Par RACHIDA EL AZZOUZI . Médiapart.fr
Réunis pour une
conférence intitulée « Liberté d’expression, laïcité, blasphème : à
qui profite l’instrumentalisation ? », les islamologues Olivier
Roy et Haoues Seniguer, ainsi que la diplomate Leïla Shahid, ont déploré que
l’on « chasse le religieux de l’espace public ».
La décapitation
d’un enseignant de l’école de la République, Samuel Paty, pour avoir montré des
caricatures du Prophète Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté
d’expression et exercé son métier, a provoqué une onde de choc durable en
France et au-delà.
Ce nouvel attentat,
commis en octobre à la veille des vacances scolaires par un
jeune radicalisé de nationalité russe et d’origine tchétchène, a encore
exacerbé les débats en France sur la laïcité et l’islam, à l’heure du procès des attentats de
2015, dont celui ayant visé Charlie
Hebdo,
et d’une multiplication d’attaques
terroristes.
L’Iremmo, l’Institut
d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, a réuni deux
islamologues – Olivier Roy et Haoues Seniguer –, ainsi qu’une
diplomate – Leïla Shahid –, pour débattre de ce sujet éminemment
sensible lors d’une conférence virtuelle intitulée : « Liberté
d’expression, laïcité, blasphème : à qui profite
l’instrumentalisation ? » (à voir ici).
Leïla Shahid est
diplomate palestinienne, ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de
l’Union européenne. Elle observe depuis 25 ans l’évolution en France des
questions d’islam et de laïcité.
Haoues Seniguer est maître
de conférences en science politique à Sciences-Po Lyon, directeur adjoint de
l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman, auteur
de L’Islamisme décrypté (L’Harmattan, 2020)
Olivier Roy est
politologue, spécialiste des religions, directeur de recherche au CNRS et
directeur d’études à l’EHESS. Il dirige le programme Méditerranée de l’Institut
universitaire européen de Florence, en Italie. Il est l’auteur de L’Islam
mondialisé (Seuil, 2002), de La Laïcité face à l’islam (Stock,
2005), de Le Djihad
et la mort (Points
Essais, 2016), ou encore de L’Europe est-elle chrétienne ? (Seuil,
2019).