histoire du PSU de 1958 à 1961, La Fondation et la guerre d’Algérie [1]. 

Bernard Ravenel prolonge ce livre et présente une histoire complète du PSU de 1960 à 1989. C’est une exploration minutieuse et une mine d’informations et de réflexions. Chaque étape de la vie du PSU est accompagnée des éléments d’analyse de l’évolution de la société française et de la société mondiale. Elle éclaire les luttes et les mobilisations sociales et les débats sur la scène politique. 

dimanche 10 juillet 2016

Réunion du Réseau dimanche 11 septembre


Cher-e- camarade, 

Comme nous vous l’avions déjà annoncé nous vous proposons d’organiser une réunion de notre Réseau Dimanche 11 Septembre de 10 h à 16 h 30 dans les nouveaux locaux du « Maltais Rouge » au 40 rue de Malte 75011 Paris. 

Nous vous proposons de tenir cette réunion en deux temps. 

Une discussion sur « Nouvelles formes de luttes du mouvement social, nouveau projet, nouvelles formes politiques ». Quelles leçons peut-on tirer dans une perspective autogestionnaire des luttes de ces derniers mois ? Luttes contre la loi « travail », Nuits debout mais aussi nombreuses et importantes luttes écologistes. 

dimanche 19 juin 2016

Où va -t-on ? Débat jeudi 23 juin 18h30 à Paris, à l'initiative de l'Observatoire des mouvements de la société


Quand on veut quelque chose on a besoin d’y mettre des mots.  

Le mouvement cristallisé par le projet de loi dit « travail » va bien au-delà d’une simple opposition. Il signale le rejet de décennies de recettes libérales, le refus de voir le salariat à la merci totale du patronat détruisant la hiérarchie Loi/contrat de travail, ramené à un simple « contrat de louage de service » et l’aspiration à une autre société. 

Il signale aussi l’aspiration à une autre conception de la politique où chacun, dans le rassemblement, conserve sa part de maitrise des évènements.